Plusieurs personnes se sont présentées à la police judiciaire de Paris pour appuyer les accusations de pédophilie portées par Luc Ferry contre un ancien ministre, a-t-on appris vendredi de source policière.
Ces témoins ont fait état il y a une dizaine de jours d'enquêtes policières dans un ou plusieurs hôtels de Marrakech et fourni des "éléments concrets", précise le Parisien, qui a révélé l'information.
Interrogée par Reuters, la PJ parisienne n'a pas précisé si ces personnes avaient évoqué spécifiquement le cas d'un ancien ministre ou porté des accusations plus générales.
L'ancien ministre de l'Education avait déclenché un tollé le 30 mai dernier en rapportant, sans preuves, qu'un ancien ministre s'était fait surprendre avec de jeunes garçons dans un hôtel de Marrakech avant 2002.
Il avait dit tenir ces informations du sommet de l'Etat, notamment d'un ancien Premier ministre.
Depuis, un médecin et un disc jockey, notamment, se sont présentés spontanément à la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris chargée d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
Certains témoins ont raconté avoir été bloqués dans leur hôtel de Marrakech par la police marocaine après la découverte de faits criminels commis dans l'établissement.
Ils ont situé les faits entre 2000 et 2003, ce qui correspond à la période sur laquelle travaillent les enquêteurs, dit-on de source policière.
Selon Le Parisien, les enquêteurs ont demandé à pouvoir entendre les diplomates français en poste au Maroc à l'époque des faits présumés.
Ils ont entendu le 10 juin l'ancien patron des Renseignements généraux Yves Bertrand, qui avait évoqué cette affaire dans ses carnets saisis dans le cadre de l'affaire Clearstream.
Devant les journalistes, Yves Bertrand a toutefois évoqué de "simples rumeurs", laissant entendre qu'il en avait parlé aux responsables socialistes de l'époque tout en affirmant ne pas avoir rédigé de rapport officiel.
"Ce n'est pas parce que je l'ai écrit dans mes carnets que c'est vrai", a dit l'ex-patron des RG au Point.fr, qui est accusé par des responsables de gauche de chercher à semer la confusion. - Reuters