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Dakar s'embrase, incendies et saccages

Jun 28, 2011

Quatre véhicules se consument au siège de la société nationale d'électricité d'une banlieue de Dakar après le passage de manifestants ulcérés par les coupures de courant, qui, dans la nuit de lundi à mardi, ont embrasé la capitale sénégalaise, saccageant des édifices publics.

"Ils ont tout détruit", affirme un habitant debout devant le bâtiment de la Société nationale d'électricité (Sénélec) en flammes d'où s'échappe une épaisse fumée.

La voie qui mène vers ce quartier de la Patte d'Oie est jonchée de pierres et de restes de barricades. Tout autour, des pneus en feu et des éclats de vitres obstruent la chaussée.

Dans le quartier voisin des Parcelles assainies, la façade du bâtiment de la Sénélec est noircie par la fumée des flammes.

Sur la route de la banlieue populaire de Guédiawaye, une voiture calcinée git au milieu de la chaussée et contraint les automobilistes à faire des zig-zag hasardeux.

Au siège des services fiscaux de cette banlieue, saccagé et incendié, des badauds sont debout à l'entrée du bâtiment. Tables renversées, ordinateurs détruits, climatiseurs emportés, papier éparpillés un peu partout dégoulinent de l'eau versée par les pompiers pour éteindre l'incendie allumé par les manifestants.

"Il y a eu une longue coupure qui a commencé à 07H00 (locales et GMT), vers 20H00, le courant n'était pas revenu et la casse a commencé. Les gens sont fatigués", affirme une femme.

Des employés du service sont venus regarder ce qui reste de leur lieu de travail.

"C'est un des plus importants services fiscaux de Dakar. Les manifestants ont emmené du matériel avec eux, dont un coffre-fort", explique un employé.

"Toute la ville s'est embrasée"

"Toutes les données du service ont été détruites. Il nous faudra longtemps pour les reconstituer, mais en attendant les manifestants nous ont mis en chômage technique", indique un autre employé.
"C'est toute la ville de Dakar qui s'est embrasée. Beaucoup de quartiers ont brûlé. Il faut que les autorités règlent ce problème de l'électricité", dit de son côté un policier en faction.

Selon des témoignages concordants, les policiers ne sont venus dans cette partie de la banlieue qu'après le passage des manifestants qui scandaient des slogans demandent le départ du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans et candidat à sa succession à la présidentielle de février 2012.

A la mairie des Parcelles assainies, un groupe d'habitants était encore debout vers minuit devant le bâtiment municipal saccagé. Dans la cour, un véhicule de la mairie est complètement calciné.
Des embouteillages monstres se sont formés dans Dakar à cause de l'arrêt de la circulation imposée pendant des heures par les manifestants. "Ne prenez pas cette voie. Il y a des gens qui cassent tout sur leur passage devant", intime un conducteur à plusieurs automobilistes du quartier de Ouakam.
D'autres manifestations ont eu lieu dans d'autres villes comme Mbour, au sud de la capitale, où des groupes s'en sont pris également pris à la Sénélec.

Ces émeutes des délestages surviennent après des manifestations, le 23 juin, dans tout le pays, ayant tourné à l'émeute à Dakar où plusieurs édifices publics et domiciles de responsables du pouvoir ont été détruits.

Les manifestants s'opposaient à un projet de réforme constitutionnelle visant, dès février 2012, à élire en même temps un président et un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.
Face à ces manifestations qui ont fait une centaine de blessés à Dakar, le président Wade a finalement retiré son projet qui était en discussion à l'Assemblée nationale. – avec AFP
 

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