L'Union Africaine (UA) a décidé vendredi lors de son sommet à Malabo en Guinée équatoriale que ses membres n'exécuteraient pas le mandat international lancée par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef libyen Mouammar Kadhadfi.
Dans une résolution, l'UA «décide que les états membres ne coopéreront pas à l'exécution du mandat d'arrêt» contre le colonel Kadhafi et demande au Conseil de sécurité de «mettre en oeuvre les dispositions en vue d'annuler le processus de la CPI sur la Libye».
L'UA se dit «préoccupée par la manière dont le procureur de la Cour pénale internationale gère la situation en Libye, affaire déférée auprès de la CPI par le Conseil de sécurité des Nations unies».
En outre, l'UA «note que le mandat d'arrêt (...) complique sérieusement les efforts visant à trouver une solution politique négociée à la crise en Libye et à traiter les questions d'impunité et de réconciliation de manière à prendre en compte l'intérêt mutuel des parties concernées».
Lors de la conférence de presse de clôture, le président de la commission de l'Union Africaine, le Gabonais Jean Ping a affirmé: «Nous sommes contre l'impunité. Nous sommes pour la lutte contre l'impunité. 31 pays africains font partie de la Cour pénale internationale, mais nous sommes contre la manière dont elle fonctionne».
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo «ne condamne que des Africains, il ne juge que des Africains. En Afghanistan, au Pakistan, à Gaza, en Tchétchénie... Au Sri Lanka Il n'y a qu'en AFrique qu'il y a des problèmes ? C'est la question qu'on se pose», a-t-il poursuivi.
«Il existe trois tribunaux internationaux (Yougoslavie, Rwanda...) Vous les voyez (les magistrats) à la télé comme Ocampo. Vous les voyez en train de parader. On lui dit de lire le droit, pas de faire la politique. Comme l'a dit un dirigeant: «Ocampo, it's a joke» (Ocampo c'est une blague)».
Les juges de la CPI ont délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le 15 février contre M. Kadhafi, son fils Saïf a-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. – avec AFP