La France a renoncé à parachuter des armes aux rebelles libyens, même si ces derniers peinent à progresser sur le terrain. Alors que la Turquie s'active sur le front diplomatique, la Russie et l'OTAN ont de nouveau affiché leurs divergences sur l'intervention militaire internationale.
"Les parachutages ne sont plus nécessaires", a déclaré à la presse le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. "Ils l'ont été il y a plusieurs semaines de cela, parce que des territoires organisaient leur autonomie."
"Cette autonomie leur permet d'établir des relations avec des partenaires extérieurs, y compris lorsqu'il s'agit de s'équiper pour leur propre défense", a expliqué M. Longuet. Le ministre français a aussi laissé entrevoir des doutes sur la capacité de la rébellion à mener une grande offensive sur Tripoli, fief de Mouammar Kadhafi.
"Nous ne sommes pas aujourd'hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à une autorité unique", a-t-il relevé à propos des rebelles. Et d'estimer que leur "impatience" devait "être confrontée à un principe de réalité".
Les divergences se creusent
La France a reconnu fin juin avoir livré des armes individuelles aux rebelles dans la région montagneuse du Djebel Nefoussa, au sud de Tripoli. Selon le ministre français, les parachutages d'armes ont répondu à une "demande formelle" du Conseil national de transition (CNT, organe politique des rebelles) pour des civils, qu'il était alors impossible d'approvisionner autrement.
Mais la démarche française a suscité des divergences au sein de la coalition internationale, avec les réserves de son allié britannique. Elle a aussi renforcé les critiques des opposants à l'intervention armée, en particulier de la Russie.
Une réunion lundi à Sotchi du conseil Russie-OTAN n'a d'ailleurs pas permis de régler les différends sur l'intervention militaire internationale en Libye. Les responsables russes ont répété que les résolutions de l'ONU sur la Libye ne permettaient pas "à n'importe qui de faire n'importe quoi". – avec AFP