Un envoyé spécial tchadien a remis une note diplomatique exhortant l'Union africaine (UA) à soutenir l'extradition de l'ancien président tchadien, Hissène Habré vers la Belgique pour qu'il soit jugé pour torture, mais l'UA a immédiatement demandé au Sénégal de le juger selon les lois internationales. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a remis vendredi un message spécial du président tchadien et il a été reçu par le vice-président de la Commission de l'UA, Erastus Mwencha.
“Le cas de Hissène Habré est le seul point à l'ordre du jour de cette réunion”, indique l'UA dans un communiqué.
Dans la correspondance datée du 5 juillet, le président sénégalais, M. Abdoulaye Wade avait informé ses homologues tchadien et équato-guinéen et le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, de sa décision de céder à la demande et d'extrader M. Habré au Tchad avant de se raviser le 10 juillet.
M. Mahamat a déclaré que le Tchad demeure engagé à la lutte contre l'impunité, un principe inscrit dans l'acte constitutif de l'UA.
“Il a par conséquent fermement réitéré le désir du Tchad de savoir que l'ancien président tchadien a été jugé pour les crimes qui lui sont imputés afin de rendre justice aux victimes. A cet effet, il a indiqué que la préférence des plaignants et des organisations de défense des droits de l'homme pour qu'il soit jugé en Belgique devrait en prise en compte”, a-t-il ajouté.
M. Mwencha a souligné que les préoccupations du ministre sont aussi partagées par la Commission de l'UA, affirmant que la Commission prendra toutes les mesures nécessaires pour faciliter le procès de M. Habré pour appliquer la décision adoptée sur l'affaire lors du dernier sommet de l'UA tenu au début de ce mois à Malabo.
La visite de M. Mahamat fait suite à l'adoption de la résolution sur le cas de M. Habré prise lors du 17ème sommet de l'UA, qui a exhorté le Sénégal à assumer sa responsabilité légale en le jugeant, conformément à la Convention des Nations unies contre la torture.
Le sommet avait également exhorté les autres pays membres de l'UA, les signataires de la Convention des Nations unies contre la torture, désireux de poursuivre M. Habré de lui notifier leur volonté de le faire.
L'UA a déclaré qu'elle va prendre les mesures nécessaires pour juger l'ancien leader tchadien si elle reçoit de telles offres. M. Habré vit en exil à Dakar, au Sénégal, depuis son départ du pouvoir en 1990. En 2006, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA avaient mandaté le Sénégal de le juger au nom de l'Afrique. – avec Pana