«J’invite les guinéens à œuvrer ensemble pour le renouveau de notre pays». Il s’agit de la rediffusion du message que le Président de la République avait adressé à la nation le lundi, 18 juillet 2011, la veille de l’attaque de sa résidence privée de Kipé le 19 juillet.
Cette rediffusion de l’adresse présidentielle serait le contre-pied de l’argument avancé par les assaillants mis aux arrêts. Ces derniers auraient, dans leurs premières dépositions, dit que certains de leurs complices les avaient encouragés dans cette entreprise comme élément justificatif à un éventuel changement de régime, «le refus du Président Alpha Condé à tout dialogue avec les différents acteurs de la classe politique.»
Cet argument ne saurait tenir debout en ce sens que le Chef de l’Etat avait devancé les choses, à travers cette adresse à la nation, la veille-même de l’attaque de sa résidence : «me mettant à l’écoute du peuple qui aspire à la paix, à l’unité, à la sécurité et au bien-être, j’ai instruit le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’engager sans délai le dialogue avec tous les acteurs de la vie politique et du mouvement social.»
D’autre part, il ressort de ce message que le Professeur Alpha Condé ne semble plus tenir à la reprise générale du recensement des électeurs. Il militerait désormais pour «la révision de la liste électorale suivie de la délivrance de cartes biométriques et de la carte d’identité pour tous les citoyens»
« Mes chers compatriotes,
J’ai décidé de m’adresser à vous ce soir, pour vous parler de la préparation de l’élection législative. Comme je me suis déjà engagé, cette élection aura lieu, si Dieu le veut bien, avant la fin de cette année. La tenue de ce scrutin bouclera ainsi, le cycle du retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays.
Nous avons tous en mémoire les péripéties difficiles qui ont entaché le déroulement régulier de l’élection présidentielle. A cette occasion, notre pays a été confronté à une dure épreuve et c’est grâce à la maturité politique du peuple que notre pays a évité les confrontations aux conséquences prévisibles.
La Guinée a déjà trop souffert tout au long de son histoire pour l’instauration d’un véritable Etat de droit. Ce sacrifice ne saurait être vain.
C’est pourquoi, me mettant à l’écoute du peuple qui aspire à la paix, à l’unité, à la sécurité et au bien-être, j’ai instruit le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’engager sans délai le dialogue avec tous les acteurs de la vie politique et du mouvement social.
L’objectif de ce dialogue est de créer une plate-forme en vue de dégager un minimum de consensus sur les meilleurs moyens pour organiser une élection législative équitable, transparente et crédible.
A ce titre, la révision de la liste électorale suivie de la délivrance de cartes biométriques et de la carte d’identité pour tous les citoyens, constituera le départ pour créer les meilleures bases pour l’organisation d’élections inclusives et équitables dans notre pays.
J’invite les guinéens et les guinéennes ainsi que tous les leaders politiques, syndicaux et de la société civile à œuvrer ensemble pour le renouveau de notre pays.
Je vous remercie.»
C’est au moment où nous mettions en ligne ce message que la nouvelle du report sine die de la rencontre du Ministre de l’Administration et de la Décentralisation avec l’ensemble des acteurs politiques dans le cadre de la relance du dialogue, est tombée sur le desk politique de votre site.
La rencontre qui était, dans sa première phase, annoncée pour ce lundi, 25 juillet, concernait le Collectif des 19 partis politiques pour débattre du processus électoral en vue des élections législatives annoncées pour la fin de cette année.
Sur la justification de ce report, le Ministre Alhassane Condé avance comme raison que les partis politiques ne seraient pas tous prêts. Quant à la société civile, elle serait en train de faire un travail de concertation à différents niveaux.
Selon le Ministre, ce report viendrait d’une demande faite par les concernés afin que toutes les parties puissent se rencontrer. Il ne s’agirait pas seulement de la classe politique.
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