Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont annoncé mardi un report au 23 août de l'audience judiciaire prévue le 1er août à New York, ajoutant espérer un non-lieu d'ici là.
Une porte-parole du parquet de Manhattan, Erin Duggan, a par la suite confirmé cette décision en se contentant d'ajouter: "Les investigations continuent dans cette affaire criminelle".
Il s'agit du deuxième report dans cette affaire ultramédiatisée des deux côtés de l'Atlantique.
L'ancien directeur général français du Fonds monétaire international est inculpé par la justice américaine d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration sur la personne d'une femme de chambre travaillant dans un grand hôtel de New York.
Les faits remontent au 14 mai au Sofitel de Manhattan.
"Nous avons consenti à un report du 1er au 23 août de l'audience présidée par le juge Obus", ont déclaré les avocats Benjamin Brafman et William Taylor.
"D'après ce que nous comprenons, le procureur général ("district attorney") poursuit ses investigations. Nous espérons que d'ici le 23 août, il conclura à un non-lieu", ont-ils ajouté dans leur communiqué.
L'accusatrice, Nafissatou Diallo, une immigrée de 32 ans originaire de Guinée, a rompu le silence qu'elle observait jusqu'ici en accordant lundi un entretien à la chaîne de télévision ABC News et à l'hebdomadaire Newsweek.
L'ACCUSATRICE SORT DU SILENCE
D'après sa version des événements, l'ancien patron du FMI lui est apparu le 14 mai comme un "homme fou" qui l'aurait agressée alors qu'elle entrait dans sa suite de l'hôtel Sofitel.
"Je veux la justice. Je veux qu'il aille en prison", a déclaré la jeune femme à ABC News. "Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son argent, où on ne peut pas utiliser son pouvoir".
Selon l'un de ses avocats, Douglas Wigdor, elle a décidé de s'exprimer publiquement pour que le monde sache qu'elle n'est "ni une virtuose du racket, ni une prostituée".
Les avocats de l'ancien ministre français des Finances y ont vu pour leur part une tentative tardive de la part de la jeune femme et de sa défense pour obtenir de l'argent de Dominique Strauss-Kahn.
Début juillet, l'affaire avait connu un rebondissement spectaculaire avec la mise en cause de la crédibilité de l'accusatrice, soupçonnée d'avoir menti sur plusieurs aspects de sa vie passée, puis la levée de l'assignation à résidence de Dominique Strauss-Kahn.
Ce dernier, donné jusqu'au déclenchement de l'affaire comme favori socialiste à l'élection présidentielle de 2012, rejette les accusations de la femme de chambre guinéenne.
"Elle est la première accusatrice de l'histoire à mener une campagne médiatique pour persuader un procureur de maintenir les charges contre une personne auprès de qui elle espère obtenir de l'argent", avaient à l'époque réagi Benjamin Brafman et William Taylor. – avec Reuters