Le Niger a décrété vendredi le 29 juillet "journée de la démocratie", en souvenir de la Conférence nationale du 29 juillet 1991, qui avait institué le multipartisme après quinze ans de régime militaire.
"Afin que les Nigériens se souviennent du rôle joué par cette Conférence dans l?enracinement de la démocratie, mon gouvernement a décidé de proclamer la journée du 29 juillet de chaque année +journée de la démocratie+", a annoncé le Premier ministre Brigi Rafini dans un message radio-télévisé, à l'occasion du 20e anniversaire de la Conférence.
Du 29 juillet au 3 novembre 1991, quelque 1.200 représentants des couches socio-professionnelles du pays s'étaient réunis au Palais des congrès de Niamey pour rompre avec le parti unique et 15 ans de régime militaire.
M. Rafini a rendu hommage à l'ancien général-président Ali Saïbou (1987-1993), qui avait permis la tenue la Conférence ayant débouché sur la tenue en 1993 des premières élections pluralistes dans cette ex-colonie française indépendante depuis 1960.
Des débats et soirées culturelles, baptêmes de rues et d'édifices sont au menu de cet anniversaire célébré pour la première fois en grande pompe.
Le Palais des congrès devient "Palais du 29 juillet" et le rond-point Kennedy (centre-ville) "rond-point des Martyrs", en hommage à trois étudiants tués en 1990 par la police lors d'une manifestation pour réclamer le multipartisme.
Elu en mars président après un an de junte militaire, Mahamadou Issoufou, alors opposant, avait été l'un des principaux acteurs de la Conférence qui avait permis la création en 1991 de son Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).
Avec trois autres chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest francophone -- le Béninois Boni Yayi, le Guinéen Alpha Condé et l'Ivoirien Alassane Ouattara -- , M. Issoufou doit être reçu ce vendredi à la Maison Blanche à Washington par le président américain Barack Obama, en soutien à ces "démocraties en développement". – avec agence