D'importants et controversés chefs de l'ex-rébellion ivoirienne ont été officiellement affectés à des unités de la nouvelle armée, une étape dans la réunification des anciennes forces belligérantes, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Ces ex-"commandants de zone" - les fameux "com-zone" - se partagent le contrôle du nord du pays depuis le putsch raté de 2002 de leur rébellion, rebaptisée plus tard Forces nouvelles (FN) et dirigée par le Premier ministre Guillaume Soro.
Avec l'appui militaire de la France et de l'ONU, ils ont, au sein des Forces républicaines (FRCI) créées par Alassane Ouattara, contribué à porter le nouveau président au pouvoir, après quatre mois de crise et deux semaines d'une guerre conclue par l'arrestation le 11 avril de l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.
Les "com-zone" ont été régulièrement accusés depuis 2002 d'exactions par l'ONU ou des ONG. Les affectations décidées pour certains d'entre eux font partie d'une grande vague de promotions et nominations au sein de la nouvelle armée, signées par M. Ouattara mercredi.
Jusque-là commandant de la zone de Séguéla (centre-ouest), Issiaka Ouattara, dit "Wattao", l'un des plus connus des "com-zone", devient commandant en second de la Garde républicaine.
Ousmane Chérif, qui commandait la zone de Bouaké (centre, fief des FN), devient commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République. Il est considéré comme le "com-zone" le plus proche d'Alassane Ouattara.
Auparavant commandant de la zone de Korhogo (nord) et à ce titre chargé de la sécurité de Laurent Gbagbo qui y est en résidence surveillée depuis avril, Martin Fofié Kouakou devient commandant de la Compagnie territoriale de cette ville. Il est depuis 2006 sous sanctions de l'ONU, qui a notamment accusé ses forces d'"exécutions extrajudiciaires". – avec agence