Dans une lettre ouverte adressée au Président Paul Biya il ya quelques semaines, l’ancien officier putschiste, le Capitaine Guerandi Mbara Goulongo demandait au chef d’Etat Camerounais de prendre sa retraite après près de 30 ans au pouvoir.
«Je vous invite sans délai à reconnaître qu’au regard de vos engagements pris tant à l’endroit du Peuple Camerounais par la résolution de 1991 qu’en vertu de la constitution de 1996, la levée du verrou ainsi introduite dans la constitution en avril 2008 ne s’applique pas à vous en vertu du principe de la non rétroactivité des lois. Votre candidature à l’élection présidentielle de cette année procèderait à un déclenchement d’hostilités auxquelles vous auriez inéluctablement conduit le Peuple affamé, malade, en manque d’eau potable, d’électricité, de logement, d’écoles», a dit le Capitaine Guerandi.
Ce dimanche, Paul Biya a répondu à Guerandi et les autres détracteurs. Le président Camerounais, âgé de 78 ans, au pouvoir depuis 1982, est officiellement candidat à la présidentielle du 9 octobre. Sa candidature a été déposée dimanche en mi-journée.
Le 6 avril 1984, Guerandi Mbara Goulongo et ses frères d’armes ont raté le renversement de Paul Biya. Après l’échec du coup d’Etat, Guerandi s’est refugié chez son ancien ami de l’Ecole Militaire interarmes (EMIA), de Yaoundé, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso.
Selon Guerandi, la candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle: «serait non seulement du mépris mais de la pure provocation».
La liste des potentiels «accompagnateurs» du Président Biya au scrutin présidentiel à un tour est longue. Une trentaine d’opposants qui ont pour la plupart perdu la crédibilité ont déposé les candidatures avant la date limite. Il s’agit de John Fru Ndi, Jean-Jacques Ekindi, Adamou Ndam Njoya, Kah Walla …
En 2008, les jeunes sont descendus dans la rue pour s’opposer à la modification de la constitution qui devait permettre à Paul Biya de se présenter pour un nouveau mandat de 7 ans cette année.
Le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) a été déployé par les autorités du pays. Près de 200 jeunes ont été exécutés, selon les organisations des droits de l’Homme. Le combat de cette jeunesse n’a pas été soutenu par la communauté internationale.
La rébellion libyenne vient de présenter un nouveau modèle qui marche. Le leader des refondateurs, le Capitaine Guerandi Mbara Goulongo a-t-il obtenu des armes de la France?
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