Jeudi 29 septembre à Douala, le communiqué publié par Francis Faï Yengo, le gouverneur du Littoral, a démenti implicitement l’appel qu’auraient lancé des militaires au renversement de Paul Biya.
Peu avant 7h, le pont du Wouri qui relie la capitale économique du Cameroun aux régions de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a en effet été coupé brièvement par un individu armé d’un fusil et vêtu d’une tenue militaire, d’après le gouverneur. Avant son communiqué, tous les médias, y compris la radio et la télévision d’Etat, avaient signalé plusieurs assaillants.
Selon des témoins, les assaillants étaient des militaires. Tirant des coups de feu qui n’ont pas fait de victime, ils ont finalement été contraints à la fuite par l’arrivée de forces armées de diverses catégories.
Mais avant, ils avaient réussi à placer une voiture en travers du pont, menaçant les usagers, perturbant sérieusement le trafic.
Des doutes demeurent toutefois sur le nombre réel des hommes qui ont effectué l’attaque. Les riverains du pont ayant indiqué que des militaires ont tiré en l’air à plusieurs centaines de mètres du pont. Selon les mêmes sources, une dizaine d’hommes armés se trouvaient sur le pont au moment où les forces loyalistes sont arrivées.
Durant l’attaque, des rumeurs ont parcouru le Cameroun annonçant qu’une banderole a été brandie par un groupe de militaires appelant au départ de Paul Biya. Des scènes de joies ont été observées à certains endroits.
Mais peu de témoins ont indiqué avoir vu la banderole qui comportait le message: «Paul Biya dégage». Certains journalistes ont cependant affirmé avoir vu la banderole. L’une des premières victimes du blocage du pont par l’attaque a expliqué que l’homme armé a simplement pris les clés de son taxi, avant d’ordonner de rebrousser chemin.
Peu après l’attaque, les premières réactions ont commencé à tomber. Selon le politologue Mathias Owona Nguini, il est probable que ce soit une action isolée. Officiellement peu de politiques ont condamné l’attaque. Le Manidem a publié un communiqué appelant au dialogue politique au regard du contexte tendu de l’élection.
L’événement en ajoute à la dénonciation des tentatives de déstabilisation que le régime de Paul Biya a exprimée peu avant l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 9 octobre. A Limbé par ailleurs, une grenade a été trouvée dans un bureau d’Elecam, l’organe électoral.
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