L’opposant congolais Etienne Tshisekedi a provoqué la colère des autorités de Kinshasa pour avoir menacé de défoncer des prisons pour libérer certains de ses partisans arrêtés lors de récentes manifestations dans le pays.
Pour le gouvernement, de telles menaces pourraient constituer un acte de trahison.
Etienne Tshisekedi a exhorté ses militants à s’organiser pour défoncer les prisons où sont détenus ses partisans, si ces derniers ne sont pas libérés ce mardi.
Lors d’une intervention téléphonique en direct sur la chaîne de télévision RLTV proche de l’opposition, Tshisekedi, 78 ans, s’est déclaré dépositaire de la confiance de la majorité du peuple congolais, soutenant que pour le reste du processus électoral, les autorités devraient se référer à lui.
«Je donne un ultimatum de 48 heures pour la libération de tous les prisonniers de l’opposition» a martelé Tshisekedi qui s’exprimait en Lingala lors de son intervention téléphonique.
«A l’échéance de l’ultimatum, poursuit-il, je demanderai à la population d’attaquer les prisons et de les libérer, et en tant que président, j’ordonne aux gardiens de prisons de ne pas leur résister.»
Les défenseurs des droits humains se disent préoccupés par la détérioration de la sécurité au Congo-Kinshasa à l’approche des élections du 28 novembre.
En réponse a ces propos, le ministre congolais de l’information Lambert Mende a ferme la chaîne RLTV, dans l’attente d’une enquête de l’autorité de régulation des media.
Monsieur Mende a déclaré à la BBC que Tshisekedi pourrait être passible de poursuites pour trahison, mettant en doute la santé mentale de l’opposant.
Etienne Tshisekedi est considéré comme le principal challengeur du président sortant Joseph Kabila. - AfricaLog avec BBC