Ce 16 novembre, dans la matinée, abandonnant sa tenue militaire de léopard au profit d’un costume noir, Cdt Resco est apparu dans la cour du Tribunal de première instance de Kaloum. Appelé à la barre, le Gouverneur de Conakry, avec ses cinq avocats a dit a Mme Kadiatou Traore, la Présidente du Tribunal, qu’il n’a reçu la citation à comparaitre qu'hier soir.
Ses avocats dont Me Maurice Lamey Kamano, ont demandé à Mme Traoré de reporter le procès de leur client en huitaine. Le temps, argumentent-ils de compléter leur communication sur les pièces à convictions pour démonter les arguments des avocats de la partie civile. Arguant qu’il ne s’agit pas du flagrant délit et que l’affaire n’est pas expéditive.
La partie civile a accédé à cette demande de leurs confrères de la défense. L’affaire a donc été renvoyée au 23 novembre prochain par la Présidente du Tribunal.
Cdt Resco Camara devra répondre de plusieurs chefs d’accusations dont immixtion dans les affaires judiciaires, outrage à avocat dans l’exercice de ses fonctions, menace, injure et complicité.
L’on sait que le 14 novembre, les avocats ont battu le pavé à Conakry pour exiger la comparution du Gouverneur de cette ville, Cdt Sékou Resco Camara. Suite à la mise en garde en vue, le 3 novembre, que celui-ci a demandé contre un avocat et deux de ses collègues alors qu’ils venaient d’obtenir de la Cour d'Appel de Conakry, une autorisation de mise en liberté provisoire de deux détenus. Lesquels croupissent à la Maison Centrale de Conakry sans jugement depuis 10 ans pour le premier et 6 ans pour le second.
L’avocat qui a été interpellé est le président d’une ONG de défense des droits humains, appelée “Les Mêmes Droits pour Tous’’. Les prévenus qu’il défendait, étaient illégalement détenus et étaient malades.
Il faut souligner que la citation à comparaitre demandée par le Barreau de Guinée concerne outre le Gouverneur de Conakry, le Directeur de la Sûreté Centrale ainsi que celui de la BSIP (Brigade spéciale d’intervention de la Police). Les avocats ont depuis, boycotté les cours et tribunaux en exigeant leur comparution. Dossier à suivre.
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