Décrispation de l’atmosphère politique: Les 25 détenus graciés

Dans une mise on line précédente, AfricaLog.com annonçait la publication d’un décret présidentiel en date du 17 novembre 2011, accordant la grâce à vingt cinq détenus qui avaient été interpelés, jugés puis condamnés à la suite de la manifestation du Collectif des Partis politiques pour la Finalisation de la Transition du 27 septembre dernier.

Une décision en rapport avec la rencontre que le Président a eu avec la classe politique guinéenne, le 15 novembre ? Un pas en avant pour décrisper l’atmosphère politique dans le pays? Certains observateurs le pensent. Mais pour la grâce qu’il vient d’accorder à ces 25 militants de l’opposition, il faut souligner qu’une trentaine d’autres, condamnés pour les mêmes chefs d’inculpations que ceux-ci croupissent encore à la Maison centrale de Conakry. Rappelons que pour dialoguer avec le pouvoir, l’aile radicale de l’opposition en avait fait une de ses principales revendications. Nonobstant que leur marche pacifique avait été interdite par le Gouverneur de Conakry, Cdt Sékou Resco Camara.

Il faut souligner qu’ils étaient 322 arrêtés et accusés pour, entre autres délits, attroupement interdit sur la voie publique, destruction d’édifices publics et privés et de biens immobiliers, coups et blessures volontaires, outrages envers les dépositaires de la force publique. 59 militants à être condamnés à des peines de prison ferme, allant d’un mois à un an. 95 autres prévenus ont été condamnés à du sursis ; 26 autres ont écopé des peines d’amende allant de 100 000 à 500 000 Francs guinéens. 97 autres ont été relaxés, dont deux fous. 45 autres étaient des mineurs, dit-on.

Leur procès a duré du 30 septembre au 28 octobre, mais c’est le 2 novembre que Faya Millimono de la NGR et Mouctar Diallo, président des NFD, ont comparu à titre de simples témoins dans l’arrestation d’Etienne Soropogui, vice-président des NFD, qui avait écopé d’un an de prison avec sursis et 500 000 francs guinéens d’amende. La répression de la manifestation avait fait au moins quatre morts et plusieurs blessés.

Toutefois, des Guinéens ne doutent pas de la bonne foi du Président Alpha Condé d’instaurer le dialogue permanent avec la classe politique contrairement à certains leaders politiques, dont Cellou Dalein Diallo, président de l’UFGD, Sidya Touré, président de l’UFR, Mouctar Diallo, président des NFD.

Ils sont pessimistes quant à la volonté réelle du Président de dialoguer avec l’opposition, pour organiser les élections législatives et en finir avec la transition. Ils attendent les actes qu’il va poser dans un futur proche.

La liste des gracies ou la main tendue du pouvoir à l’opposition «radicale»:

1-Barry Mamadou Maka, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

2- Sow Ibrahima Sory, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

3- Tamoura Mamadou Aliou, mandat de dépôt du 4/10/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

4- Bah Ibrahima, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 5 mois de prison ferme

5- Diallo Mamadou Diouldé, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

6- Barry Amadou Bobo, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 5 mois de prison ferme

7- Barry Amadou Bella, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

8- Diallo Alpha Oumar, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

9- Doukouré Aly, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

10- Diallo Mamadou Sakè, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

11- Diallo Mamadou Kory, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

12- Bah Thierno Hamidou, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

13- Sow Mohamed, mandat de dépôt du 04/10/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

14- Barry Mamadou Ciré, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 4 mois de prison ferme

15- Diallo Mamadou Saliou, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

16- Baldé Alpha Amadou, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

17-Diallo Boubacar Sidiki, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

18- Barry Ibrahima, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 1 an de prison ferme

19- Diallo Ibrahima, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

20- Diallo Mamadou Kindy, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

21- Bah Mamadou Oury, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 3 mois de prison ferme

22- Diallo Moussa Oury, mandat de dépôt du 04/10/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

23- Bah Ibrahima, mandat de dépôt du 30/09/2011, condamné à 4 mois de prison ferme

24- Bah Amadou Oury, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

25- Diakité Amadou, mandat de dépôt du 29/09/2011, condamné à 6 mois de prison ferme

Avec la grâce présidentielle accordée à un lot des détenus et précédée de la rencontre «historique» que le Président Alpha Condé a eue avec des leaders politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition, le 15 novembre, certains observateurs de la scène politique guinéenne estiment que l’opposition devrait accepter cette main tendue du Président. Pour qu’enfin, la Guinée renoue entièrement avec les partenaires au développement.

AfricaLog.com

L.B (not verified)

posted Nov 18, 2011

La Guinee est le pays le plus bizare au monde. On fomente des assassinats, on exile, on tue, on pleure, on enterre, on arrete, on humile, on bastonne, on condamne, on gracie...c'est un cycle infernal depuis l'independance. La justice n'a jamais ete au rendez vous, donc les memes actes criminels des gouvernants et des gouvernes continuent a etre repeter. C'est ce que les Guineens appellent chez eux "Etat de droit". Rien ne viendra changer ce phenomene de societe qui malheuresement, est devenu l'une des caracteristiques de la Guinee-Conakry; un pays perdu pour le moment vu ce qui s'y passe. Dommage pour cette ancienne colonie francaise qui avait fait la fierte de l'Afrique noire le 2 Octobre 1958. Aujourd'hui malgres l'avenement d'un president elu, rien n'indique que la Guinee a tourne la page. Elle ne cesse de s'enfoncer. Triste, triste, triste.

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