L'Union européenne a pris acte mardi de l'investiture de Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo, mais a menacé de réévaluer son soutien au pays si des progrès ne sont pas réalisés dans le dépouillement des votes des législatives.
L'UE fait à nouveau part de sa préoccupation quant aux graves déficiences et l'absence de transparence dans la compilation et la publication des résultats, rapportées entre autres par la Mission d'observation électorale de l'UE qui ont entamé la confiance dans le processus électoral lors du scrutin présidentiel, a souligné son chef de la diplomatie, Catherine Ashton.
Elle a ajouté, dans un communiqué, que l'UE réévaluerait son soutien à la RDC en fonction des prochaines étapes du processus démocratique congolais.
Il importe à présent que des leçons soient tirées sans attendre et que la compilation des résultats pour les élections législatives soit faite dans des conditions garantissant transparence et crédibilité, a souligné Mme Ashton.
L'UE encourage résolument la CENI (Commission électorale, ndlr) et les autorités congolaises à tenir compte des préoccupations des missions d'observation, à mettre en oeuvre leurs recommandations et à s'ouvrir à la coopération avec l'opposition, a-t-elle ajouté.
Les élections législatives ont été couplées à la présidentielle dans le pays. La compilation des résultats de ce scrutin se poursuit actuellement et les chiffres provisoires doivent être annoncés mi-janvier.
Pour le reste, Mme Ashton a simplement pris note des résultats définitifs de l'élection présidentielle tels que proclamés par la Cour Suprême de Justice. L'UE constate que celle-ci a confirmé les résultats proclamés par la CENI en dépit de défaillances relevées par les autorités congolaises mêmes et la CENI, a-t-elle relevé.
Le chef de la diplomatie de l'UE a demandé que la lumière soit faite sur les violations alléguées des droits de l'homme rapportées dans le contexte électoral et, s'il y a lieu, que les responsables soient traduits en justice.
Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a prêté serment mardi à Kinshasa après sa réélection pour un deuxième quinquennat qui reste contestée par son principal opposant, Etienne Tshisekedi.
Les USA déçus de la validation par la Cour suprême
Les Etats-Unis sont profondément déçus de la validation par la Cour suprême de justice de la République démocratique du Congo (RDC) de la réélection du président Joseph Kabila, malgré les irrégularités, a commenté mardi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
Dans un communiqué, Mme Clinton demande par ailleurs à tous les dirigeants politiques congolais et à leurs soutiens d'agir de façon responsable et sans violence, alors que l'opposant Etienne Tshisekedi s'est autoproclamé président élu.
Malgré les multiples irrégularités ayant entaché le processus électoral, dénoncées par l'opposition mais aussi par des observateurs internationaux, la Cour suprême de justice a confirmé à la virgule près les résultats de la Commission électorale (Céni).
Les tensions sont fortes à Kinshasa, où le président Joseph Kabila doit être investi, tandis que son rival Etienne Tshisekedi veut aussi prêter serment cette semaine.
Washington reproche à la Cour suprême d'avoir confirmé les résultats provisoires de la commission électorale sans évaluer complètement les nombreux rapports faisant état d'irrégularités dans le vote.
La chef de la diplomatie américaine dénonce un scrutin mal géré et manquant de transparence. Elle suggère aussi une révision du processus électoral.
Mais dans l'immédiat, insiste-t-elle, toute la classe politique de RDC doit résoudre ses désaccords au moyen d'un dialogue pacifique et constructif. – AfricaLog avec agence