D'anciens rebelles de la République démocratique du Congo (RDC) ont été promus à des postes clés de l'armée après avoir apporté un soutien actif à la réélection du président Joseph Kabila, selon un rapport des Nations unies publié vendredi.
Cette découverte pourrait accentuer les divisions au sein de l'armée et jeter un nouveau doute sur la crédibilité de l'élection présidentielle du 28 novembre, émaillée de violences, qui a reconduit Kabila au pouvoir après validation de la Cour suprême et malgré la contestation de l'opposition.
Le gouvernement a intégré d'anciens rebelles au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour juguler la rébellion.
Depuis février, l'armée tente d'apaiser les tensions en son sein en renforçant la chaîne de commandement et en éliminant les conflits d'allégeance entre groupes rebelles.
Le rapport rédigé par un Groupe d'experts de l'Onu, chargé d'observer la situation en RDC, estime que ce processus a été "détourné" par d'anciens rebelles.
Bosco Ntaganda, ancien rebelle devenu général de l'armée malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis contre lui pour crimes de guerre, a réussi à obtenir des postes clés pour ses hommes contre son soutien à la réélection de Kabila. Il était auparavant allié au CNDP, un groupe soutenu par le Rwanda et qui a combattu contre Kabila.
"Ntaganda a obtenu des modifications en sa faveur au sein des FARDC en échange du ralliement du CNDP à l'alliance électorale de Kabila", écrivent les experts dans leur rapport.
Ce soutien a pu se traduire notamment par l'utilisation de l'armée pour forcer les électeurs à voter Kabila, ajoutent-ils.
Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, a démenti ces accusations.
Plus de huit ans après la fin de la guerre civile, et malgré la présence de près de 17.000 casques bleus de l'Onu dans le pays, certains groupes rebelles continuent de combattre le gouvernement et de prendre pour cible les civils dans l'Est. – AfricaLog avec Reuters