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Jeune scientifique tué: Une action terroriste selon Téhéran

Jan 12, 2012

Mostafa Ahmadi Roshan, 32 ans, a été tué dans l'explosion d'une bombe magnétique placée par un motard sur sa voiture, alors qu'il circulait près de l'université Allameh Tabatabai dans l'est de Téhéran, a déclaré le vice-gouverneur de la province de Téhéran, Safar Ali Baratloo. Les autorités iraniennes ont accusés Israël et les États-Unis qui ont démenti.

Selon un de ses collègues, Mostafa Ahmadi Roshan travaillait sur un projet de membranes polymères utilisées pour la séparation de gaz, une méthode utilisée dans l'enrichissement d'uranium.

Mostafa Ahmadi Roshan, qui a eu une licence en chimie à l'université Sharif, était directeur adjoint pour les affaires commerciales du site de Natanz, principal site d'enrichissement d'uranium du pays qui compte plus de 8000 centrifugeuses.

Cette attaque, la quatrième depuis janvier 2010 visant des scientifiques iraniens dont trois travaillant sur des sites nucléaires, survient en pleine crise entre les grandes puissances et l'Iran au sujet de son programme nucléaire controversé.

Le conducteur du véhicule a également péri et le garde du corps du scientifique a été blessé.
Le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a immédiatement accusé les Etats-Unis et Israël, ennemis jurés de la République islamique d'Iran.

«Cette action terroriste commise par les agents de l'oppression (Etats-Unis, ndlr) et du régime sioniste vise à empêcher nos scientifiques de servir» leur pays «mais ils doivent savoir que ceux-ci sont plus déterminés que jamais à avancer sur le chemin du progrès scientifique», a déclaré M. Rahimi.

La Maison Blanche a rejeté toute implication dans l'attentat. «Les États-Unis n'ont absolument rien à voir là-dedans», a déclaré Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. «Nous condamnons avec force tous les actes de violence, dont les actes de violence comme ceux-ci».

«Je ne sais pas qui s'est vengé sur le scientifique iranien, mais je ne verserai certainement pas une seule larme», a réagi de son côté le porte-parole militaire israélien, le général Yoav Mordechai, sur sa page Facebook officielle.

Les dirigeants iraniens accusent généralement Israël et les États-Unis d'être responsables de tels attentats. Ils leur avaient également imputé la responsabilité d'une attaque informatique par le virus Stuxnet qui semble avoir perturbé les activités d'enrichissement en 2010.

L'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), qui a précisé que le scientifique tué «servait l'industrie atomique», a réaffirmé que «le chemin choisi par le peuple iranien valeureux est sans retour et les actions futiles des Etats-Unis et d'Israël (...) n'affecteront pas la voie choisie».

Des médias et responsables iraniens ont accusé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'avoir «transmis» son nom aux services de renseignements israéliens et américains. «Les inspecteurs de l'AIEA l'ont rencontré récemment», a même affirmé l'agence de presse Mehr.

L'Iran, déjà soumis à plusieurs sanctions de l'ONU, a démarré cette semaine une autre usine d'enrichissement, celle de Fordo, située à 150 km au sud-ouest de Téhéran pour y faire de l'enrichissement à 20%.

Les Occidentaux, qui disent craindre que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire malgré les dénégations iraniennes, ont condamné cet annonce.

A New York, quatre ambassadeurs occidentaux auprès de l'ONU ont accusé l'Iran de commettre «une nouvelle violation claire des résolutions du Conseil de sécurité» avec l'enrichissement à 20% de l'uranium. Les diplomates européens ont affirmé que Moscou et Pékin avaient également fait part de leur inquiétude à l'égard des derniers gestes de l'Iran.

L'ambassadeur iranien à l'ONU, Mohammad Khazaee, a lui demandé au Conseil de sécurité de condamner «dans les termes les plus forts» l'attentat.

Si l'enrichissement est poussé à plus de 90%, il peut servir à fabriquer l'arme atomique.
La présidence danoise de l'Union européenne a assuré qu'un nouveau train de sanctions musclées serait décidé le 23 janvier, visant non seulement le secteur pétrolier mais aussi la banque centrale d'Iran.

La Chine, alliée de l'Iran, a souhaité que l'Iran coopère avec l'AIEA sans toutefois accepter la demande des États-Unis de limiter ses achats du pétrole iranien.

Enfin, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est arrivé à Cuba, dans le cadre d'une tournée dans quatre pays latino-américains considérés comme hostiles aux États-Unis, à la recherche de soutiens.  – AfricaLog avec agence
 

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