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Dialogue de sourd pour une sortie de crise?

Jan 18, 2012

«Si le dialogue n'était pas crédible, moi, je ne serais pas là», rassure Mgr Gomez. Avec la mise sur pied des 5 groupes de travail et l’adoption des thèmes de discussion, on a pensé que le cadre de dialogue était ainsi conçu. Mais que nenni. Les radicaux de l’opposition ne semblent pas voir les choses avec le même prisme, même si le Président du comité de facilitation semble optimiste: «On a réparti les thèmes à discuter par groupe et à chaque groupe, nous avons alloué un certain nombre de jours au cours desquels nous devrons discuter les thèmes en profondeur. Maintenant, le calendrier minimal, le minimal, puisqu'on va approfondir n'est pas moins de 10 jours. Mais, on peut aller au-delà. C'est pour cela, puisque l'une des parties n'est pas là, nous devons la rencontrer pour dire : "deux thèmes sont retenus, nous vous les avons inscrits parmi les groupes à discuter. Venez discuter avec nous» a dit, confiant, Mgr Albert David Gomez qui exprime d’ailleurs un autre besoin qu’il trouve pressant: «Nous avons demandé que l'on nous désigne un constitutionnaliste».

Dans la journée du mardi, 17 janvier, la réaction de l’opposition radicale n’a pas tardé. Elle a aussitôt embouché la trompette de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, quant à son manque de confiance en le Président du Comité de facilitation qu’il taxe de jouer un double jeu, autrement dit que l’homme de l’Eglise anglicane ne serait pas neutre. On se souvient que Cellou Dalein avait exprimé ce doute, il y a quelques semaines.

Après donc la déclaration conjointe Collectif – ADP, la semaine dernière, c’est au tour de son porte-parole, Faya Millimono de marteler: «Le Président du Comité agit différemment par rapport aux autres membres du Comité. Premier acte que nous trouvons comme une faute monumentale».

Il estime: «On vient autour d’une table, c’est pour un dialogue. C’est pour discuter, argumenter. On ne vient pas pour voter. Si c’était pour voter, on aurait déjà régler ça depuis longtemps.  Le premier jour, c’était le 27 [décembre 2011, ndlr], il a fait un vote. Je suis certain que Son Excellence M. Rafiou Barry [démissionnaire du comité de facilitation, ndlr] n’a pas jeté l’éponge parce qu’il n’aime plus la Guinée, c’est peut-être qu’il y a un malaise quelque part ! Il y a eu tellement d’actes posés par le Président [du comité de facilitation, ndlr] que nous avons fini par comprendre qu’il y avait quelque chose qui se passait et qui n’était pas cohérent».

Mouctar Diallo des NFD (opposition radicale) abonde dans le même sens: «Le Président Alpha Condé avait dit que les gouvernants et les préfets ne sont pas neutres. Il a dit ça de façon officielle et publique. Donc, si les gouvernants et les préfets ne doivent pas être neutres, pensez-vous que les représentants du gouvernement [au cadre du dialogue, ndlr] seront neutres? Ils ne seront pas neutres. Ça veut dire que les membres du Comité des facilitateurs vont jouer en faveur du pouvoir en place».

Mouctar de souffler, par la suite, le chaud et le froid : «Nous renouvelons notre ferme volonté d’aller au dialogue. Mais, c’est un dialogue entre le pouvoir et les partis alliés et l’opposition, pour l’instant représentée par l’ADP et le Collectif qui sont ouverts à l’ensemble des partis politiques qui partagent le même point de vue sur la question.

Mais encore une fois, nous rappelons que Mgr Albert Gomez nous avait demandé de lui faire confiance en rappelant même son passé. Il nous avait dit que s’il constate qu’il ne peut pas, que lui et les membres de son comité vont démissionner.

Aujourd’hui, de toute évidence, nous constatons des difficultés et nous nous demandons sur la base d’éléments concrets, en tout cas je me pose des questions sur sa sincérité et sur son impartialité».

C’est du revers de la main que le Président du comité de facilitation balaie toute appréhension à son sujet: «Chacun a sa perception».

Et par rapport au crédit à accorder au présent cadre de dialogue, Mgr Gomez est formel: «ne me demandez pas mon avis ! Si le dialogue n'était pas crédible, moi, je ne serais pas là. Nous faisons tout pour les rencontrer. Je vous ai dit qu’on va les rencontrer. C’est déjà ficelé».

La mouvance présidentielle fait entendre sa voix à travers Saloum Cissé, le Secrétaire général du RPG, parti au pouvoir: «ceux qui ont jugé utile d’être autour de la table, sont autour de la table. S’ils [le Collectif et l’ADP, ndlr] viennent, c’est bien. S’ils ne viennent pas, de toutes les façons, les préoccupations qui ont été soumises au niveau du dialogue, on a pris toutes ces préoccupations en compte».

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