L’assemblée ordinaire de l’Union des forces démocratique de Guinée (UFDG) tenue le 21 janvier, a été une occasion pour les leaders du Collectif et de l’ADP à critiquer sévèrement le pouvoir du président guinéen, Alpha Condé, a constaté AfricaLog.com à Conakry.
En effet, Cellou Dalein Diallo, le président de l’UFDG a invité les leaders du Collectif des partis pour la finalisation de la Transition et ceux de l’Alliance pour la démocratie et le progrès à assister à l’assemblée ordinaire de son parti. Faya Millimono de la NGR, Mouctar Diallo des NFD, Lansana Kouyaté du PEDN et Aboubacar Sylla de l’UFC ont répondu présents à son appel.
Les militants et sympathisants de l’UFDG se sont massivement mobilisés pour les accueillir. Les invités ont harangué la foule et à tour de rôle dénoncé les actes posés par le Président.
Faya Millimono de la NGR après avoir exprimé ses vœux de bonne chance à l’équipe guinéenne de Football, le Syli national de Guinée, pendant la Coupe d’Afrique des Nations Gabon-Guinée équatoriale 2012, a déclaré: «L’heure est grave. Lorsqu’un président qui est bien élu, demande au peuple de le soutenir pour avoir la majorité à l’Assemblée nationale, c’est pour mettre en œuvre un programme, mais nous savons que le nôtre n’a pas de programme». Faya Millimono a accusé le Président Alpha Condé d’avoir tribalisé l’administration. Il a appelé les Guinéens à réagir pour ne pas être l’otage de la «nouvelle dictature» du Chef de l’Etat.
Son successeur à la tribune, Mouctar Diallo, le président du parti politique, les Nouvelles forces démocratiques, a affirmé que le changement est irréversible en Guinée. Le Président Alpha Condé , un «professeur de droit» ignore les notions de bonne gouvernance, accuse-t-il avant d’ajouter que les règles élémentaires de bonne gouvernance sont le respect des lois de la République, les droits humains.
Le président des NFD, rapporte AfricaLog.com, a demandé au pouvoir d’Alpha Condé d’arrêter «de diviser les Guinéens et de bloquer le processus électoral», afin de «créer de l’emploi», pour les Guinéens. Il a flétrit l’ethnocentrisme. «A bas la division! A bas la dictature!». Ont été ses slogans pour achever son intervention.
Aboubacar Sylla, le président de l’Union des forces du changement, a lui indiqué que l’opposition n’est pas en train de déstabiliser le gouvernement du Président Alpha Condé. Selon lui, l’opposition est préoccupée par la tenue des élections législatives transparentes, démocratiques et crédibles. «Nous voulons un Parlement qui reflète le choix du peuple, une Assemblée qui pourra contrôler l’action gouvernementale, nous voulons d’une Assemblée qui ne soit pas une caisse de résonance ou une chambre d’enregistrement des décisions du pouvoir», déclare M. Sylla.
Le président de l’UFC, sera suivi par le président du Parti de l’espoir pour le développement national, Lansana Kouyaté, qui a précisé que le couple ADP et Collectif est un «symbole d’unité, une quête de la bonne gouvernance, de la démocratie, la liberté et le plaisir de faire ce qu’on veut faire». Il a rappelé que l’ADP et le Collectif sont unis pour un principe et des valeurs qui leur sont communs. Ils sont ensemble pour que la loi soit respectée. Mais pour réussir, déclare le président du PEDN, il faut que cette loi soit respectée par le pouvoir d’abord. Il dira que les deux blocs politiques ne veulent plus «l’injustice», avant de marteler: «L’ethnie de chacun de nous, c’est la nation guinéenne».
Pour Lansana Kouyaté, ce qui unit les Guinéens, ce sont les valeurs de démocratie, de liberté, de paix, de quiétude. Il est déplore que «le rêve des Guinéens soit brisé par la dictature». Selon lui, on parle de démocratie quand le pouvoir subit le peuple, on parle de dictature quand le peuple subit le pouvoir. Et de conclure en disant que quand c’est le peuple qui subit le pouvoir, s’envolent les autres valeurs. Lansana Kouyaté est amer: «Les valeurs ont déjà foutu le camp. Ceux qui ne sont pas obligés de mentir, mentent maintenant».
Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, indique que l’unité nationale, se fera autour des valeurs et non autour des régions et des ethnies. Et lui aussi de dire: «Nous sommes unis par notre détermination à combattre l’injustice, l’arbitraire, l’exclusion, la violation des règles et des principes démocratiques dans notre pays». Le leader de l’UFDG a dénoncé et rappelé les violations répétées des droits de l’homme, des lois de la République orchestrées, selon lui, par le Président Alpha Condé. Il a cité surtout l’interdiction des manifestations publiques en début 2011, l’interpellation suivi du jugement des militants de l’opposition qui ont participé à des manifestations de rue, autorisées par la Constitution guinéenne.
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