L'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Lewis Lukens, a été convoqué aujourd'hui par le ministre sénégalais des Affaires étrangères Madické Niang, annonce un communiqué du ministère.
Le communiqué ne précise pas la raison de cette convocation qui fait suite à des déclarations de hauts responsables américains sur la nécessité de "laisser la place à la prochaine génération" à l'approche de la présidentielle du 26 février à laquelle est candidat pour un nouveau mandat le chef de l'Etat sortant, Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000.
L'ambassadeur lui-même a donné une interview à l'Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne du Sénégal, publiée aujourd'hui par le quotidien d'opposition Le Pop, dans laquelle il critique le chef de l'Etat. "Il est regrettable que le président Wade ait choisi de compromettre les élections, de mettre en péril la sécurité du pays par son insistance à briguer un troisième mandat", y déclare M. Lukens.
"Le statut d'homme d'Etat parmi les plus anciens du continent lui donne l'occasion de piloter le changement démocratique, de passer la main à une nouvelle génération de dirigeants. Donc nous avons des inquiétudes, surtout avec la violence que nous avons vue la semaine dernière", ajoute-t-il. Et d'enfoncer le clou en affirmant: "Je dis que cette décision de briguer un troisième mandat créé une instabilité".
La porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland, avait invité la semaine dernière le président Wade à "laisser la place à la prochaine génération" et à ne pas briguer un troisième mandat, candidature contestée par l'opposition et des organisations de la société civile.
Auparavant, le 23 janvier, le sous-secrétaire d'État américain chargé des Affaires africaines, William Fitzgerald, avait estimé qu'il était "regrettable" que M. Wade ait décidé de se représenter à nouveau. – AfricaLog avec agence