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Ville de Labé: Echauffourées entre élèves et jeunes d’un quartier

Feb 19, 2012

Les forces de l’ordre interviennent de façon musclée et disproportionnée. Vendredi, 17 février 2012. Ce qui parait comme une banale séance d’explications entre élèves du lycée – collège "Hoggo Mburo" et jeunes du quartier "Mairie" de Labé se solde par une bagarre rangée entre les deux camps.

La rixe aurait pour origine l’agression d’un professeur de cette école par un jeune du quartier ci-devant nommé. Un acte que n’avaient pas apprécié ces élèves frustrés qu’ils étaient, vu que l’incident s’est produit aux portes-mêmes de leur école.

Au cours des explications, la tension va monter d’un cran et des échanges de coups de poing vont suivre. C’est au cours de ces échanges de coups, qu’alertées, vont débarquer les forces de l’ordre qui auraient été contactées par une dame militaire du camp "El hadj Oumar Tall" de la ville. Cette dame serait la sœur du jeune qui avait agressé le professeur du lycée.

Trouvant qu’ils étaient en infériorité numérique face à des jeunes élèves en furie qui leur envoyaient déjà des projectiles, les gendarmes vont refluer pour du renfort.

A leur retour, les forces de maintien d’ordre qui ont véritablement investi les lieux, vont intervenir sans ménagement: coups de crosses, coups de matraques, des fouets et du gaz lacrymogène seront utilisés à forte dose pour pouvoir venir à bout de la colère des élèves. Ceux qui étaient dans les salles de classe seront contraints de quitter sous l’effet du vacarme et du gaz lacrymogène qui leur avait été lancé.

Bilan : des interpellations opérées dans les rangs des élèves et de nombreux blessés dont 7 cas graves référés à l’hôpital régional de Labé.

Mêmes les témoins qui étaient sur les lieux auraient reçu leur dose de coups de matraques et de gaz lacrymogène. Des témoins qui ont confié que «l’intervention des forces de l’ordre était trop disproportionnée par rapport à l’incident et s’apparenterait à un règlement de compte».

En signe de solidarité, les élèves des autres écoles ont séché les cours le lendemain, samedi, «pour exiger des autorités la libération de leurs amis détenus et demandé réparation du fait que les forces de l’ordre soient venues les brutaliser dans l’enceinte-même de leur école».

Ce même samedi, les autorités préfectorales (préfet et directeur préfectoral de l’éducation) ont cherché, en vain à faire revenir les élèves à de meilleurs sentiments. Ils poseraient, entre autres conditions à toute reprise des cours: l’interpellation des jeunes du quartier qui seraient à la base de l’incident, la restitution des téléphones des élèves subtilisés par les gendarmes.

L’appel au boycott a été si bien suivi, qu’en un temps record, des centaines d’élèves avaient pris les principales rues de la commune urbaine de Labé. Certes les marchands n’étaient pas solidaires des élèves, mais pour mettre leurs avoirs à l’abri de toute casse, ils ont fermé boutiques et magasins du marché central. Les banques ont observé la même mesure de prudence.

Que sera fait du lundi, 20 février ? Espérons que d’ici-là, les sages de la ville de Karamoko Alpha mö Labé, parviendront à calmer les nerfs des futurs cadres du pays qui se sont sentis bafoués dans leur dignité.

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