Le gouvernement sénégalais a vivement critiqué jeudi la Mission d'observation de l'Union européenne (MOE-UE) à la présidentielle accusée d'ingérence et de dénonciations non fondées, menaçant de revenir sur sa collaboration pour le second tour de l'élection.
La mission de l'UE a estimé mardi que le premier tour de l'élection présidentielle s'était tenu le 26 février de façon adéquate et sans manquements importants.
Elle avait aussi critiqué l'interdiction des manifestations dans le centre de Dakar pendant la campagne électorale et le manque de transparence concernant le processus de distribution et de retrait des cartes électorales.
Là où nous attendions à des suggestions directes, nous avons eu droit à des dénonciations, a réagi jeudi le ministre chargé des Elections, Cheikh Gueye, dans une lettre adressée à Thys Berman, chef de la MOE-UE.
Il nous est revenu (...) que des observateurs de l'Union européenne se sont immiscés de façon déplorable dans le processus électoral, a accusé le ministre.
Par vos critiques et vos dénonciations non fondées, vous vous marginalisez par une attitude peu élégante avec une posture de donneur de leçon, a-t-il poursuivi, citant une méconnaissance et un manque de respect à notre législation électorale.
Sachez que le Sénégal souverain, avec une longue expérience et tradition de vote et qui vient de donner une belle leçon de démocratie n'est pas sous assistance, encore moins sous tutelle électorale de l'Union européenne, a insisté Cheikh Gueye.
Par conséquent, nous réservant le droit de revenir sur notre collaboration du fait qu'une mission d'observation est acceptée et ne s'impose pas, nous vous prions de bien vouloir reconsidérer votre +option d'observation+, a-t-il mis en garde.
L'UE a déployé 90 observateurs pour suivre les élections présidentielles au Sénégal.
Abdoulaye Wade, dont la candidature est contestée par l'opposition, est arrivé en tête du premier tour le 26 février avec 34,82% des suffrages, contre 26,57% à Macky Sall, son ancien Premier ministre passé dans l'opposition, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
Le second tour doit avoir lieu le 18 ou 25 mars. – AfricaLog avec agence