Le retour de Cellou Dalein Diallo à Conakry, le 8 avril, 2012, après un séjour de deux semaines à l’étranger a failli aboutir à un affrontement entre les militants de son parti, UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) et ceux du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée), réunis à leur siège de Hamdallaye au tour de la convention de naissance du RPG-Arc-en-ciel.
Si le quartier Hamdallaye dans la capitale guinéenne, abrite le siège national du RPG, il est aussi l’un des fiefs de Cellou Dalein, opposant principal du président Alpha Condé.
En effet, après sa descente d’avion à l’aéroport international de Conakry-Gbessia, le petit cortège du président de l’UFDG, formé par quelques responsables de l’UFDG qui ont accueilli leur leader, a attiré l’attention de ses militants qui se sont aussitôt regroupés par plusieurs groupes à partir du rond-point de Bambéto sur la route Leprince, jusqu’à sa résidence de Dixinn, en passant par les quartiers Dar-es-Salam, Hamdallaye, Minière, Bellevue. Des quartiers populeux de Conakry.
Sur les hauteurs de Hamdallaye, une marée humaine s’était déjà formée derrière Cellou Dalein qui ne cessait de saluer de sa main droite, ses militants. Peut avant, le siège du RPG, la tension est montée d’un cran devant le portail du RPG, dont les militants réunis à la première convention nationale de leur nouveau parti, le RPG-Arc-en-ciel, ont été attirés par les slogans des partisans de l’UFDG qui criaient à tue tête: «Prési, Prési !». Il était 17h 00.
Au siège du RPG Arc-en-ciel, les agents des forces de l’ordre et de sécurité ont pris position. Ils ont occupé les deux côtés de la route, avec leurs boucliers, matraques et gaz lacrymogènes, prêts à dégainer. Des militants du RPG sortis de leur salle pour satisfaire leur curiosité, alors que Mme Djakagbè Kaba lisait le rapport synthèse de leurs deux journées de convention, sont revenus mécontents. S’ils ne se sont pas affrontés, ils se sont lancé des allusions verbales pas du tout catholique.
Toutefois, il n’y a eu ni jets de pierre, ni affrontements, encore moins de casse de véhicules, comme cela s’est récemment passé et où des blessés ont été enregistrés et des interpellations effectuées.
Un chef de garage et trois de ses apprentis ont été interpellés le 17 mars, et détenus d’abord au PM3 (Pelon mobile numéro 3), avant d’être conduit à la Maison centrale où ils sont toujours détenus, après leur audition au Tribunal de Dixinn.
Mais ce 8 avril, par contre, des bonnes volontés demandaient aux partisans de l’UFDG de continuer leur marche sans provoquer, ni jeter des pierres sur quoique ce soit, ni sur qui que ce soit. Mais les militants du RPG revenus dans la salle n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude, après avoir estimé que cela était une provocation.
Un délégué du RPG, parlant des amendements du rapport final qui était sur le point d’être adopté a estimé: «On a tout dit ici. Mais, je pense qu’il manque quelque chose. Il s’agit de notre sécurité pour notre protection. On est frappé, on est tué, on gâte nos véhicules, on nous insulte, alors que nous avons le pouvoir. Il n’y a pas de suivi. Le RPG ne provoque pas. Maintenant, c’est dent pour dent. Il faut appliquer la justice. Quand tu provoques, il faut qu’on te prouve tu as provoqué. Donc, si vous avez parlé un peu, il faut essayer de voir la justice pour nous aussi. Sinon, vous nous livrez à la boucherie. Nous sommes ici, à l’intérieur, on nous provoque. On a longtemps prêché l’unité et la paix, c’est bien, mais essayez, vous membres du bureau politique, pour ne pas qu’on nous provoque… », a-t-il demandé.
Le Secrétaire général du RPG, Saloum Cissé, a repris le micro pour rassurer les Rpgistes: «On vous a suffisamment compris. Mais je vous rassure que la procédure est engagée. Et lors de la première provocation, les évènements ont été non seulement filmés, mais nous avons commis des huissiers, des avocats, à la tâche. Tenez-vous tranquille, la procédure suit son cours normal. Nous allons poursuivre, et les auteurs seront traduits devant la justice, mais sans retard. Donc, soyez tranquille !»
Peu avant la fin de la cérémonie de clôture, des gendarmes à bord d’une dizaine de pick-up, y ont été déployés en renfort. Apparemment, ils attendaient de pied ferme les partisans de l’UFDG au cas où. Mais il y a eu plus de peur que de mal. C’est seulement le petit embouteillage créé par la panique de certains automobilistes qui ont ralenti leurs engins au vu des agents en nombre, qui ont failli polluer l’atmosphère davantage, après celui occasionné par l’arrivée du président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo.
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