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Le nouveau président malien s’engage à combattre les rebelles

Apr 13, 2012

Le nouveau président malien de transition, Dioncounda Traoré, a menacé jeudi les rebelles touareg et les groupes islamistes armés et criminels qui ont pris le nord du pays d'une «guerre totale et implacable» s'ils refusent de «rentrer dans les rangs».

«J'ai conscience d'être président d'un pays en guerre», a lancé M. Traoré dans un discours d'investiture prononcé après sa prestation de serment à Bamako.

«Je suis le président d'un pays qui aime la paix et qui appelle tous nos frères et soeurs des mouvements rebelles à revenir sous l'arbre à palabres (pour discuter, ndlr), à rentrer dans les rangs et à renforcer cette nation au lieu de la diviser», a-t-il poursuivi.

«Je leur demande d'arrêter toutes ces exactions, ces pillages, ces viols. Je leur demande de quitter ici et maintenant, pacifiquement, les cités qu'ils ont occupées. Je le leur demande avec insistance et je le leur demande avec fermeté», a-t-il ajouté, affirmant: «nous ne négocierons jamais la partition du Mali».

«Mon voeu est que cet appel soit entendu et qu'il lui soit donné suite par le Mouvement national de libération de l'Azawad et Ansar Dine», la rébellion touareg et un groupe islamiste armé qui, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et divers groupes criminels, occupent depuis moins de deux semaines le Nord du Mali.

Sinon, a-t-il averti, «nous n'hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable pour recouvrer notre intégrité territoriale, mais aussi pour bouter hors de nos frontières tous ces envahisseurs porteurs de désolation et de misère, que sont Aqmi et tous ces trafiquants de drogue qui opèrent depuis trop longtemps dans le nord de notre pays».

Cette «guerre» serait aussi menée contre «tous ces preneurs d'otages qui discréditent notre pays et portent un préjudice incommensurable à notre développement», a-t-il précisé. Aqmi multiplie les rapts, en particulier d'Occidentaux, dans le Sahel depuis plusieurs années.

«Nous préférons la paix, mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons», a-t-il promis.
«Nous la ferons avec notre armée remise en condition et en confiance», «nous serons tous derrière elle jusqu'à la victoire finale, celle du Mali qui a recouvré tout son territoire et retrouvé sa laïcité», a continué le nouveau président, alors que l'armée a été facilement mise en déroute au Nord.

«Ce combat, elle le mènera aussi avec le soutien de notre sous-région et l'Afrique tout entière, elle le mènera avec l'aide et l'accompagnement de l'Union européenne et de la communauté internationale», a-t-il indiqué.

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé d'intervenir militairement contre les combattants du Nord.

M. Traoré a rendu hommage à «l'engagement ô combien patriotique» de la junte qui avait pris le pouvoir à Bamako le 22 mars en renversant le président Amadou Toumani Touré, et qui se retire en vertu d'un accord avec la Cédéao.

En acceptant cet accord, la junte a donné «la preuve qu'elle n'a agi que par amour pour son pays» et le peuple «compte encore et toujours sur eux (les putschistes) pour que le Mali continue d'être», a-t-il assuré.

Le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, en uniforme, a assisté à la prestation de serment et au discours du président de transition, présent avec lui sur une estrade aux couleurs vert-jaune-rouge du drapeau malien.

Jeudi, environ 2000 Maliens ont manifesté à Bamako pour exprimer leur crainte d'une «division» nationale. – AfricaLog avec agence

 

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