Dimanche, 22 avril 2012, 11h, Conakry, commune de Dixinn, quartier Camayenne, siège de l’Ambassade du Mali. «Non à la partition de la mère patrie ! Non à la rébellion au Nord du Mali! Non à Ançar Dine! Non au MNLA ! », ce sont entre autres slogans des ressortissants du Mali vivants en Guinée et membres du FDN (Front pour la Défense Nationale). Ils se sont réunis au siège de leur ambassade sous la direction de Cheickna Cissoko, le président du FDN, en présence de plusieurs personnalités de l’ambassade, dont le premier conseiller de l’Ambassadeur, Kassoum Camara, a constaté AfricaLog.com. Sur les quelques cinq banderoles affichées le long du mur de la cour, on pouvait lire des slogans du genre: «Front pour la défense nationale, la main dans la main, libérons le Mali ! Vive l’unité nationale». Ou encore: «Tous unis pour un Mali uni et indivisible et pour un retour immédiat à la légalité constitutionnelle. Pour la cause d’un Mali uni et la préservation de nos acquis démocratiques, nous, FDN, sommes prêts à lutter jusqu’à la dernière goutte de sang».
Pour le Sieur Aliou Ganava qui a ouvert la cérémonie, leur rassemblement avait pour objectif de «parler de ce qui se passe actuellement au Mali» et de dire que le FDN, n’est pas créé pour «diviser ni pour sectariser, au contraire il est né pour parler ensemble d’une seule et même voix.»
Avant d’ajouter que les Maliens de Guinée doivent se mobiliser pour se faire entendre, M. Gavana a déclaré à ses compatriotes: «Lorsqu’on parlera de la contribution des Maliens de l’étranger, il faut que nous aussi, nous ayons notre mot à dire. Il n’y a pas de Nord du Mali ici. Car, si nous sommes divisés, cela nous coutera cher».
Le discours de Aliou Ganava sera suivi par celui du président du FDN qui a demandé une minute de silence en hommage aux victimes tombées dans les combats entre l’armée malienne et les rebelles du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) et des islamistes Ançar Dine, , entre autres.
Le président du FDN, Cheickna Cissoko a également invité ses compatriotes à se mobiliser pour soutenir et défendre leur patrie. Il a mis l’accent sur la mobilisation des ressources financières avant de dire que si les rebelles refusent de dialoguer, les maliens résidents en Guinée sont prêts à défendre leur patrie. «Le pays va mal, le Mali a des problèmes, posés par des renégats, des apatrides, des Maliens ennemis du Mali et par des bandits armés de tout bord. Le Mali est confronté à des problèmes qu’aucun pays de la sous-région ni du monde n’aurait souhaité… » a martelé l’interlocuteur. Il affirme que ces bandits, ces apatrides devraient savoir que les maliens vivant en Guinée n’ont qu’un message à leur adresser: «C’est de quitter». Et que s’ils ont des revendications enchaîne Cheickna Cissoko, ils doivent le faire de façon démocratique. Et de dire, qu’au cas échéant, ils sont prêts à verser leur sang pour sauver le pays qui a perdu le Nord, parce que le «Mali restera un et indivisible.»
M. Cissoko a aussi appelé le président guinéen, Alpha Condé à aider le Mali afin qu’il recouvre l’intégrité de son territoire. Selon lui, le Président Alpha Condé devrait adresser des messages à ses pairs de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de l’UA (Union africaine) et de l’Organisation des Nations-unies (ONU).
Par ailleurs, le président du FDN a estimé que le Mali est victime d’un complot international, sans avancer aucun nom. Il a réitéré son espoir sur le soutien qu’apportera Alpha Condé au Mali, avant de dire que la Guinée est leur premier soutien.
Kassoum Camara, le premier conseiller de l’Ambassadeur du Mali en Guinée, Hassan Barry, a clos les discours. Il a exprimé le soutien de l’ambassade à ses compatriotes.
Rappelons que la crise au Mali a éclaté en janvier dernier, dans la région de Gao où des Touaregs du MNLA qui réclament l’indépendance de la zone du Sahel, ont engagé des combats à l’arme lourde contre l’armée régulière malienne. Le 22 mars, des officiers de l’armée malienne, aux ordres de Capitaine Amadou Haya Sanogo, ont renversé le Président Amadou Toumani Touré, alias ATT, en fin de second mandat à la tête du pays.
Des élections présidentielles étaient prévues le 29 avril et le président ATT n’était pas candidat. Les putschistes lui reprochaient de n’avoir pas armés les hommes engagés dans les combats contre les rebelles du MNLA, lourdement armés. Mais la crise constitutionnelle orchestrée par ce coup d’Etat des militaires venus du camp militaire de Kati (15 km de Bamako), a connu une issue la semaine dernière avec la nomination du président de l’Assemblée nationale malienne, Diouncounda Traoré, comme président de la transition.
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