François Hollande est toujours donné vainqueur de la présidentielle française dimanche avec 52% des intentions de vote face à Nicolas Sarkozy, mais l'écart entre eux ne cesse de se réduire, selon l'enquête Ifop-Fiducial pour Paris-Match publiée vendredi, dernier jour de campagne.
Le candidat socialiste et le président conservateur ne sont plus séparés que par 4 points contre 10 points à la fin de la semaine dernière, selon cet institut. Il s'agit du plus faible écart entre eux depuis le premier tour le 22 avril.
Cette enquête Ifop-Fiducial dite «en continu» est réalisée quotidiennement auprès de 300 à 350 électeurs. La vague du jour est cumulée avec celle des deux jours précédents.
Elle révèle une tendance nette ces derniers jours: à la fois un recul de François Hollande et une progression de Nicolas Sarkozy, qui a mené une campagne très à droite et agité le spectre d'une récession économique d'ampleur si la gauche arrivait au pouvoir.
François Hollande a perdu trois points en une semaine et un point par rapport à jeudi. Nicolas Sarkozy en a gagné trois en huit jours et un en 24 heures, selon cette enquête.
Le candidat socialiste pourra compter sur un bon report (84%) des électeurs du candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (11% au premier tour), soit deux points de plus que le 23 avril.
Ceux du centriste François Bayrou, qui a annoncé jeudi soir qu'il voterait pour François Hollande sans donner de consigne de vote générale, sont plus enclins toujours à voter à droite: 32% s'abstiendraient, 37% se prononceraient pour M. Sarkozy et 31% pour M. Hollande.
Les électeurs de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (17,9%) voteraient largement pour Nicolas Sarkozy (55%), seraient 26% à s'abstenir et 19% à se reporter sur M. Hollande.
84% des personnes interrogées se disent «sûres de leur choix», selon l'Ifop.
Début du vote en vote en outre-mer et sur le continent Américain
Le scrutin a débuté samedi à midi à Saint-Pierre et Miquelon, ouvrant les opérations de vote en outre-mer et sur le continent américain.
Les premiers des quelque 4 920 inscrits sur les listes de cette collectivité de l'Atlantique nord, voisine du Canada, se sont présentés, sous un ciel couvert et par 7°C au petit matin, devant l'un des quatre bureaux de vote de l'archipel (3 à Saint-Pierre et 1 à Miquelon).
Dans la banlieue de Washington, c'est le gymnase de l'école élémentaire française à Chevy Chase (Maryland, est) qui abrite deux bureaux de vote. D'autres résidents votent au consulat français à Washington.
Alissa Webel, 42 ans, professeur de français à l'Université de Georgetown à Washington est arrivée parmi les premiers électeurs peu avant l'ouverture de son bureau. Elle a estimé que le vote était un droit dont il faut user et que le scrutin était particulièrement important à ses yeux.
Lycia Ferrer, 59 ans, enseignante au lycée français de Washington, expatriée depuis 17 ans, a estimé de son côté que l'enjeu c'est la représentation de la France sur le plan international.
Voter est un devoir civique et mon coeur est français et je suis l'actualité française régulièrement, a-t-elle précisé.
Un homme de 62 ans, qui travaille à la Banque Mondiale, préfère rester anonyme. Voter est important car on a une vision de notre pays on a envie de le voir évoluer dans la bonne direction, pas tellement pour nous parce qu'on est moins concernés, mais pour nos proches et peut-être nos enfants qui y retourneront un jour, a-t-il dit.
Quand le scrutin débutera en métropole dimanche à 8 h, les 1,7 million d'électeurs inscrits de tous les départements et collectivités d'outre-mer auront déjà commencé, si ce n'est déjà fini, de voter.
Les Saint-Pierrais et Miquelonnais sont suivis par les électeurs de Guyane, Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et par les Français vivant sur le continent américain.
Puis les bureaux ouvriront à 20H00 en Polynésie française, 22H00 à Wallis et Futuna, 23H00 en Nouvelle-Calédonie, tandis que dimanche les Réunionnais pourront voter dès 06H00 (toujours heure de Paris) et les Mahorais dès 07H00.
Ce dispositif de vote anticipé, déjà en vigueur en 2007, vise à éviter qu'en raison du décalage horaire avec la métropole, les ultramarins votent alors que l'issue du scrutin est déjà connue.
Toutefois, leurs résultats sont soumis au même horaire légal de diffusion que tous les autres, à savoir dimanche 20H00, quand seront connus les votes des quelque 46 millions de Français appelés aux urnes pour élire leur nouveau chef de l'Etat, pour la 9e fois sous la Ve République.
Depuis minuit et jusqu'à 20H00 dimanche, la publication de sondages - la campagne 2012 aura été marquée par un record avec environ 400 études publiées -, d'estimations ou de commentaires est interdite par la loi, de même que la diffusion d'informations sur les résultats.
Mais, comme lors du premier tour, et malgré les interdictions, de premières estimations devraient commencer à circuler auprès du grand public à compter de 18H30, via les réseaux sociaux ou des sites internet de médias étrangers.
La Commission nationale de contrôle de la campagne et la Commission des sondages ont réitéré leurs injonctions à respecter la loi, dont toute violation est passible de 75.000 euros d'amende.
La journée de samedi devrait permettre aux deux finalistes de reprendre leur souffle, après un entre-deux tours marqué où l'âpreté des échanges est allée crescendo, illustrée notamment le débat musclé de mercredi soir.
Le report de voix des principaux candidats éliminés au 1er tour - Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et François Bayrou (MoDem) -, ainsi que la mobilisation des abstentionnistes sont les clés du scrutin.
Dans son département de la Corrèze, François Hollande arpentera les deux marchés de Tulle, comme il en a l'habitude chaque fois qu'il se rend dans son fief électoral. Avec sa compagne Valérie Trierweiler, il devrait aussi rencontrer ses proches, élus, amis.
Nicolas Sarkozy, lui, va passer sa journée «avec sa femme et sa fille». «Service minimum public et maximum privé», a-t-il dit.
Courte parenthèse avant que la tension remonte dans les deux camps à l'approche de l'issue d'un scrutin qualifié d'«historique», avec soit un retour de la gauche à l'Élysée pour la première fois depuis 24 ans soit la réélection du président sortant en période de crise, qui a déjà balayé nombre de ses homologues en Europe. – AfricaLog avec agence