François Hollande a exhorté mardi l'Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à demander une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu sur la situation au Mali et au Sahel.
"Ce que nous souhaitons, c'est que ces institutions saisissent le Conseil de sécurité et que ce dernier puisse définir un cadre qui permette au Mali et plus largement au Sahel de retrouver la stabilité", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à l'Elysée avec son homologue béninois, Yayi Boni, qui préside actuellement l'UA.
"Le plus tôt sera le mieux" pour la tenue de cette réunion onusienne, a aussi estimé François Hollande.
Un bras de fer s'est engagé au Mali entre partisans des putschistes du 22 mars, qui ont chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré, et de Dioncounda Traoré, chargé depuis avril de superviser le retour à l'ordre constitutionnel de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
La situation incertaine pourrait compliquer les efforts internationaux, alors que l'instabilité entraînée par le coup d'Etat a permis à des groupes insurgés de prendre le contrôle du nord du pays.
Ce week-end, les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et l'organisation islamiste Ansar Dine ont décidé d'unir leurs forces pour créer un Etat islamique indépendant dans le nord du Mali.
Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) retient six Français en otage, tous enlevés au Mali et au Niger depuis septembre 2010.
Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a quitté Bamako pour Paris mercredi dernier pour passer des examens médicaux, à la suite de l'agression dont il a été victime deux jours auparavant.
Agé de 70 ans, il a été blessé au visage pendant l'occupation du palais présidentiel, à Bamako, par des centaines de manifestants favorables à l'ex-junte.
Yayi Boni était le premier président africain reçu par François Hollande depuis son investiture, le 15 mai dernier.
Le nouveau chef de l'Etat socialiste a confirmé mardi son souhait d'en finir avec la "Françafrique" et de promouvoir la "bonne gouvernance", respectueuse du pluralisme et déterminée à lutter contre la corruption.
Il a aussi prôné un "Pacte de croissance et de développement" qui permette au continent africain d'accélérer ses activités économiques, favorisant sa "reconnaissance dans les instances internationales". – AfricaLog avec agence