Ce 15 juin, le sommet de l’Union du fleuve Mano s’est déroulé comme prévu à Conakry, la capitale guinéenne, a vécu AfricaLog.com sur place. En présence des quatre Chefs d’Etats Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, Ellen Johnson Sirleaf du Liberia et Ernest Baï Koroma de la Sierra Leone ainsi que de plusieurs diplomates accrédités en Guinée, dont Saïd Djinnit, représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest. Les quatre Chefs d’Etat se tous réunis autour de leur homologue guinéen, Alpha Condé, pour parler essentiellement de sécurité à leurs frontières communes respectives. Leur sommet se tient un peu plus semaine après l’assassinat des 7 soldats nigériens de la force onusienne en Côte d’Ivoire, ONUCI, ainsi que d’un soldat ivoirien et de 10 civils. Pour bien des observateurs ce qui aurait accéléré la tenue de ce sommet. A la veille duquel les ministres en charge des Affaires étrangères, de la coopération, de la défense et de la sécurité se sont réunis à Conakry pour un mini sommeil préparatoire.
Avant l’ouverture du sommet, ADO a dit aux journalistes dont AfricaLog.com dans la Case d’honneur à l’aéroport international de Conakry Gbessia le thème du sommet: «Dans l’espace Mano, nous avons des relations solides, historiques et particulières. Je suis sûr que cette réunion nous permettra de parler des questions sécuritaires, de prendre les mesures adéquates pour renforcer la paix et la sécurité dans notre sous-région, mais également de parler des questions économiques et financières. Parce que nous savons, sans sécurité, sans paix, il n’y a pas de développement…»
Interpellé sur la crise malienne, pour être le président en exercice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le président ivoirien a estimé que la résolution de cette crise «dépend d’abord des Maliens. Et comme nous sommes tous Maliens, a-t-il poursuivi, de ce point de vue, tous les pays de la CEDEAO considèrent que c’est un problème commun à leur organisation sous-régionale.» Et de couper court: «Nous avons un sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro le 28 et le 29 juin, soyez-y, vous aurez toutes les précisions nécessaires…»
Son cortège prend la route des Cases Bellevue, cadre du sommet des Chefs d’Etat de l’Union du fleuve Mano. Les travaux dudit sommet ont commencé aux environs de 11h TU, avec les discours d’Alpha Condé, d’Ernest Baï Koroma, d’Alassane Dramane Ouattara, de Saïd Djinnit et d’Ellen Johnson Sirleaf. La sécurité dans l’espace l’Union du fleuve Mano a occupé l’essentiel de leurs discours.
Dans son mot de bienvenue, le Président guinéen Alpha Condé a demandé une minute de silence à la «mémoire des valeurs combattants pour la démocratie. Parce qu’il s’est passé des événements graves, à notre pays frère, la Côte d’Ivoire, il y a quelques jours. A l’Ouest, il y a eu une agression qui a conduit à la mort de sept soldats de notre pays frère du Niger, d’un soldat de l’armée de Côte d’ivoire et aussi de pauvres civils». Et de présenter les condoléances, au nom de l’ensemble des Présidents de l’Union du fleuve Mano, à notre frère de Côte d’ivoire. Alpha Condé a rappelé que le dernier sommet de l’Union s’est tenu à Monrovia, au Liberia, le 17 juillet 2011. Un sommet, dit-il, qui a marqué des pas «vers la réalisation des objectifs communs» des pays membres de l’Union du fleuve Mano. Le Président guinéen a aussi rappelé le mini sommet préparatoire d’hier, 14 juin, qui veut relancer le secrétariat de l’Union pour lui conférer son «dynamisme nécessaire». Il a invité le secrétariat de l’union à multiplier les plans d’action stratégique visant au maintien de la sécurité et au développement des infrastructures dans la sous-région.
Ernest Bai Koroma et Ellen Johnson Sirleaf ont à leur tour fait appel à leurs homologues et aux partenaires pour trouver des moyens qui leur permet de sécuriser leurs frontières. D’autant que les le Liberia et la Sierra Leone gardent encore les séquelles des différentes guerres et des incursions rebelles. Pour Ernest Baï Koroma ce 21ème sommet retient beaucoup les attentions suite à la tenue des «élections transparentes, acceptées de tous».
ADO, le Président ivoirien s’est dit heureux d’être à Conakry et a indiqué : «Cette session ordinaire, constitue à n’en pas douter, une occasion privilégiée de faire un bilan de nos activités réalisées sous notre commune impulsion depuis le sommet extraordinaire du 17 juillet 2011 à Monrovia et de prendre de nouvelles résolutions». Selon lui, une intégration réussie passe nécessairement par «les solutions idoines que nous saurons apporter aux questions essentielles de sécurité et de paix dans nos Etats. Ces questions revêtent une importance capitale en raison de la circulation des armes légères, de la perméabilité de nos frontières et des attaques perpétrées à tout moment et en toute impunité. Ce sont donc des sujets de préoccupation commune. Et de poursuivre, l’attaque meurtrière survenue la semaine dernière à la frontière entre le Liberia et la Côte d’ivoire et qui a entrainé la mort de sept soldats de l’Onuci, d’un soldat ivoirien et de dix civils ivoiriens vient de nous convaincre de la nécessité de mobilisation des Etats en vue d’éradiquer l’insécurité et d’assurer la tranquillité de nos populations. Ces drames que nous condamnons avec la plus grande fermeté ont suscité une réprobation générale et unanime. A l’occasion de ce sommet, je voudrai réitérer mes condoléances les plus attristées au président nigérien, Son excellence Issoufou Mahamadou, au peuple frère du Niger et aux familles des victimes du contingent Nigérien, et bien entendu aux familles des populations et du soldat ivoiriens qui ont fait l’objet d’assassinat durant cette attaque. La solidarité que nous appelons de tous nos vœux a trouvé une parfaite illustration à l’occasion de la concertation entre Madame la Présidente et moi-même. Entre les autorités ivoiriennes et libériennes et surtout en présence des forces de l’Onuci», a tenu à préciser Alassane Ouattara.
Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, a dit en anglais la position des Nations Unies face à la problématique de l’insécurité dans la sous-région ouest-africaine, notamment dans l’espace Mano. Saïd Djinnit dit réitérer «la disposition des Nations Unies à continuer à faciliter et à soutenir les initiatives et les efforts de l’union du fleuve Mano et de ses membres vers l’accomplissement de leur destin commun».
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara a quitté Conakry, avant la fin du sommet. Après la cérémonie d’ouverture, lorsque les Chefs d’Etat s’apprêtaient à rejoindre l’une des nombreuses cases pour leur entretien à huis-clos, lorsque des témoins ont vu ADO souffler au Premier ministre guinéen, Mohamed Saïd Fofana, pour lui dire qu’il voudrait quitter avant 16h, l’heure qui était retenue pour la fin du sommet. Et il a quitté les Cases de Bellevue à 14h, accompagné d’Alpha Condé, qu’il appelle «frère et conseiller politique». Il se dit que les tensions ethniques et frontalières palpables obligent le Président ADO à ne pas prolonger ses absences «à chez nous pays». Durant l’ouverture du sommet, il semblait préoccupé avec le regard perdu dans le vide. Le Sommet s’est poursuivi aux environs de 17h TU, pour la lecture du communiqué final, qu’AfricaLog.com vous fera lire des extraits.
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