Le ministre de l'Intérieur israélien a prévenu que la vague d'arrestations des Africains n'était que le "début" d'une opération visant à renvoyer tous les Africains installés illégalement en Israël et qui, à ses yeux, représentent une menace pour le "rêve sioniste".
Les autorités israéliennes s'apprêtaient à rapatrier dimanche quelque 120 clandestins sud-soudanais, première étape de l'expulsion de plusieurs milliers d'immigrés illégaux africains.
"Cent vingt Sud-Soudanais doivent regagner leur pays ce soir par vol charter direct vers Juba", a déclaré un porte-parole du département de l'immigration du ministère de l'Intérieur.
"Tous ont déjà été dirigés vers l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv et vont partir volontairement", a-t-il souligné. Les immigrés qui ont accepté de quitter Israël ont reçu une prime au départ d'environ 1.000 euros par adulte et 400 euros par enfant.
Le premier vol pour Juba devait décoller vers 17H00 GMT, en présence du ministre de l'Intérieur Elie Yishaï, le chef du parti religieux Shass. Un autre vol est prévu la semaine prochaine.
Selon le ministère, les autorités continuaient dimanche leur campagne d'arrestations de clandestins lancée il y a une semaine: plus de 300 immigrés, pour la plupart des Sud-Soudanais, ont été interpellés en vue de leur expulsion et plus de 500 autres ont accepté de partir volontairement.
Le directeur général du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Harel Locker, a annoncé à la radio publique que "seuls 38 étrangers (s'étaient) infiltrés sur le territoire israélien durant le week-end, soit le chiffre le plus bas pour un week-end depuis des années".
"Nous avons fait passer le message qu'il n'y a pas travail en Israël pour les infiltrés et qu'ils ne sont plus désormais transférés à Tel Aviv, mais placés en détention pour de longues périodes", a-t-il ajouté.
"Même lorsque nous voulons expulser ceux qui vivent parmi nous, nous devons le faire de façon humaine et conformément aux valeurs du judaïsme", a insisté M. Netanyahu lors du conseil des ministres.
La campagne anti-clandestins n'a soulevé que peu de protestations en Israël.
Le gouvernement a décidé d'expulser 1.500 Sud-Soudanais et 2.000 Ivoiriens en situation irrégulière, après avoir reçu le feu vert de la justice.
Selon les statistiques officielles, plus de 60.000 immigrants africains -- venus essentiellement du Soudan, du Soudan du Sud et d'Erythrée -- se sont illégalement installés en Israël, la plupart dans les quartiers pauvres du sud de Tel-Aviv, et 15.000 à Eilat (sud) où ils représentent un quart de la population.
En mai, une manifestation anti-immigrés africains avait dégénéré en violences racistes dans le sud de Tel-Aviv.
Israël érige actuellement une clôture de 250 km le long de la frontière égyptienne pour tenter d'empêcher des infiltrations. Quelque 170 km sont déjà construits et l'ouvrage devrait être achevé d'ici la fin de l'année. – AfricaLog avec agence