Des accusations contre Boubacar Barry, démissionnaire du PNR
Jul 21, 2012
Quatre responsables du Bureau exécutif du Parti national pour le renouveau, PNR, ont animé une conférence de presse ce 19 juillet à Conakry, pour donner les raisons de la démission de Boubacar Barry, ancien candidat du PNR à l’élection présidentielle de 2010, a vécu AfricaLog.com sur place.
Ce seul ancien ministre d’Etat sous la junte du CNDD dirigée par Capitaine Moussa Dadis Camara, s’est classé huitième lors du premier tour de la présidentielle guinéenne de 2010.
Le PNR, créé le 29 juillet 2009, avait pour ambition de succéder au pouvoir militaire du CNDD. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous le pont.
Autour de la table, BAH Alpha Souleymane Fisher, Lucien GUILAO, Mamadi Balla Camara et Eder Doré. Ils se disent tous membres fondateurs du PNR qui a connu des mutations mais en gardant sa vision de parti socio-démocrate. «La vie d’un parti politique est comme celle d’une société, elle connaît des hauts et des bas. Malheureusement, notre parti ne déroge pas à cette règle. Vous avez tous entendu et lu à travers les médias, la démission unilatérale de toutes les instances du parti, de notre camarade et ami, candidat du PNR à l’élection présidentielle 2010, M. Boubacar Barry», a déclaré Bah Fisher. «Cette décision nous a surpris et affecté, mais nous en prenons acte» a-t-il ajouté.
Les mutations au sein du PNR ont atteint leur paroxysme avec l’assemblée générale du parti tenue du 17 au 24 mai dernier. Au sortir de laquelle les participants ont décidé, à l’unanimité, de dissoudre le Bureau exécutif, qui a été remplacé par un Comité de gestion. Ce Comité, dans sa composition, a exclu Boubacar Barry. Il lui est reproché de prendre des décisions unilatérales et de s’approprier la paternité du parti. Même qu’il a ordonné, sans informer le BE, la fermeture des deux sièges du PNR dans la commune de Kaloum ainsi que celui de la commune Matam.
Boubacar Barry et le secrétaire général du PNR, Partice Camara sont accusés d’avoir mené des actions opaques tendant à diviser les membres du parti et de décider unilatéralement d’être membre du «Club des Républicains» pour une «piètre participation aux journées du dialogue» inclusif qui se sont déroulées du 27 décembre 2011 au 22 février 2012.
Rappelons de passage que le Comité mis en place avait pour mission de remanier et restructurer les statuts du PNR. Mais des divergences nées entre les principaux acteurs du parti ont conduit Lucien Guilao, président dudit comité, à démissionner. Une démission qui avait été refusée par Boubacar Barry et Bah Alpha Souleymane Fisher. Selon Bah Fisher, l’ancien président Boubacar Barry et Patrice Camara auraient également refusé de signer les nouveaux statuts, après avoir obtenu une copie de cette refonte. Même qu’ils ont refusé de participer à la réunion du BE tenue le 13 juillet passé.
Pour bien des observateurs, les transfuges du PNR qui adhèrent au RPG-Arc-en-ciel, le parti de la mouvance présidentielle et l’adoption des nouveaux statuts ayant supprimé le poste de président à la tête du PNR auront irrité le désormais ex-président du PNR, Boubacar Barry.
Parlant de sa démission sur les antennes d’une radio de la place, M. Barry a indiqué qu’il a été «poignardé au dos». Sa démission du 15 juillet serait lieu aussi au fait que le Comité de gestion mis en place pour tenter de résoudre la crise a estimé que ni le secrétaire général ni le président du parti, ne sauraient être candidats du PNR à l’élection présidentielle de 2015.
Bah Fisher a, par ailleurs rappelé la naissance du PNR avec l’initiative d’une centaine de jeunes de l’administration publique et privée guinéenne durant la transition version Capitaine Dadis. Le PNR avait, rappelle-t-on des affinités pour les actions du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement). Des affinités qui ont baissé après le massacre de plus 150 militants de l’opposition, le 28 septembre 2009, au stade du même nom. Ces victimes contestaient la candidature du Chef de la junte qui voulait se présenter à l’élection présidentielle dont la date du scrutin n’était pas encore indiquée.
Des observateurs pensent que le départ du PNR de Boubacar Barry portera un coup dur au parti lors des futures élections législatives.
Toutefois, pour les quatre conférenciers, cette démission «est un non-événement». Car, selon eux, Boubacar Barry n’était plus président du parti depuis le 13 juillet 2012. M. Lucien Guilao a martelé que «le PNR n’est pas un parti de pensée unique et ne le sera jamais». C’est pourquoi, a-t-il, indiqué, le PNR n’est plus membre du «Club des Républicains». «Etre neutre ne veut pas dire être centriste», ont-ils conclu.
AfricaLog.com
