Le chanteur congolais Koffi Olomidé, déjà mis en examen en France pour viols et séquestrations, a été condamné à Kinshasa le 15 aout 2012 à trois mois de prison avec sursis pour "coups et blessures volontaires" contre son producteur, qui a finalement abandonné les poursuites.
Le tribunal de paix de la Gombe, une commune résidentielle de Kinshasa, a "établi en fait et en droit l'infraction de coups et blessures volontaires" dont était accusé l'artiste, et l'a condamné à une "servitude pénale de trois mois, assortie d'un sursis de trois mois".
Tenue sobre, contrairement à l'accoutumée, le chanteur auteur-compositeur aux nombreux disques d'or, comparaissait depuis mercredi pour avoir frappé à coups de poing son producteur Diego Lubaki, un Congolais résidant à Paris qui était de passage dans la capitale congolaise.
Apprenant la présence de Lubaki, alias "Diego Music", le chanteur s'est rendu à son hôtel pour lui réclamer plusieurs milliers d'euros qu'il avait payé pour un clip vidéo jamais produit. Une bagarre semble avoir éclaté, plusieurs agents de sécurité ont dû intervenir, et la police a quelques heures plus tard interpellé Koffi Olomidé.
Mercredi, jusque tard dans la soirée les deux parties ont répondu aux questions du magistrat et du procureur devant une foule compacte et quelques curieux agglutinés aux fenêtres.
Jeudi, les avocats du plaignant ont annoncé que leur client mettait fin aux poursuites, après avoir qualifié la bagarre d'"incident malheureux". "Il a eu le temps de réfléchir mûrement seul devant sa conscience. (...) Il a souhaité se désister pour privilégier la paix sociale et rétablir la paix entre lui et celui qu'il appelle son grand frère depuis ce matin", a déclaré l'un de ses avocats, avant de revenir devant la cour avec ses co-défenseurs.
Le ministère public, lui, n'a pas abandonné les charges et la cour, après avoir interrogé témoins et parties, a reconnu les coups et blessures volontaires. Par contre, elle n'a pas "établi en fait et en droit l'infraction de destruction méchante" de la porte de la chambre d'hôtel où se sont battus l'artiste et son producteur. Il a été acquitté de cette accusation, qui aurait pu lui valoir une lourde aggravation de sa peine.
La star congolaise de la rumba risquait 6 mois de prison et une amende de 100.000 francs congolais (88,5 euros environ) pour les coups et blessures, et 5 ans de prison pour la "destruction méchante".
Koffi Olomidé, très connu en Afrique, avait été mis en examen en février dernier à Nanterre, près de Paris, pour viols et séquestrations de trois ex-danseuses de son groupe appelé "Quartier latin international". Il avait quitté la France avant la décision du juge des libertés sur son éventuelle incarcération.
A Kinshasa, il a également été mis en cause dans plusieurs incidents, même si sa participation à la campagne de Joseph Kabila lors de la dernière élection présidentielle semblait l'avoir jusqu'à présent protégé.
En 2004, la presse congolaise l'avait "placé sous embargo" (interdit de publication) après qu'il ait pris à partie un journaliste lors d'un concert et endommagé sa caméra. – ALog Buzz avec agence