Cellou Dalein accuse Makalé Traoré: Des femmes en colère réagissent

Lors de leur conférence de presse du 21 août annonçant une marche pacifique le 27 août prochain, les leaders politiques de l’opposition réunis au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l’ADP, ont critiqué le président Alpha Condé de vouloir coûte que coûte remporté la majorité dans la future Assemblée nationale.

Cellou Dalein Diallo de l’Union des Force Démocratiques de Guinée avait déclaré: «M. Alpha Condé a un problème: il veut à tout prix gagner ces élections. Or, vous savez aujourd’hui qu’il n’a aucun moyen de les gagner par la voie des urnes. Il ne peut compter que sur une CENI à sa dévotion et sur un fichier qu’il peut manipuler… À l’issue d’âpres discussions à l’Hémicycle, un consensus a été trouvé. L’actuelle CENI fonctionne sur la base de quatre textes non harmonisés, notamment la loi 013 qui l’a fondée, l’ordonnance 15 de Dadis (Camara, ndlr), l’actuel code électoral et l’actuelle constitution. Dans son souci de trouver une solution viable à cette crise, le CNT a décidé de prendre la loi organique dont l’adoption est annoncée par la constitution et pour harmoniser la source du droit sur laquelle est basé le fonctionnement de la CENI. Cette loi organique précise la composition, l’organisation et le fonctionnement de la CENI. Ce consensus a été trouvé. Mais dès que M. Alpha Condé a su que le CNT a pris une loi organique, il a entrepris des manœuvres pour crier au complot et demander de mettre fin à cela. Il dit qu’on ne peut recomposer la CENI entièrement. C’est ainsi qu’avec les manœuvres, il a recruté des gens: Mme Makalé Traoré, son ancienne directrice de campagne, M. Dansa Kourouma du CNT, M. Mansa Moussa Sidibé du Patronat, M. Michel Kamano du CES (Conseil économique et social Ndlr). Ceux-ci ont dit que le CNT seul ne peut pas faire une proposition de sortie de crise. Donc, il faut leur participation. On met en place une commission chargée de réfléchir et de formuler d’autres propositions. Mme Makalé Traoré préside cette commission et M. Dansa Kourouma devient le rapporteur. Ils font d’autres propositions dites de recomposition partielle ou d’élargissement de la CENI. Mais tout ceci, c’est pour permettre d’éviter la recomposition entière de la CENI. Le projet du CNT demandait de désigner dix membres de l’opposition, dix de la mouvance et trois de la société civile. Mais M. Alpha Condé ne veut pas ça, parce qu’il lui faut M. Loucény Camara comme président de la CENI et un nouveau fichier électoral. Le document de sortie de crise disait que quelle que soit l’option choisie par le Président de la République, il faut que cela soit validé par un accord politique ou par le vote des lois. Aujourd’hui, il veut effacer ce paragraphe. Nous avons estimé qu’il était bon de dénoncer ces manœuvres, parce que s’il ne s’y était pas mêlé, la loi serait déjà adoptée. Et l’on aurait fini de recomposer la CENI pour avancer…»

Les propos du chef de file de l’opposition guinéenne qui a accusé Mme Makalé Traoré de «recrue du pouvoir», a suscité la colère de la Coalition des femmes-filles de Guinée pour le Dialogue et la Consolidation de la Paix, dont elle en est la présidente, a constaté AfricaLog.com à Conakry.

Le 22 août, cette coalition a adressé au président de l’UFDG, une déclaration, signée de sa secrétaire générale, Hadja Mariama Déo Baldé. Les membres de l’ONG ont exprimé leur «regret» et leur «étonnement» à la suite des propos de Cellou Dalein Diallo. Elles se disent indignées. Selon les femmes, les déclarations de Cellou Dalein stigmatisent, la directrice de campagne du candidat Alpha Condé. Cela est «injuste» ont-elles signifié tout en s’insurgeant que Makalé Traoré n’est pas «recrue du pouvoir».

Le dire constituerait une «offense pour toutes les femmes et filles membres de la Coalition.» Celles-ci se seraient investit auprès des acteurs politiques y compris le leader de l’UFDG, afin de trouver «une solution de sortie de crise» pour la Guinée.

Mme Makalé Traoré, parle et agit au nom de cet ensemble au sein de la «Commission de concertation, puis de synthèse des propositions de sortie de crise des institutions nationales, de la société civile, du patronat, des organisations de femmes et du conseil religieux. Donc, l’offense qui est faite, l’est en direction de l’ensemble des membres de ladite coalition.»

Les membres de ladite Coalition se disent indignées face à l’accusation faite à leur encontre, à travers Makalé Traoré.

Mais Cellou Dalein Diallo que nous avons rencontré ne souhaite pas «polémiquer» avec Makalé Traoré et sa coalition de femmes et de filles, mais il estime que si Makalé Traoré n’a pas encore la carte du RPG, elle reste tout de même l’ancienne directrice de campagne de l’actuel locataire de Sékhoutouréyah, le président Alpha Condé. Pour le leader de l’UFDG, tout ce que Mme Traoré entreprendra comme initiative pour une sortie de crise, finira par être en faveur d’Alpha Condé.

AfricaLog.com

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