«L’attitude de M. Lansana Kouyaté est totalement incompréhensible et contraire aux règles et pratiques pour la manifestation de la vérité», déclare le substitut du procureur.
«Je suis étonné que le substitut du procureur ne connaisse pas le règlement, qu’il ne connaisse pas la loi et qu’il ne connaisse même pas le circuit judiciaire», réagit Lansana Kouyaté.
L’échec de la marche de l’opposition en date du 27 août continue à être interprété par le pouvoir et l’opposition (ADP et Collectif, notamment) selon l’intérêt de chacune des parties qui voudraient sortir "blanchies" de cette situation.
La dernière sortie publique est celle du Substitut du Procureur de la République près le tribunal de 1ère instance de Mafanco. C’était au cours de l’édition du journal télévisé du lundi, 10 septembre 2012. Dans sa déclaration, Aly Touré en faisant le point des incidents enregistrés pendant la journée du lundi 27 août, a entre autres affirmations déclaré de façon sibylline, que le leader du PEDN a refusé de collaborer avec la justice.
Voici cette déclaration du Substitut du Procureur de la République près le tribunal de 1ère instance de Mafanco:
«Suite aux événements du lundi 27 août 2012, plusieurs véhicules des forces de l’ordre et ceux des leaders politiques de l’opposition ont été endommagés par des individus non encore identifiés.
Consécutivement à ces faits et conformément aux dispositions de l’article 38 du code de procédure pénale, le Procureur de la République près le tribunal de 1ère instance de Mafanco a, en réquisitoire introductif en date du 3 septembre 2012, demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour destruction et dégradation de biens mobiliers et a saisi le cabinet du doyen des juges d’instruction.
Pour le cas spécial du véhicule de M. Lansana Kouyaté, Président du PEDN, qui a déclaré que ce jour, sa voiture BMW a essuyé des tirs à balles réelles, le doyen des juges d’instruction, aux fins d’identification et d’expertise balistique, a rendu le 5 septembre 2012 une ordonnance dont le dispositif suit : "Ordonnons le placement sous main de justice de la voiture BMW appartenant à M. Lansana Kouyaté jusqu’à ce qu’il soit autrement décidé. Disons que la présente Ordonnance est exécutoire sur minute et avant enregistrement".
Aux fins d’exécution, cette Ordonnance lui a été signifiée par Me Yaya Kalissa Bangoura, huissier de justice, le 6 septembre 2012 et M. Lansana Kouyaté a déclaré, je cite: "je préfère que mon véhicule soit garé chez moi, à domicile. Pour des raisons de déplacement sur Boffa, je demande de reporter la convocation de mon chauffeur pour le mercredi 12 septembre 2012". Fin de citation.
Cette attitude de M. Lansana Kouyaté, totalement incompréhensible et contraire aux règles et pratiques pour la manifestation de la vérité, signifie qu’il refuse de mettre sa voiture à la disposition de la justice et des experts en balistique qui seront commis pour accomplir correctement leur mission.
Le dossier afférant à cette procédure reste donc pendant devant le tribunal de 1ère instance de Mafanco. Je vous remercie».
Quelques instants après cette déclaration, le leader du PEDN, Lansana Kouyaté a réagi en ces termes: «Je crois que c’est le substitut du procureur qui l’a déclaré. En réaction à cela, je dirais que je ne la donnerais pas».
Sur la raison de cette attitude de l’ancien Premier ministre, il se dit «étonné que le substitut du procureur ne connaisse pas le règlement, qu’il ne connaisse pas la loi et qu’il ne connaisse même pas le circuit judiciaire».
Lansana Kouyaté souhaite comme démarche première que devrait entreprendre la justice, «de former une commission rogatoire pour venir constater sur place».
Et pour cause. Le leader du PEDN se veut un homme averti: «Si je leur donne ma voiture, j’ai peur que les preuves ne soient effacées ou que la voiture même ne soit sabotée. Celui qui a tiré sur la voiture à balles réelles est capable de tout. Donc, ma voiture n’ira pas là-bas parce que la commission rogatoire doit se rendre sur place pour venir constater. S’il [Substitut du Procureur de la République près le tribunal de 1ère instance de Mafanco] ignore cette procédure, moi je le lui dis».
Lansana Kouyaté n’entend d’ailleurs entretenir aucune polémique: «En tout état de cause, mon avocat est Me Danfaga. Qu’il s’adresse à ce dernier. C’est un avocat très connu au Barreau de Guinée. Lui, il le fera savoir ce qu’il faut faire en la matière».
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