Le ministre guinéen de l'Administration du territoire accuse l'opposition. Dans un communiqué rendu publique le 19 octobre, le bureau de presse de la Présidence de la République rapporte que le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Alhassane Condé condamne "la nouvelle tentative de l’opposition d’enrayer le processus électoral".
Le communiqué accuse l’opposition d'avoir refusé de déposer dans les délais légaux, soit le mercredi 17 octobre, la liste désignant ses dix représentants au sein de la future Commission électorale nationale indépendante, CENI, organe chargé des élections et du référendum en Guinée. Toute chose, selon le ministre, qui bloquerait davantage l’organisation des législatives attendues six mois après l'investiture du Président Alpha Condé.
C'est pourquoi le ministre a lancé un appel aux opposants: "J’appelle toute l’opposition à prendre ses responsabilités. Le temps du blocage a assez duré. Personne n’a le droit de prendre en otage le peuple guinéen et le processus démocratique en cours". M. Condé a déclaré que "les Guinéens sont fatigués par cette stratégie de blocage. Ils veulent aller aux élections, ils veulent avancer".
Le bureau de presse du Palais présidentiel guinéen souligne que M. Alhassane Condé réitère son appel à l’ensemble des responsables des partis d’opposition à "se concerter pour trouver au plus vite un consensus au sein de l’opposition" pour permettre à la Guinée d’aller aux élections. Et d'indiquer que le ministère de l'Administration du Territoire a dit qu'en cas de refus persistant de l’opposition, la République de Guinée dispose de lois et d'institutions pour trouver une solution, dans le respect fondamental de l’Etat de droit et de la démocratie.
Dans son intervention du 18 octobre, le ministre de l'Administration du territoire a affirmé que les partis d’opposition ont remis à son département une liste de trente-sept représentants, au lieu des dix que requiert la loi. Arguant toutefois que les organisations de la société civile ont désigné leurs trois représentants, l’administration ses deux représentants et la mouvance présidentielle ses dix représentants, dans les délais légaux.
Cependant, ces signes de bonne foi de ces derniers ne permettent pas à la CENI de s'installer et de proposer un chronogramme au Président Alpha Condé qui convoquera les électeurs aux urnes dans 70 jours.
Mais certains observateurs de la scène politique guinéenne, estiment la désignation des dix représentants de l'opposition à la CENI ne va pas résoudre pour autant les problèmes qui bloquent le processus électoral guinéen. Le consensus sur l'opérateur chargé de la révision du fichier électoral qui a permis l'élection du président Alpha Condé en 2010 est loin d'être obtenu.
En tout cas la démission de Loucény Ccamara à la tête de la CENI et les avancées qui en ont résulté n'ont pas encore été un acte qui permet aux Guinéens d'aller aux urnes pour élire les députés de la future Assemblée nationale démocratique.
Même si le président Alpha Condé, lui, réitère son appel à la tenue des élections législatives, comme c'est le cas le 17 octobre: "La Guinée ira aux élections libres, démocratiques et transparentes. J’ai été très clair à Boké: le train va démarrer. Ceux qui veulent monter dans le train, montent; ceux qui veulent rester en gare, resteront".
Il avait également ajouté que pour organiser les législatives avant la fin 2012, il n'avait de temps que jusqu'au 20 octobre, conditionné à l'installation de la nouvelle CENI auparavant. Celle-ci devrait aussi lui proposer un chronogramme avant qu'il invite les électeurs aux urnes. Il a clamé qu’il a répondu à "toutes les revendications de l’opposition".
Au moment où il ya polémique et que les Guinéens continuent à se poser des questions sur la date des législatives, le président Alpha Condé s’est envolé pour l'Arabie Saoudite afin d'effectuer son pèlerinage.
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