"Il y a un constat tacite entre François et moi: à un moment il faudra que je rentre dans le dispositif", affirme Ségolène Royal dans un entretien au Point paru jeudi, où elle égratigne par ailleurs la compagne du chef de l'Etat Valérie Trierweiler, accusée de faire "pression" sur l'entourage de François Hollande.
"Je ne suis pas sortie de la politique", rappelle l'ex-candidate à la présidentielle à la veille de l'ouverture du Congrès du Parti socialiste à Toulouse. "Il faut trouver quelque chose qui me convienne à moi et qui lui convienne à lui", François Hollande. Mais "le fait que, malgré mon poids politique, je ne sois pas dans le dispositif, intrigue les gens. Pour le dispositif global, ce serait bien que j'y sois", insiste-t-elle.
Le congrès du PS ? "Je m'en fiche. C'est une compétition de muscles; l'objectif pour chaque dirigeant est de placer les siens, de faire entrer le plus grand nombre de proches au conseil national". Mais "je ne mettrai pas le doigt dans l'engrenage d'une nouvelle bataille de courants. Je surveille, je garde un oeil mais je ne veux plus faire ça".
L'ex-compagne de François Hollande s'agace par ailleurs du trio qu'elle forme dans les médias avec François Hollande et sa compagne Valérie Trierweiler. "On ne sait pas quels seront les effets de cette affaire sur les Français. A un moment ils peuvent en avoir marre de nous trois, et donc de moi aussi. Et puis, c'est moi qui perds mon patrimoine politique. Pendant qu'on parle de ça, on ne parle pas de mes idées politiques".
Ségolène Royal revient en particulier sur l'épisode de New York le 26 septembre dans l'enceinte des Nations unies. Elle jure ne pas avoir cherché volontairement à se retrouver sur le chemin du chef de l'Etat. "Je n'imaginais pas pouvoir croiser François. Je croyais que c'était plus sécurisé, les réunions de chefs d'Etat! (...) J'ai été prise à l'improviste et j'ai réagi à la bonne franquette".
Mais François Hollande a préféré ne pas venir la saluer. "Il a agi sous la pression", assure-t-elle. "Ce n'est pas François qui a pris l'initiative de tourner les talons. Ce sont ses conseillers qui lui ont dit de faire demi-tour. Ils sont à cran. Ils sont sous pression", assure-t-elle. Sous pression? "Il y a des pressions d'elle sur l'entourage", glisse alors Ségolène Royal. "Elle", comprendre: Valéie Trierweiler, compagne du président.
Ensuite, "on a debriefé. Il regrettait", affirme Mme Royal. "Il m'a expliqué que c'était son entourage qui l'avait effrayé en lui disant que ça allait faire du buzz. Tout s'est joué en quelques secondes. Il m'a dit qu'on aurait dû se dire bonjour, tout simplement. Il a enguirlandé son entourage". Mais "cela ne se reproduira pas", veut-elle croire. – AfricaLog avec agence