Faya Millimouno: «la question de WayMark divise encore la classe politique». Après la sortie sur RFI du Président de la République, l’opposition guinéenne a réagi à certains propos du Président Alpha Condé par rapport à certains sujets; notamment le cas de WayMark, l’opérateur de saisie sud-africain: «il n’y a aucun débat ! Il n’y a aucun débat ! C’est vous qui dites ça ! Ce sont les journalistes qui parlent de ça ! Il y a eu une réunion ici, au Novotel. Tout le monde était présent. Les partis politiques, etc. Il a été très clair que WayMark peut faire. Donc pour moi, il n’y a aucun problème. Et je pense qu’on va aller aux élections», affirmait le Président Alpha Condé.
Pour le leader du futur Bloc libéral, cette question et bien d’autres divisent toujours la classe politique.
Dr Faya Millimouno: «Tout le monde sait que la question de WayMark, de Sabari technology et la question des guinéens de l’étranger divisent encore la classe politique. Il y a des gens qui veulent procéder par la force, c’est la mouvance [présidentielle, NDLR] en ignorant la loi et en excluant les Guinéens de l’étranger en amenant ici des sociétés comme WayMark qui n’a de compétence et de savoir-faire que la manipulation du fichier électoral en vue d’une fraude électorale. Donc, cette question est encore entière.
Que le Président de la République prenne sur lui le risque de déclarer sur une radio étrangère, comme il l’a toujours fait d’ailleurs, à un moment donné on se gêne un peu; mais cette fois-ci, c’est une contre-vérité. Cette question est loin d’être résolue.
Demain, on entendra que l’opposition a marché. Qu’il y a ceci, qu’il y a cela. Et quand le monde va se rappeler que sur une radio qui est entendue [écoutée, NDLR] partout à travers le monde, le Président de la République a dit des choses qui ne sont pas vraies, ça n’honore pas la présidence de la République».
Pour Faya Millimouno, le Chef de l’Etat prend des vessies pour des lanternes: «Donc, il faut dire simplement, que monsieur le Président de la République ne prenne pas ses souhaits pour la réalité. Il souhaite, peut être, que le problème de WayMark et de Sabari, le problème des Guinéens de l’étranger ne fassent plus l’objet de discussion. Mais, ça, c’est son souhait».
Concernant l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Chef de l’Etat déclarait: «L’OIF viendra constater que WayMark fait parfaitement son travail. Donc le problème essentiel, c’était résoudre le problème de la CENI. Il n’y a plus aucun problème».
Le jeune leader de l’opposition met, quant à lui, en cause l’impartialité de l’OIF: «Je crois que si monsieur le Président est convaincu que nous avons besoin d’une entité étrangère pour aider à conduire ce processus électoral, on peut bien s’adresser à l’ONU qui a plus d’expertises, qui a plus d’outils en la matière que l’OIF.
Je dois dire, et cela n’engage que moi, je ne parle pas au nom de l’opposition, mais je dois dire que par la façon dont l’OIF est rentrée dans ce jeu, c’est déjà suspect. C’est une organisation pour laquelle j’ai beaucoup de respect».
M. Millimouno de justifier son accusation: «Lorsque l’OIF a accepté de venir à Conakry, faire travailler ses experts, venir nous poser la question de la fiabilité du matériel d’un opérateur qui a été illégalement choisi par les autorités d’un pays membres, je trouvais cela déjà suspect. L’OIF est en train de faire un très mauvais pas en se mêlant de quelque chose.
Nous aurions souhaité que l’OIF intervienne ; mais en interprétant minimalement nos lois, pas en venant soutenir l’illégalité dans notre pays. Sinon, nous montrerons la porte [de sortie ou de départ, NDLR] à l’OIF».
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