La France s'apprête à soumettre une nouvelle résolution au Conseil de sécurité de l'ONU afin d'autoriser l'intervention d'une force militaire internationale au Nord-Mali, a annoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères.
"La France, en concertation avec tous ses partenaires, entend proposer une nouvelle résolution pour répondre à la demande des autorités maliennes (d'une action militaire)", a déclaré le porte- parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, lors d'un point de presse régulier.
Commentant le rapport du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon sur la question malienne, rendu public ce jour même, le haut diplomate français a rappelé l'intention de son gouvernement de jouer un rôle clé dans la résolution de ce conflit, en défendant un nouveau texte devant l'ONU, après l'adoption des précédentes résolutions 2056 et 2071 sur le Mali.
"Conformément à la demande du Conseil de sécurité dans sa résolution 2071, le secrétaire général des Nations unies a fait des recommandations sur les moyens de dégager une solution d'ensemble à la crise malienne," a constaté M. Lalliot.
"Ce rapport s'inscrit dans le cadre de la triple approche de la crise, politique, humanitaire et militaire, promue par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 2056 et 2071", a-t-il poursuivi, assurant que la France soutenait cette approche et la nécessité de voir "les trois volets de la solution (..) progresser simultanément".
Tout en rappelant l'importance, sur le plan politique, d'ouvrir "un véritable dialogue" entre les autorités maliennes et les groupes rebelles non-terroristes du Nord-Mali et d'organiser une transition incluant la tenue d'élections, le porte-parole a insisté sur l'urgence d'une intervention armée dûment autorisée par l'ONU.
"Sur le plan militaire, comme le souligne le secrétaire général des Nations unies, une action urgente est requise pour aider le gouvernement malien à réunifier le pays et mettre un terme à la menace qu' Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) fait peser sur le Mali, ses voisins et toute la communauté internationale," a affirmé M. Lalliot.
"Comme le relève le secrétaire général, le concept stratégique établi par la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et endossé par l'Union africaine servira de référence à l'examen par le Conseil de sécurité de la demande africaine d'une autorisation d'une force internationale sous chapitre VII de la Charte," a-t-il, en outre, souligné.
Un plan d'intervention militaire a, en effet, été approuvé, le 11 novembre dernier, à Abuja, au Nigeria, par la CEDEAO et doit obtenir l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, avant d'être mis en oeuvre.
Le Mali traverse actuellement une grave crise politique, ayant perdu le contrôle d'une partie de son territoire, à la suite d'un coup d'Etat militaire survenu le 22 mars dernier, qui a renversé le gouvernement du président Amadou Toumani Touré et facilité la progression de la rébellion touareg, mais aussi de groupes islamistes armés comme celui d'Ansar Eddine, au nord du pays ouest- africain.
La France a promis de fournir un soutien "logistique" à une intervention militaire africaine au Mali pour déloger des islamistes radicaux, tout en excluant de déployer des soldats français au Mali. – AfricaLog avec agence