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Le médiateur dans la crise malienne est-il un suspect?

Dec 07, 2012
Le médiateur dans la crise malienne est-il un suspect?

Après le renversement du président malien par une bande de soldats frustrés par l’incompétence de ce dernier dans la lutte contre les terroristes au nord du Mali, les décisions de la Cédéao ont poussé des observateurs attentifs à se poser des questions sur les intentions réelles de certains leaders.

C’est ainsi que lors d'une réunion extraordinaire du comité des chefs d'état-major des pays de la sous-région à Bamako, le ministre malien de la Défense et des anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara posera des questions pertinentes et interpellera les représentants des armées de la Cédéao: «Tout ce que vous poserez comme acte, sera retenu par l'histoire, en bien ou en mal, comme jurisprudence à travers l'espace de la Cédéao. Agissez, je ne puis résister à la tentation de le dire, comme vous aimeriez que l'on vous traite dans des circonstances similaires».

La Cédéao avait décidé par exemple de bloquer au port de Conakry les armes attendues par l’armée malienne qui avait l’intention de reconquérir le nord.

«Nous ne repousserons jamais la main tendue de nos frères. Nous l'acceptons de bon cœur, tout en vous demandant de ne pas chercher à vous substituer ni aux forces de défense et de sécurité du Mali, ni au peuple malien dont vous mesurez la sensibilité. Il s'agit de problèmes existentiels de la nation malienne», avait indiqué le ministre malien de la Défense.

Selon le Washington Post, la CIA qui espionne l’Afrique de l’Ouest à partir de Ouagadougou pense qu’une offensive de la Cédéao au Mali n’est pas justifiée. Les intentions et les plans du médiateur ne sont pas rassurants.

En effet, lors de la formation du gouvernement malien après le putsch, sous la pression de la Cédéao, un proche et conseiller du président du Burkina Faso est nommé ministre des affaires étrangères du Mali.

Alors que le président malien était hospitalisé à Paris après une bastonnade par des pro-putsch, les leaders de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso vont dépêcher des représentants pour le pousser à abdiquer la souveraineté du Mali en signant un décret autorisant le déploiement des troupes de la Cédéao pour le protéger.

Le Président Malien rejettera la demande d’Alassane Ouattara et de Blaise Compaoré.

De retour à Bamako, dans une adresse à son peuple, le président Dioncounda Traoré va déclarer:
«Je fais entièrement confiance aux services de sécurités maliens et à l'armée malienne pour assurer la sécurité du Président de la République et celle des autres institutions de la république».

L’ONU qui au début de la crise, semblait accepter les rapports des dirigeants de la Cédéao, demande d’attendre et écarte l’option d’une intervention militaire abrupte.  

Alors, des sous-traitants des marchands d’armes seraient frustrés.

«Nous sommes prêts. Nous avons des armées solides, bien formées, nous sommes en mesure d'intervenir», vient de marteler le président Alassane Ouattara, dont l’armée incompétente a été épinglée dans un récent rapport de l’ONU.

Au Burkina Faso, l’armée insurrectionnelle a failli emporter Blaise Compaoré l’année dernière. Presque toutes les casernes, y compris sa garde rapprochée s'étaient mutinées. Le Président Compaoré s’était caché dans son village.

Plus de 500 mutins ont été radiés des effectifs et plus de 400 sont incarcérés. Certains récalcitrants ont été condamnés la semaine dernière. Les procès vont se poursuivre jusqu’en 2013.

Les mutineries à travers le Burkina était étaient accompagnées de pillages et de viols.

Une situation que le médiateur de la crise malienne qui approche la fin de son dernier mandat pourrait éviter en envoyant des récalcitrants sur le front malien, pour gagner des devises onusiennes.

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