«M. Philippe Van Damne n’a pas à exercer de pression sur qui que ce soit dans ce pays», déclare Philippe Van Damme. «Seulement, le Président de la CENI m'a présenté un chronogramme détaillé et une date des élections législatives que j'ai trouvé réalisables» reconnait-il.
L’opposition, par la voix de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG a accusé lors de sa dernière conférence de presse avait accusé le Délégué de l’Union Européenne en Guinée d’avoir fait pression sur le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour que Bakary Fofana annonce la date de la tenue des élections législatives pour que soit signé le déblocage du 10ème Fonds Européen de Développement (FED).
C’était à la Maison de la presse le mardi, 18 décembre 2012: «je dis que c’est un faux chronogramme [annoncé par le Président de la CENI, NDLR]. L’objectif et l’excuse trouvées par le gouvernement et ceux qui l’ont annoncé, il ne fallait pas que la Guinée perde le 10ème FED. Vous savez que la signature du 10ème FED était subordonnée à l’adoption d’un chronogramme ; mais consensuel et réaliste».
Et Cellou Dalein de lâcher non sans porter une accusation: «M. Bakary Fofana, à l’insu de tous les Commissaires de la CENI, sous la pression de M. Van Damme, le Délégué de l’Union Européenne qui tient à signer son 10ème FED, avec l’accord de M. Alpha Condé, est allé à la télévision, décliner un chronogramme».
Cellou Dalein d’insister en rappelant: «l’accord, au terme du dialogue ouvert entre l’Union Européenne et la Guinée, était que la signature était subordonnée à l’adoption d’un chronogramme pour les élections législatives. Et le décaissement [lié] à l’organisation des élections législatives libres et transparentes».
La réaction du Délégué de l’UE est intervenue dès le lendemain de cette accusation. Philippe Van Damme a aussitôt invité la presse pour livrer sa part de vérité, le mercredi 19 décembre 2012, toujours à la Maison de la presse.
A l’entame, le Délégué de l’Union Européenne a d’abord fait le point de sa gestion au compte de 2012 qui s’achève. Suivra le survol de la coopération entre son institution et la Guinée avec un accent sur le déblocage du 10ème Fonds Européen de Développement (FED). Acquisition duquel fonds, l’opposition accuse M. Van Damme d’avoir fait pression sur le Président de la CENI afin qu’il annonce la date des législatives.
Et comme la réponse du berger à la bergère, Philippe Van Damme a réfuté cette "calomnie" : «Est-ce que M. Philippe Van Damme a exercé une pression sur le Président de la CENI ?», se pose-t-il la question.
Pour lui, tous ses actes sont commandés par la stricte application de la feuille de route à lui assignée par l’UE dont il est en mission en Guinée: «M. Philippe Van Damne n’a pas à exercer de pression sur qui que ce soit dans ce pays», répond-il avant de préciser «nous avons une feuille de route de sortie de crise. Cette feuille de route dit que nous pourrons signer le 10ème FED et débloquer les fonds de ce 10ème FED, un appui direct aux populations, une fois qu’on aura reçu un chronogramme détaillé d’élections».
Il souhaite que ce fonds ne soit pas perdu: «il est excessivement important que ces fonds ne soient pas perdus pour pouvoir accompagner ce pays pour arriver une meilleure gouvernance et pour pouvoir mettre ce pays sur les rails de la croissance. C’est dans l’intérêt de tout le monde. Avec l’Union Européenne, cet argent pourrait faire une modeste contribution à la consolidation de ce processus de sortie de crise».
Il a, par ailleurs, fait le rappel suivant: «la feuille de route a été adoptée dès 2009 après les consultations avec le gouvernement de l’époque. Cette feuille de route a été actualisée à plusieurs reprises. A sa dernière version, elle dit que "ne pourra être signé le 10ème FED et débloquer les fonds de ce 10ème FED en appui direct aux populations, qu’une fois on aura reçu un chronogramme détaillé des élections législatives avant fin 2012».
Vu l’insistance des journalistes par rapport à l’accusation portée contre lui par le Président de l’UFDG d’avoir fait pression sur le Président de la CENI, le Délégué de l’Union Européenne a répondu clairement: «Je ne suis pas mêlé au fonctionnement de la CENI qui est une institution indépendante. Seulement, le Président de la CENI m'a présenté un chronogramme détaillé et une date des élections législatives que j'ai trouvé réalisables. Mieux, la Guinée a aussi besoin de ces fonds d'aide au développement pour faire face aux problèmes sociaux de base qui l'assaillent».
«Maintenant pourquoi l’UE ou M. Van Damne serait pressé pour débloquer les fonds ?», s’interroge-t-il.
Le Délégué de l’UE qui utilise la 3ème personne, soutient en répondant: «M. Van Damne aurait la vie bien plus tranquille, bien plus que facile s’il n’y avait pas les fonds qui seraient débloqués. Il se serait reposé. Donc, monsieur Van Damne ne fait pas cela pour pouvoir débloquer à tout prix les fonds de l’Union Européenne. Monsieur Van Damne pense comme l’UE et les Etats membres qu’il était effectivement important que ces fonds ne soient perdus pour pouvoir accompagner ce pays dans ce processus de refonte, de restructuration pour arriver à une meilleure gouvernance et pour pouvoir mettre ce pays sur les rails de la croissance».
M. Van Damme annoncera ainsi que 16% du montant de 174,3 millions d’euros (soit 1500 milliards GNF) seront aussitôt débloqués dès la signature du 10ème FED, signature annoncée pour ce vendredi 21 décembre à Bruxelles entre son Institution et le Gouvernement guinéen.
Un ouf de soulagement qui va permettre de financer des services sociaux de base: adduction d’eau potable, santé et autres secteurs non étatiques.
Le délégué de l’UE d’avancer que le déblocage du reste du montant suivra la tenue effective des élections législatives: «une fois que les élections auront été effectivement tenues de manière libre et transparente, nous pourrons débloquer le solde de ces fonds [soit 84%]».
L’orateur de préciser d’autre part: «Il y a deux aspects pour accéder à ces fonds. Il y a l’aspect politique. Est-ce qu’on va pouvoir lever les conditionnalités politiques inscrites sur la feuille de route de sortie de crise à temps c'est-à-dire avant fin 2013 ? Deuxièmement, techniquement parlant, est-ce que nous avons suffisamment avancé dans l’instruction des projets pour pouvoir penser en toute conscience que nous allons pouvoir signer des conventions de financement avant fin 2013 ? Alors, sur les deux questions, les réponses étaient oui».
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