Quand Obama doit prouver qu'il est bien né Américain | Page7 | www.africalog.com
Home

Quand Obama doit prouver qu'il est bien né Américain

Jul 31, 2009

Loin de la réforme des services de santé américains, sur laquelle planche le président américain, c'est un autre débat qui agite les Etats-Unis cet été: Obama est-il bien né Américain?

Habitué aux mises en scène médiatiques, Barack Obama ira-t-il jusqu'à entonner le refrain d'un des tubes de Bruce Springsteen, l'un de ses plus grands fans: "Born in the USA, I was born in the USA"?

En effet, la rumeur de campagne électorale devient le sujet de discussion favori de l'aile droite des républicains à l'été 2009: Barack Obama est-il bien né Américain?

On les appelle les "birthers", parce qu'ils doutent du fait que le président des Etats-Unis soit bien né sur le sol américain. Ces "nativistes" estiment que le certificat de naissance ("birth certificate", d'où leur surnom) délivré par les autorités de Hawaï, où il a vu le jour en 1961, est un faux ou, en tout cas, qu'il est insuffisant. Et que Barack Obama serait peut-être né, comme son père, au Kenya.

La question peut sembler anecdotique. Mais contrairement à une autre rumeur portant sur sa prétendue foi musulmane, celle-ci a des implications légales. La Constitution américaine (article 2, section 1, clause 5) interdit aux Américains naturalisés de briguer et d'exercer un mandat présidentiel: seuls les Américains de naissance ("natural born", voir l'encadré) sont éligibles.

Or le président des Etats-Unis est bien né à Honolulu, Hawaï, le 4 août 1961. Une copie scannée de son certificat de naissance a été diffusé sur Internet en juin 2008. Le directeur de la santé à Hawaï, le Dr Chiyome Fukino, répète à l'envi qu'il est bien né à la maternité de l'hôpital Kapiolani d'Honolulu.

Et le groupe non partisan FactCheck.org, qui dépend de l'Université de Pennsylvanie, a passé l'original du document à la loupe avant de conclure à son authenticité l'été dernier.

Un certificat de naissance "curieux"?

Mais une poignée d'irréductibles, comme le commentateur Lou Dobbs ou le fils de Ronald Reagan, Michael Reagan, trouvent ce document "curieux". Tout ce que le document diffusé sur Internet prouve, selon Lou Dobbs, "c'est que l'original existe à Hawaï". Insuffisant à ses yeux.

Le débat latent depuis des mois remonte à la surface en cette période d'actualité relativement creuse... Il a été réactivé en début de semaine au Congrès par le vote d'une résolution saluant avec un peu d'avance le 50e anniversaire de l'entrée d'Hawaï dans l'Union. Une clause précisant que le président Obama y est né a provoqué l'émoi des "birthers".

La Maison-Blanche, irritée par la rumeur persistante, n'a de cesse de démentir leurs allégations... Robert Gibbs, son porte-parole, n'a d'ailleurs pas caché son exaspération, lundi au cours d'un point de presse. "Si j'avais de l'ADN à disposition, je calmerais ceux qui ne croient pas qu'il (Obama) est né ici. Mais j'ai une info pour eux: le président est bien né à Honolulu, à Hawaï, le 50e Etat du plus grand pays à la surface de la Terre. Il en est bien citoyen".

La presse hawaïenne s'est aussi employée à démontrer, avec un certain degré de fierté, qu'Obama est bien un "enfant du pays". Le Honolulu Adviser par exemple, explique que le certificat de naissance existe bien, pourquoi les documents de l'époque présentent des différences lorsqu'on les compare à ceux délivrés aujourd'hui... Et rappelle que la naissance du petit Barack a même été annoncée dans ses colonnes le 13 août 1961.

Les Républicains gagnés par le débat... mais embarrasses

La théorie des "nativistes" gagne peu à peu du terrain chez les Républicains et dans la population. Et d'après Howard Kurtz, journaliste du Washington Post et animateur du show Reliable Sources sur CNN, le plus intéressant est de voir "combien les Républicains sont finalement embarrassés par les thèses défendues par ces voix qui se situent très à la marge".

Même ceux qui avaient élevé la voix la résolution portant sur les 50 ans de l'entrée d'Hawaï dans l'Union, comme Bill Posey, Marsha Blackburn ou d'autres que Talking Point Memo prend un malin plaisir à énumérer, ont fini par voter le texte, approuvé à l'unanimité par la Chambre des Représentants.

Sans aller jusqu'au discours (hilarant) de Jon Stewart lors de son Daily Show le 22 juillet dernier, Mark McKinnon, un conseiller du parti rĂ©publicain (et de Lance Armstrong ou encore Bono!) ironise sur le blog The Daily Beast: "Et alors? MĂŞme s'il Ă©tait nĂ© dans une grotte d'Afghanistan, je m'en ficherais". Attention, bientĂ´t une nouvelle rumeur? – L’Express 

Liens Sponsorisés