Youyou Tu a mené une suite de recherches qui ont abouti à un nouveau médicament contre le paludisme, l’artémisinine. Dans les années 1960, la malaria commençait à regagner du terrain car des résistances apparaissaient à la fois chez le moustique vecteur de la maladie, qui survivait à l’insecticide DDT, et chez le plasmodium, son agent infectieux. La quinine et le chlorquinone, seuls médicaments disponibles à l’époque, n’y suffisaient plus.
La jeune chercheuse a été la première à démontrer l’efficacité d’extraits de la plante Artemisia annua, utilisée en médecine traditionnelle chinoise. Mais les premiers résultats sur les rongeurs étaient trop faibles et variables. C’est en consultant d’anciens manuscrits datant de l’an 340 que Youyou Tu a trouvé la parade : les recettes préconisaient d’extraire le principe actif de la plante à l’aide d’eau froide. En utilisant de l’éther comme solvant, à froid, la chercheuse est ainsi parvenue à un extrait capable d’éliminer 100 % des parasites chez les souris et les singes.
Aujourd’hui, le principe actif de la plante, appelé artémisinine, est utilisé dans des traitements combinés qui ont contribué à diviser par deux la mortalité du paludisme dans le monde depuis l’an 2000. – AfricaLog avec agence