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La "récompense honteuse"
Jul 16, 2012

La remise mardi par l'Unesco d'un prix scientifique financé par la Guinée équatoriale est une décision "honteuse et irresponsable" du fait de la corruption et des violations des droits de l'homme que fait régner sur le pays le régime Obiang, ont dénoncé lundi plusieurs ONG.

"Il est honteux et totalement irresponsable pour l'Unesco de remettre ce prix, eu égard aux multiples questions morales et juridiques qui l'entourent", critiquent dans une lettre commune ces ONG, parmi lesquelles Human Rights Watch, Sherpa ou EG Justice.

Ce prix d'une valeur de trois millions de dollars (sur 5 ans), voulu par le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, avait été créé en 2008. Mais face aux polémiques et faute de consensus, sa remise était suspendue depuis 2010.

Et M. Obiang Nguema a accepté que le prix ne porte plus son nom, comme prévu à l'origine, mais seulement celui de son pays.

Le "prix Unesco-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie" sera remis mardi au siège de l'agence de l'ONU à Paris à trois scientifiques (un Egyptien, un Sud-Africain, une Mexicaine).

Personnellement opposée à la remise de ce prix, Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco était cependant tenue d'organiser la remise de cette distinction par un vote intervenu en mars au sein de son Conseil exécutif.

De nombreuses ONG s'insurgent contre le passif en matière de corruption et de droits de l'homme du chef de l'Etat équato-guinéen, qui dirige son pays d'une main de fer depuis 1979. Le prix Nobel de la paix sud-africain, Desmond Tutu, s'était également mobilisé contre la remise de ce prix.

Le fils du président équato-guinéen, Teodorin Nguema Obiang, est particulièrement visé par une enquête judiciaire sur le patrimoine constitué en France par plusieurs chefs d'Etat africains, l'affaire dite des "bien mal acquis". Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par la justice française.

En février, une spectaculaire perquisition avait été effectuée par la police pendant dix jours dans un somptueux hôtel particulier parisien dans lequel ont été saisis 200 m3 de biens de valeur.

Auparavant propriété de la famille Obiang, cet immeuble appartient depuis octobre 2011 à l'Etat équato-guinéen.

Lors d'une première perquisition, en septembre 2011, la justice avait saisi onze voitures de luxe appartenant au fils du président équato-guinéen. – AfricaLog avec agence

 

Poutine demande la clémence pour les Pussy Riot
Poutine demande la clémence pour les Pussy Riot
Aug 03, 2012

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'il n'était pas favorable à un châtiment sévère pour les trois femmes du groupe punk des Pussy Riot qui avaient entonné une «prière punk» contre sa présidence en février dans la principale cathédrale de Moscou.

«Il n'y a rien de bon dans ce qu'elles ont fait. Néanmoins, je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu'elles ont fait», a déclaré, Vladimir Poutine cité par les agences russes, dans une première réaction à cette affaire.

L'opinion russe est partagée sur l'attitude à avoir à l'égard des jeunes femmes du groupe punk. L'affaire a également ému les stars de la musique à travers le monde ainsi que l'opinion occidentale et l'on estime que la réaction du président russe annonce un jugement indulgent.

Le groupe avait chanté en février une «prière punk» dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou qui incluait des passages dénonçant le soutien de l'Église à l'État.

Leur chanson, qui n'avait pas duré plus d'une minute, demandait également à la Vierge Marie de «chasser Poutine» du pouvoir. Les chanteuses avaient été finalement expulsées de la cathédrale par les services de sécurité.

Les jeunes femmes risquent jusqu'à sept ans de prison si elles sont convaincues de hooliganisme.
S'adressant à la presse à Londres à la suite de ses entretiens avec le premier ministre britannique David Cameron, Vladimir Poutine a dit qu'il espérait que les Pussy Riot «tireraient elles-mêmes les conclusions» de leurs actes et tireraient les leçons de leurs erreurs.

L'homme fort de la Russie a coutume de faire des commentaires soigneusement calibrés au sujet des grands procès en cours. Ces commentaires coïncident généralement avec l'énoncé du verdict des tribunaux.

Ainsi il a observé en 2010 que «la place d'un voleur est la prison» peu avant qu'un tribunal de Moscou ne prolonge la peine de prison du fondateur de la compagnie pétrolière Ioukos, Mikhaïl Khodorkovsky.

Mais Vladimir Poutine a souligné jeudi que le tribunal dans l'affaire des trois chanteuses devait avoir le dernier mot et qu'il aurait préféré ne pas s'exprimer sur cette affaire. Les trois jeunes femmes sont en prison depuis cinq mois.

De son côté le patriarche de l'église orthodoxe de Russie, Kirill, a réclamé la peine la plus sévère pour ce qu'il a qualifié de crime contre les croyants du pays.

Mais l'affaire a eu des échos dans le monde entier au point de gêner Vladimir Poutine au cours de sa première visite à Londres depuis 2005.

David Cameron a évoqué l'affaire avec le président russe et des manifestations de rue se sont déroulées pendant les entretiens des deux hommes.

Douze musiciens britanniques de renom ont publié une pétition dans le Times à la veille de la visite de M. Poutine à Londres. – AfricaLog avec agence