"Plus de 500 éléphants" ont été abattus dans le parc national de Bouba Ndjidda (nord du Cameroun) depuis janvier par des braconniers soudanais et tchadiens, a affirmé dimanche le gestionnaire du centre touristique de cette réserve, contestant les chiffres des autorités.
"Nous (responsables et agents du parc) sommes tous unanimes à penser qu'il y a plus de 500 éléphants abattus", a affirmé Paul Bour, directeur du centre touristique du parc.
"De surcroît, il y a des gens (pisteurs villageois) qui rapportent que les cavaliers (braconniers) leur ont dit avoir tenue une comptabilité (situant) à 650 (le nombre de pachydermes tués). Ce chiffre me paraît plausible", a-t-il insisté.
"Il y aurait moyen (de connaître le nombre exact d'éléphants tués) si l'administration voulait s'en donner les moyens, mais manifestement il y a une volonté de minimiser l'ampleur (des massacres)", a-t-il poursuivi.
Le gouvernement avait fait état de "128 éléphants" abattus tandis que la direction du parc parle de "plus 480".
"Au niveau du parc, ça (la situation) semble s'être un peu calmé. Ce qu'on sait c'est que les braconniers se sont déportés vers le sud-est (du parc) en direction de la frontière avec la Centrafrique et le Tchad", a rapporté M. Bour, de retour du parc.
"Ces gens (braconniers) ont fait preuve de témérité qui m'inciterait à la prudence. Ils ont une organisation très militaire. Ils sont très bien équipés. Ils seraient parfaitement capables d'oser un coup de main ou une réaction militaire face aux forces (camerounaises)" a-t-il estimé.
Un soldat camerounais a été tué le 8 mars, ce qui porterait à au moins trois le nombre de morts (deux militaires et un braconnier) depuis le déploiement de l'armée début mars, selon des informations ni confirmées ni infirmées par les autorités.
Le retard du gouvernement camerounais à agir dans le parc de Bouba Ndjidda a été très critiqué.
"Les forces (militaires) sont arrivées trop tard pour sauver la plupart des éléphants du parc et en trop petit nombre pour dissuader les braconniers", a affirmé jeudi Natasha Kofoworola Quist, représentante de World Wildlife fund (WWF) pour l'Afrique centrale. AfricaLog/AFP