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1480 morts en 24 h aux USA, le record mondial

Apr 04, 2020
1480 morts en 24 h aux USA, le record mondial

Le gouvernement américain a recommandé vendredi à sa population de se recouvrir le visage dans la rue pour ralentir la propagation du coronavirus, alors qu’avec un nouveau triste record du nombre de décès en 24h, les États-Unis sont en train de devenir le nouveau centre mondial de la pandémie

Après 1480 morts en une journée, bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays, les Américains se préparent au pire et bâtissent des hôpitaux de campagne de Los Angeles à Miami ou New York, avec des milliers de lits supplémentaires de réanimation.

Par la voix de leur président Donald Trump, ils ont même été appelés vendredi à se couvrir le visage à l’extérieur, même si le milliardaire a rappelé qu’il ne s’agissait «que de recommandations» que lui-même ne suivra pas.

Les scientifiques du gouvernement américain estiment désormais que le nouveau coronavirus est sans doute transmis dans l’air par les gens lorsqu’ils parlent et respirent.

Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, membre de la cellule de crise de la Maison-Blanche, a évoqué des données indiquant que «le virus peut en réalité se transmettre quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent».

La COVID-19 a déjà tué au total environ 7400 personnes aux États-Unis et devrait y faire entre 100 000 et 240 000 morts, selon la Maison Blanche.

Après 1480 morts en une journée, bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays, les Américains se préparent au pire et bâtissent des hôpitaux de campagne de Los Angeles à Miami ou New York, avec des milliers de lits supplémentaires de réanimation.

Par la voix de leur président Donald Trump, ils ont même été appelés vendredi à se couvrir le visage à l’extérieur, même si le milliardaire a rappelé qu’il ne s’agissait «que de recommandations» que lui-même ne suivra pas.

Les scientifiques du gouvernement américain estiment désormais que le nouveau coronavirus est sans doute transmis dans l’air par les gens lorsqu’ils parlent et respirent.

Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, a évoqué des données indiquant que «le virus peut en réalité se transmettre quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent».

La COVID-19 a déjà tué au total environ 7400 personnes aux États-Unis et devrait y faire entre 100 000 et 240 000 morts, selon la Maison Blanche. - AfricaLog avec agence

Oui “soviétique” au referendum en Guinée

Mar 29, 2020
Oui “soviétique” au referendum en Guinée

Les manifestations n’ont pour l’instant pas fait plier le pouvoir en Guinée. La nouvelle Constitution proposée par le président Alpha Condé a recueilli 91,59 % de «oui» lors du référendum du 22 mars, a indiqué la commission électorale. Le scrutin avait été boycotté par l’opposition qui y voit un stratagème du chef de l’Etat pour se maintenir au pouvoir. Le taux de participation est estimé à 61 %.

Le projet prêté au président Condé de briguer, à 82 ans, un troisième mandat fin 2020 et la nouvelle Constitution qui doit l’y aider, selon l’opposition, sont au cœur d’une crise politique depuis mi-octobre. Le référendum constitutionnel a lui-même été entaché de violences qui ont fait des dizaines de morts le jour de sa tenue dimanche dernier et les jours suivants selon l’opposition. Les autorités reconnaissent quelques morts tout en assurant que la consultation s’est déroulée sereinement.

Le référendum a donné lieu à Nzérékoré (sud), l’une des plus grandes villes du pays, à des affrontements intercommunautaires meurtriers, des attaques d’églises chrétiennes et de mosquées et des saccages. Les conditions dans lesquelles se sont déroulés le référendum et les législatives qui ont eu lieu simultanément ont été critiquées par les Etats-Unis, la France et la diplomatie européenne. «Le caractère non inclusif et non consensuel de ces scrutins et du fichier électoral porte atteinte à la crédibilité de ces élections», a ainsi estimé la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Elle a qualifié «d’inacceptables» les violences et «l’usage disproportionné de la force» par les policiers et les gendarmes.

Après avoir une première fois repoussé l’échéance de trois semaines, Alpha Condé a cependant décidé de passer outre les critiques, tout comme à l’absence d’observateurs internationaux et à l’apparition du coronavirus. Le vote a bien eu lieu alors que l’épidémie accaparait l’attention internationale.

Alpha Condé a été élu en 2010 et réélu en 2015. L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats, la nouvelle également, tout en en portant la durée à six ans. Ancien opposant historique devenu premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires, Apha Condé assure qu’il s’agit de doter son pays d’une Constitution «moderne» qui, par exemple, interdirait la circoncision féminine et le mariage des mineurs.

Pour l’instant, le président entretient l’ambiguïté sur ses ambitions personnelles, qui ne font aucun doute pour ses adversaires. Pour eux, la nouvelle Constitution lui permettra de remettre son compteur présidentiel à zéro et de marcher sur les pas d’autres dirigeants africains qui ont plié la loi fondamentale à leurs aspirations personnelles. La contestation ne devrait donc pas faiblir. - AfricaLog avec agence

Le coronovarus a tué Manu Dibango

Mar 24, 2020
Le coronovarus a tué Manu Dibango

"Bâtisseur de ponts entre l'Occident et l'Afrique": voilà comment se décrivait le saxophoniste et figure de l'afro-jazz Manu Dibango, première personnalité mondiale morte à 86 ans des suites d'une contamination au coronavirus.

"J'ai l'harmonie des Bach et des Haendel dans l'oreille avec les paroles camerounaises. C'est une richesse de pouvoir avoir au minimum deux possibilités. Dans la vie, je préfère être stéréo que mono", racontait-il en août 2019, ponctuant ses réponses de son rire tonitruant et communicatif.

"Son héritage, immense, va rester, sa créativité était géniale, il faisait danser les gens, avec une efficacité redoutable", a commenté Martin Meissonnier, DJ et producteur historique des musiques du monde, "anéanti par son décès”.

Le chanteur Youssou Ndour a twitté sa "tristesse": "Tu as été un grand frère, une fierté pour le Cameroun, et pour l'Afrique toute entière”.

La Commission européenne a présenté ses "profondes condoléances à ses amis et à sa famille", ajoutant "le Cameroun a perdu un émminent artiste et nous partageons la tristesse du peuple camerounais”.

Retour sur le parcours de cet homme que rien ne prédestinait à une carrière d'artiste. Encore moins à être repris par Beyoncé ou Rihanna.

Emmanuel N'Djoké Dibango est né le 12 décembre 1933 à Douala (Cameroun), dans une famille protestante très stricte. "Mon oncle paternel jouait de l'harmonium, ma mère dirigeait la chorale. Je suis un enfant élevé dans les "Alléluia". Ça n'empêche que je suis africain, camerounais et tout ça", confiait encore cette haute silhouette au crâne glabre. Son père, fonctionnaire, l'envoie en France à l'âge de 15 ans, dans l'espoir d'en faire un ingénieur ou un médecin.

Après 21 jours de bateau, Manu Dibango rejoint Marseille, puis Saint-Calais dans la Sarthe. Dans ses bagages, "trois kilos de café" -- denrée rare dans l'immédiat après-guerre et titre de son autobiographie --, pour payer sa famille d'accueil. Puis il étudie à Chartres, où il fait ses premiers pas musicaux à la mandoline et au piano.

Dans cet univers blanc, l'adolescent qui, de son propre aveu, "ne connaissait pas la culture africaine", s'identifie aux vedettes afro-américaines de l'époque. Count Basie, Duke Ellington, Charlie Parker deviennent ses “héros".

"Papa Manu" découvre le saxophone lors d'une colonie de vacances, traîne dans le Saint-Germain-des-Près de Boris Vian et finit par échouer à la seconde partie de son baccalauréat. Son père, mécontent, lui coupe les vivres en 1956. Il part alors pour Bruxelles, où il court le cachet, jouant de la variété. "A mon époque, il fallait faire des cabarets, des bals, des cirques. Jouer avec un accordéoniste comme André Verchuren assurait quelques dates", racontait-il.

Son séjour belge est marqué par deux rencontres fondatrices: la blonde Marie-Josée, dite "Coco", qui devient sa femme, et Joseph Kabasélé, chef d'orchestre de l'African Jazz. Dans l'effervescence des indépendances, le musicien congolais lui ouvre les portes de l’Afrique.

Manu Dibango le suit à Léopoldville (ancien nom de Kinshasa, ndlr) où il lance la mode du twist en 1962, puis ouvre une boîte au Cameroun.

Trois ans plus tard, il est de retour en France, sans le sou. Il devient pianiste de rock pour Dick Rivers, organiste puis chef d'orchestre pour Nino Ferrer.

En 1972, on lui demande de composer l'hymne de la Coupe d'Afrique des nations de football, qui doit se tenir au Cameroun. Sur la face B du 45-tours, il enregistre "Soul Makossa". Des DJs new-yorkais s'entichent de ce rythme syncopé. Une autre vie commence.

Le saxophoniste part jouer au théâtre Apollo, temple de la musique afro-américaine à Harlem, se métisse encore un peu plus en tournant en Amérique du sud.

En 1982, vient une autre forme de consécration. "Soul Makossa" est samplé par Michael Jackson dans son album "Thriller"... sans son autorisation. Manu Dibango intente le premier d'une longue série de procès pour plagiat, qui se solde par un arrangement financier. Mais la victoire est ailleurs: le musicien est devenu une référence mondiale de la world music. - AfricaLog avec agence

Le coronavirus progresse en Afrique

Mar 24, 2020
Le coronavirus progresse en Afrique

Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone sont passés sous le régime de l’état d’urgence sanitaire et du couvre-feu nocturne dans une Afrique gagnée progressivement par la contagion du coronavirus contre laquelle l’Afrique du Sud se prépare au confinement.

L’Afrique a été jusqu’à présent relativement épargnée par la pandémie: quelque 1800 cas, dont près de 60 morts, contre plus de 380 000 cas d’infection et près de 17 000 décès au total sur la planète, selon un bilan établi à partir de sources officielles. 
Mais la faiblesse des systèmes de santé des pays africains suscite de vives craintes.

La maladie commence à toucher des célébrités : Mardi, tout le continent s’est réveillé en deuil avec la disparition de Manu Dibango, saxophoniste camerounais et légende de l’afro-jazz, décédé en France à l’âge de 86 ans.

«Je vous le dis avec solennité, l’heure est grave », a mis en garde lundi soir le président sénégalais Macky Sall, en annonçant avoir ordonné «l’état d’urgence», assorti d’un couvre-feu nocturne.

Pour atténuer l’impact économique et social au Sénégal, un fonds «de riposte et de solidarité» va être doté d’environ 1,5 milliard d’euros, dont 75 millions d’euros destinés à de l’aide alimentaire d’urgence.

Au marché de Sandaga à Dakar, les mêmes mots reviennent dans la bouche des petits boulots qui vivent de la vente de tissus colorés, de souvenirs, de colifichets et de chaussures à bas prix.
«C’est très, très dur. Tu as vu ?», dit chaque interlocuteur en désignant la place habituellement grouillante et désertée par les clients et les touristes.
Manar Ndao, employé d’un commerce de tissus, n’a «pas 5000 francs CFA (7,5 euros) d’avance», quatre enfants à nourrir, pas de parents pour le soutenir et tout ce qu’il gagne «ça part» le jour même.  

«Les gens ici, avant de mourir du truc là – comment ça s’appelle ? – ils vont mourir de faim», dit Sabah Amar, caissière désœuvrée et abattue dans un magasin de souvenirs.  

Sabah Manar saluerait pourtant un confinement total: «Je préfère que tout ferme. De toute façon, on ne vend rien. Sinon, on va tous mourir».

La président ivoirien, Alassane Ouattara, a également décrété lundi soir l’état d’urgence, assorti d’un couvre-feu nocturne. L’exécutif se réserve le droit de confiner certaines zones géographiques du pays en fonction de l’évolution de la maladie.

Le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a annoncé s’être placé en «autoconfinement» après avoir été «récemment en contact» avec une personne atteinte.

«Et maintenant on fait comment ?» s’interroge Nemy Fery, le patron d’un «maquis» du grand quartier populaire de Yopougon, à Abidjan.

«On ferme les maquis, les restaurants, mais comment on fait pour nourrir nos familles? Je vais essayer de faire des plats à emporter, je vais aussi chercher un autre travail», dit-il.

Des couvre-feux ont également été décidés ailleurs, notamment en Mauritanie, en Égypte et au Gabon.
Dans l’Est, les cas ont doublé au Rwanda (36) et le Soudan du Sud a annoncé la fermeture de ses frontières, sauf pour le ravitaillement en vivres et en carburant.
Lundi soir, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné un confinement national de trois semaines afin de «prévenir une catastrophe humaine aux proportions énormes». L’armée est mobilisée pour le faire respecter.

Nombulelo Tyokolo, 41 ans, employée vivant à Khayelitsha, un ghetto du Cap, envisage le confinement avec anxiété. Elle n’a pas beaucoup de nourriture: «À l’idée de passer 21 jours enfermée, j’ai peur, je me fais du souci, je panique».

Et puis, comment faire quand on vit dans une seule pièce avec un fils de quatre ans et qu’il «chercher l’eau dehors et sortir pour aller aux toilettes».

En Afrique subsaharienne, le confinement concerne aussi le Rwanda, l’île Maurice, les deux plus grandes villes de Madagascar et Lubumbashi, la capitale économique de République démocratique du Congo. En Afrique du Nord, il est en vigueur en Tunisie et en Algérie («confinement total» dans la région de Blida, nocturne dans celle d’Alger).

L’état d’urgence est activé en Namibie depuis une semaine. Depuis mardi, tous les salariés du privé et du public doivent travailler de chez eux, à l’exception des fonctions essentielles.

Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a décrété mardi l’état d’urgence «pour une période de 12 mois». - AfricaLog avec agence

Coronavirus: Crainte du pire en Afrique

Mar 22, 2020
Coronavirus: Crainte du pire en Afrique

Les systèmes de santé déjà sous pression pourraient être rapidement débordés dans la grande majorité des pays africains. Certains redoutent "une bombe prête à exploser" qui guette le continent.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, a déjà tiré le signal d'alarme. Face à la menace du Coronavirus qu'il a qualifiée "d'ennemi de l'humanité", les pays africains pourraient être frappés par une catastrophe sanitaire sans précédent.

Si le patron de l'OMS pointe l'Afrique, où la maladie n'est pas encore aussi répandue qu'ailleurs dans le monde, c'est que ce continent est particulièrement fragile. Les systèmes de santé, déjà sous pression, pourraient très rapidement être débordés en cas de nécessité de prise en charge massive de malades souffrant du coronavirus.

Pourquoi faut-il se préparer au pire? Parce que la plupart des pays manquent de médicaments et d'équipements de protection. Parce qu'ils ont un déficit criant d'appareils tels que les concentrateurs d'oxygène ou les appareils de respiration mécanique, nécessaires pour traiter les cas sévères. Dans la plupart des structures hospitalières africaines, la capacité d'accueil est très limitée dans les services des soins intensifs, rappelle le docteur Michel Yao, responsable des opérations d'urgence de l'OMS en Afrique.

Le cas du système hospitalier zimbabwéen illustre bien les propos du directeur général de l'OMS. Dans les hôpitaux de ce pays, qui a décreté l'état de désastre naturel le 16 mars, le personnel hospitalier avoue son impuissance face à une catastrophe annoncée. "Nous ne sommes pas prêts. Nous manquons de tout, personnel, médicament et équipement", s'inquiète un médecin. Son établissement ne dispose que de 300 masques et compte à peine trois lits en réanimation, qui sont déjà occupés.

Les médecins du Zimbabwe ne sont pas les seuls à exprimer leur détresse. Excepté quelques rares pays comme l'Afrique du Sud et les pays du Maghreb à l'instar du Maroc, la majorité des pays africains au sud du Sahara sont logés à la même enseigne. Leurs systèmes de santé sont totalement désarmés face à la crise sanitaire majeure qui se profile. 

Les plus pessimistes comparent l'actuelle crise sanitaire à "une bombe prête à exploser" sur un continent déjà fragilisé, non seulement par des systèmes de santé inopérants, mais aussi par l'insécurité qui perdure dans certains pays.

La combinaison entre "épidémie et conflit" pourrait donc faire des ravages, notamment dans la région sahélienne où les attaques terroristes poussent les personnels de santé à abandonner leurs postes dans les zones rurales. Ce qui se traduit par la fermeture de nombreux centres de santé. Comme le rappelle le site Financing Health in Africa, au Burkina Faso, les terroristes n'hésitent pas à cibler des ambulances. Des attaques qui empêchent les évacuations des malades dans certaines localités du pays. Comment dès lors organiser la riposte face au coronavirus dans une région sahélienne livrée aux jihadistes?

Les spécialistes sont unanimes : le salut pour l'Afrique réside aujourd'hui dans le renforcement des mesures de prévention. Il faut éviter par tous les moyens la propagation du coronavirus dans les communautés, en intensifiant la campagne d'informations sur le respect indispensable des consignes données au grand public. Parmi les recommandations faites aux gouvernements africains, l'Organisation mondiale de la Santé insiste sur la détection rapide des cas de coronavirus et la mise en isolement tout aussi rapide des personnes touchées.
Dans un continent où les familles vivant en zones urbaines sont nombreuses à vivre dans la promiscuité, l'OMS appelle les Etats africains à repenser "les règles de distanciation sociale" pour éviter au maximum les contacts humains et le risque de propagation de la maladie.

Quant aux populations qui ne disposent pas d'eau courante pour se laver les mains, la proposition et l'utilisation des gels hydro-alcooliques devront être fortement encouragées, de même que l'usage des masques, là où cela s'avère nécessaire. "Nous sommes consients des défis qui se présentent, mais nous devons absolument innover pour y faire face", a déclaré le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, au cours d'une conférence de presse. AfricaLog avec agence

Poutine signe la réforme permettant son maintien au pouvoir

Mar 15, 2020
Poutine signe la réforme permettant son maintien au pouvoir

Le président russe Vladimir Poutine a signé samedi la vaste réforme constitutionnelle devant lui donner le droit d’effectuer deux mandats supplémentaires, un amendement ajouté à la surprise générale cette semaine et vivement dénoncé par l’opposition, a indiqué l’agence officielle TASS.

Le service d’information juridique officiel russe a publié sur son site internet une loi de 68 pages récapitulant l’ensemble des changements constitutionnels, signe qu’ils ont été approuvés par le président russe.

La réforme doit maintenant être validée par la Cour constitutionnelle dans un délai d’une semaine, selon la loi russe qui prévoit une procédure législative spécifique pour ce type de mesures.

Le texte doit ensuite être définitivement approuvé lors d’un « vote populaire » prévu le 22 avril.

La présidente de la Chambre haute du Parlement russe, Valentina Matvienko, a assuré samedi à la presse que le vote devait être maintenu « malgré les diverses inquiétudes liées au coronavirus ».

Ces dernières semaines, des spéculations affirmaient que le Kremlin procèderait à un vote en ligne, une éventualité dénoncée par l’opposition qui craint qu’elle ne permette des fraudes massives.  

L’un des amendements, proposé mardi, doit permettre à Vladimir Poutine de remettre à zéro le nombre de ses mandats présidentiels, afin de lui donner le droit de se représenter en 2024 et en 2030.

L’opposition russe a dénoncé une «usurpation du pouvoir».

La réforme a été validée très rapidement par le Parlement.  

Elle renforce aussi les pouvoirs de l’exécutif et entérine une vision conservatrice de la Russie avec la mention de la « foi en Dieu » ainsi que le principe d’un mariage possible uniquement entre un homme et une femme. - AfricaLog avec agence

Alpha Condé reporte son référendum contesté

Feb 28, 2020
Alpha Condé reporte son référendum contesté

Le président guinéen Alpha Condé a annoncé vendredi soir un "report léger" de la date du référendum sur une nouvelle Constitution et des législatives qui devaient se dérouler dimanche, après des mois de protestations meurtrières contre ce que l'opposition considère comme une manœuvre pour rester au pouvoir.

"C'est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report, léger, de la date des élections", a dit M. Condé dans une intervention inopinée à la télévision nationale.

"Nous devons toujours rester dans le cadre de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et de l'Union africaine", a-t-il expliqué.

"Ce n'est ni une capitulation, ni une reculade", a ajouté M. Condé, assurant que "le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés", sans fixer de nouvelle date.
Avant ce report surprise, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme "moderne" par le chef de l'Etat. Elle codifierait l'égalité des sexes, interdirait la circoncision féminine et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

L'opposition n'en croit pas un mot. Pour elle, le projet est le subterfuge d'un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d'autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l'année quand celui en cours aura expiré.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l'économie d'un des pays les plus pauvres de la planète et à de graves épisodes de brutalité policière.

Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués depuis lors.
Ces tensions, les appels de l'opposition à non seulement boycotter mais empêcher le déroulement du référendum et des législatives qui étaient également prévues pour dimanche, ainsi que les attaques des derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote, ont amplifié les craintes d'accès de violence dans un pays coutumier des manifestations et des répressions brutales.
L'armée a été mise en état d'alerte dès mardi. Pure précaution selon les autorités.

Des années d'animosité politique, les soupçons pesant sur le vote, de même que le maintien envers et contre tout de ce rendez-vous malgré le boycott et les appels de la communauté internationale à tout faire pour associer l'opposition, ont laissé la place à une campagne très éloignée d'un exercice démocratique apaisé.

Les signes tangibles de cette campagne étaient rares cette semaine dans la capitale Conakry. Des panneaux portant des slogans tels que "oui à l'égalité" ou "oui à l'investissement dans la jeunesse" surplombent les artères encombrées de voitures. Mais peu ou pas de rassemblements publics en vue.

Le projet de Constitution limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Le chef de l'Etat sortant en a déjà deux au compteur. Sauf, redoute l'opposition, que l'adoption d'une nouvelle Constitution lui permettrait de remettre ce compteur à zéro.

"Qu'y a-t-il de mal à ça ?", demande Sékou Condé, un cadre du parti présidentiel. La plupart des Guinéens veulent que le président Condé reste pour développer le pays, assurait-il. - AfricaLog avec agence

En Afrique, Washington met en garde contre la Chine

Feb 22, 2020
En Afrique, Washington met en garde contre la Chine

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a conclu sa tournée en Afrique subsaharienne avec un coup de griffe en direction de la Chine, mettant en garde contre les «promesses creuses» des régimes autoritaires et vantant le secteur privé américain comme une alternative.

«Les pays devraient se méfier des régimes autoritaires aux promesses creuses. Ils engendrent la corruption et la dépendance», a assuré M. Pompeo dans un discours prononcé devant des diplomates et des chefs d’entreprise à la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.

«Ils courent le risque que la prospérité, la souveraineté et le progrès dont l’Afrique a tant besoin et qu’elle souhaite désespérément ne se réalisent pas», a-t-il prévenu, sans toutefois citer nommément la Chine, le premier partenaire commercial de l’Afrique.

Pékin a développé une présence massive sur le continent africain : pas moins de 60 milliards de dollars en nouveaux financements ont été promis lors du sommet Chine-Afrique de 2018.

Mais le projet d’infrastructures des «Nouvelles routes de la soie», lancé en 2013 par Pékin pour relier l’Asie, l’Europe et l’Afrique à la Chine, a été accusé de favoriser les entreprises et ouvriers chinois au détriment des économies locales, d’enferrer les pays hôtes dans la dette et de ne pas tenir compte des droits humains et de l’environnement.

Après trois ans d’administration Trump, Mike Pompeo est le plus haut responsable américain à effectuer une tournée en Afrique subsaharienne-au Sénégal, en Angola et en Ethiopie.

Il a ainsi tenté de redorer le blason des États-Unis auprès des Africains, récemment terni par le durcissement des conditions d’obtention de visa pour les Nigérians, Tanzaniens, Soudanais et Erythréens.

Le Pentagone a aussi annoncé un réajustement des forces militaires américaines en Afrique, préférant allouer des ressources ailleurs, pour contrer la Chine, la Russie et l’Iran.  

Mike Pompeo a salué les succès de l’économie de marché, dénonçant les «échecs des expériences socialistes des années passées», au Zimbabwe et en Tanzanie.

Il a aussi critiqué un projet controversé de réforme de la Constitution en Afrique du Sud, qui autoriserait l’expropriation sans indemnisation de terres détenues par la minorité blanche au profit de la majorité noire, qualifié de «désastreux pour l’économie et plus grave encore pour le peuple sud-africain». - AfricaLog avec agence

Un autre massacre de Paul Biya

Feb 18, 2020

L’ONU a réclamé mardi aux autorités camerounaises une enquête«indépendante, impartiale et complète» après la mort de 23 personnes, dont 15 enfants. L’armée évoque un «malheureux accident».

Vendredi matin, des hommes armés portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, dans le nord-ouest du Cameroun, puis ont tué par balle et brûlé des habitants. Dimanche, un représentant de l’ONU dans la province, a précisé que 22 civils, dont 14 enfants, une femme enceinte et deux femmes portant des bébés, avaient été tués par «des hommes armés».

«Les gens nous ont appelés au téléphone pour dire que des militaires sont venus et ont cassé les portes, tiré sur ceux qui se trouvaient sur place et brûlé des maisons», a raconté Louis Panlanjo, habitant de Ntumbo et membre d’une ONG locale. Environ 800 villageois «ont quitté les lieux pour se réfugier dans le centre-ville», a-t-il ajouté.

Un sanglant conflit entre forces de sécurité et groupes armés anglophones séparatistes a fait plus de 3 000 morts et 700 000 déplacés en trois ans dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise. L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains de commettre des exactions et des crimes contre des civils dans les deux régions anglophones.

Juste avant les élections législatives et municipales du 9 février, des séparatistes armés dans les régions anglophones du Cameroun avaient déjà enlevé plus d’une centaine de personnes, incendié des biens et menacé des électeurs. Les forces de sécurité de l’État sont de leur côté accusées de n’avoir pas suffisamment protégé les civils des menaces posées par les séparatistes, et même d’avoir commis de nouveaux abus à leur encontre au cours de la même période.

L’armée a mis trois jours avant de s’exprimer pour la première fois au sujet du drame de Ntumbo, en démentant la version qui voudrait que des militaires aient tué 22 civils en zone anglophone.«Cela nous a pris tout le week-end pour enquêter, c’est pour cela que nous ne réagissons qu’aujourd’hui», a plaidé le colonel Atonfack.«Il s’agit tout simplement d’un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation dans la région», a-t-il ajouté.

Selon lui, quatre militaires et deux gendarmes qui effectuaient une «reconnaissance nocturne à pied» près d’une habitation «transformée en camp fortifié» et en stock d’armes, ont essuyé des «tirs nourris». «Sept terroristes» ont alors été mis «hors d’état de nuire» lors de cette opération. Le colonel conclut que «cet incendie a fait 5 victimes, dont une femme et 4 enfants, bien loin de ce qui est relayé dans les réseaux sociaux». Ses propos ont immédiatement provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. «Incroyable!!!!!!!!!! Mais qui sont ces monstres?!?!? Qui sont-ils?!?!?», s’est ainsi émue sur Twitter l’opposante Edith Kah Walla, candidate à la présidentielle en 2011. «Après avoir nié le massacre, voilà comment l’armée traite les vies humaines», a-t-elle encore tweeté.

Paul Barthélemy Biya'a bi Mvondo alias Paul Biya est président de la République du Cameroun depuis 1982 - AfricaLog avec agence

Acquitté mais amer, Trump se déchaîne

Feb 08, 2020
Acquitté mais amer, Trump se déchaîne

Au lendemain de son acquittement par le Sénat à l’issue d’un procès en destitution acrimonieux, le président américain Donald Trump s’est déchaîné contre ses opposants politiques, accusés d’être «malhonnêtes» et «corrompus».

«Une honte», «un désastre», «des conneries», «des menteurs», «des méchants»: lors d’une allocution particulièrement décousue, le milliardaire républicain a exprimé son amertume avant de remercier sa famille, en particulier sa fille Ivanka et sa femme Melania, pour leur soutien.

L’allocution du 45e président des États-Unis était très attendue à l’issue d’un procès en destitution historique qui a placé sous une lumière crue les profondes divisions de l’Amérique à l’approche de l’élection présidentielle de novembre.


Depuis les salons de la Maison Blanche, le milliardaire républicain a opté pour une tonalité évoquant surtout celle de ses assemblées électorales.

«Ce n’est pas une conférence de presse, ce n’est pas un discours», a-t-il lancé d’entrée. «C’est une célébration», a-t-il ajouté avant de remercier, un à un, anecdotes personnelles à l’appui, les élus républicains- «des guerriers» -présents dans la pièce.

«J’ai fait des erreurs dans ma vie, je l’admets […] mais le résultat final est là !», a-t-il ajouté, brandissant un exemplaire du Washington Post dont la une se résumait à deux mots «Trump acquitté». «New York Times, Washington Post… j’ai eu tant de titres fantastiques», s’est-il amusé.

Lors d’un vote solennel mercredi suivi en direct à la télévision par des dizaines de millions d’Américains, le Sénat a estimé, par 52 voix sur 100, que Donald Trump ne s’était pas rendu coupable d’abus de pouvoir, ni, avec 53 voix, d’entrave à la bonne marche du Congrès.  

La majorité des deux tiers fixée par la Constitution n’ayant pas été atteinte, «Donald John Trump est de ce fait acquitté», a conclu le chef de la Cour suprême des États-Unis, John Roberts.

Donald Trump était accusé d’avoir utilisé les moyens de l’État, notamment une aide militaire validée par le Congrès, pour tenter de forcer l’Ukraine à «salir» son possible adversaire à la présidentielle Joe Biden.

«Ils veulent détruire notre pays»
Si la mise en accusation de Donald Trump restera comme une tache indélébile sur son mandat, son procès a démontré que l’ancien homme d’affaires de New York pouvait compter sur un parti républicain aux ordres, un atout de taille face à des démocrates qui doivent encore choisir leur candidat.

Le président américain n’avait pas attendu son allocution pour donner le ton, profitant du traditionnel petit-déjeuner annuel de prière en présence d’élus des deux bords pour attaquer avec une extrême virulence le camp adverse.

«Au lieu de vouloir apaiser notre pays, ils veulent détruire notre pays», a-t-il lancé avant de louer «la sagesse, la rigueur morale et la force» des sénateurs républicains qui ont fait bloc derrière lui.

Sans surprise, le milliardaire républicain a aussi pris pour cible l’élu républicain Mitt Romney, seul membre du Grand Old Party à avoir voté en faveur de sa destitution.

«Je n’aime pas les gens qui utilisent leur foi pour justifier leurs mauvaises actions», a-t-il tonné, dans une référence apparente au discours de l’élu républicain qui a expliqué avoir agi en fonction de sa «conscience» et de sa «foi» mormone qui l’obligent à respecter son serment d’impartialité.

«Horrible abus de confiance»
Jugeant le président coupable d’un «horrible abus de confiance», le sénateur de l’Utah avait anticipé un déferlement d’attaques de la part de ce dernier et de ses proches, se disant prêt à y faire face.

«Je n’aime pas non plus les gens qui disent “Je prie pour vous” quand vous savez que cela n’est pas le cas», a ajouté Donald Trump dans une attaque envers Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, qui avait utilisé cette expression devant la presse il y a quelques semaines.

Le locataire de la Maison Blanche est à couteau tiré avec cette dernière.
Avant le début de son discours sur l’état de l’Union, mardi soir devant le Congrès, il a ostensiblement évité de serrer la main que lui tendait la chef démocrate. Et celle-ci, une fois l’allocution finie, a déchiré dans un geste spectaculaire sa copie du discours.  

Au-delà de Washington, le procès divise autant les Américains que leurs élus: 85 % des électeurs démocrates soutenaient ces derniers jours la destitution du président, moins de 10 % des républicains étaient pour, et la moyenne s’établissait légèrement au-dessous de 50 %.

Son impact sur les élections est donc difficile à prédire, même si Donald Trump se dit convaincu que les électeurs pénaliseront les «démocrates-qui-ne-font-rien».  

Ils ont commis une «erreur politique colossale» en tentant de le destituer, a estimé le chef de la majorité républicaine du Sénat Mitch McConnell, l’un des plus solides défenseurs du président.

Pete Buttigieg, l’un des favoris des primaires démocrates, n’en est pas si sûr. «Le peuple américain aura le dernier mot sur Donald Trump et le trumpisme», a-t-il tweeté. - AfricaLog avec agence