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L’ex-président français Jacques Chirac est mort

Sep 26, 2019
L’ex-président français Jacques Chirac est mort

C’est «une part de la France qui s’en va» : l’ancien président Jacques Chirac, acteur omniprésent de quatre décennies de la vie politique française et internationale, est mort jeudi 26 septembre à son domicile parisien à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille.

Il s’est éteint «dans la matinée, à son domicile» de la rue de Tournon, «très paisiblement, sans souffrir, et entouré de sa famille», a déclaré son gendre Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.

Une journée de deuil national en hommage à l’ancien chef de l’État (1995-2007) se tiendra lundi et un service solennel lui sera rendu ce jour-là, à midi, dans l’église Saint-Sulpice à Paris.

L’Élysée a annoncé ouvrir ses portes pour que les Français puissent exprimer leurs condoléances, jeudi à partir de 21h et jusqu’à dimanche inclus. Pour cela, un recueil sera mis à disposition dans le vestibule d’honneur du palais.

Celui qui n’apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut deux fois président de la République, deux fois premier ministre, trois fois maire de Paris, fondateur et chef de parti, ainsi que ministre à répétition à partir de l’âge de 34 ans.

Les hommages ont afflué aussitôt après l’annonce du décès de celui qui occupa l’Élysée de 1995 à 2007, apogée d’une vie tout entière consacrée au pouvoir, avant d’affronter la maladie pendant de longues années.

«C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui», a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l’Élysée, tandis que François Hollande saluait «un combattant» qui «avait su établir un lien personnel avec les Français».

Le président Emmanuel Macron prononcera à 20h une allocution télévisée en hommage à son prédécesseur. Le chef de l’État a renoncé à se rendre à Rodez, où il devait lancer le débat national sur les retraites.

Le premier ministre Édouard Philippe s’est pour sa part dit «très ému et un peu nostalgique», en évoquant «un homme qui a compté dans la vie du pays».

De l’étranger, la chancelière allemande Angela Merkel a salué «un formidable partenaire et ami», et le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a considéré qu’«aujourd’hui, l’Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d’État et moi un ami fidèle».  

Dans le monde politique français, une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Sénat, où le décès a été annoncé en séance. La tour Eiffel devait être éteinte à partir de 21h.

La disparition de Jacques Chirac est «une part de la France qui s’en va», a estimé son dernier premier ministre Dominique de Villepin, qui a dit «pleurer» celui à qui il doit «son engagement en politique».

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a salué un président «capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak».
La chanteuse et comédienne Line Renaud a expliqué que «c’est comme si c’était (son) frère» qui disparaissait. L’industriel François Pinault, ami intime du couple Chirac, a fait part de son «infinie tristesse».

Depuis la mi-journée, de nombreux badauds convergent dans la rue de Tournon, qui donne sur le Sénat. Antoine, un jeune voisin de 14 ans de l’ancien président, ne l’a jamais croisé, mais voyait souvent sa fille. «Il avait un jardin personnel où il sortait en chaise roulante pour prendre l’air».

Coincé derrière le cordon de sécurité, Omar Kerkoudi est un inconditionnel. Dans un cadre, il a rassemblé plusieurs photos prises avec «Jacques», comme au salon de l’agriculture. «Je l’avais rencontré en 1965, j’avais tracté pour lui quand il s’était présenté aux municipales. Je l’ai vu pour la dernière fois il y a un an, il était sorti de son domicile», dit-il les yeux embués.

Attaché à l’«unité des Français»

«Paris est en deuil», a assuré Anne Hidalgo, mairesse de la capitale qu’il avait dirigée pendant 18 ans.

La longévité de Jacques Chirac, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.

Jacques Chirac était parvenu à conquérir l’Élysée - rêve d’une vie pour ce fils unique - en 1995, après deux défaites (1981 et 1988).

Ses mandats élyséens resteront marqués par son «non» à la deuxième guerre d’Irak, par la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d’alarme («Notre maison brûle») face à la dégradation de la planète, et une première victoire importante sur la mortalité routière.

Populaire, mais à l’image abîmée

En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l’a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy, pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette.

«Perte de mémoire», «absences», surdité : Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public.

L’ancien premier ministre Édouard Balladur, qui vécut au tournant des années 90 une impitoyable rivalité avec son ancien ami, a ainsi dit «son émotion» pour sa disparition «après tant d’années de souffrance».

La dernière sortie publique de Jacques Chirac remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux Arts premiers et qui porte son nom. L’ancien président, affaibli mais souriant, était aux côtés de l’un de ses successeurs, François Hollande.  

Particulièrement populaire depuis qu’il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, il avait été sèchement battu par François Mitterrand et son épouse Bernadette s’était désespérée que «les Français n’aiment pas (son) mari».

Neuf ans plus tard, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l’Assemblée avait provoqué une humiliante déroute de la droite.

Enfin, c’est sur le terrain judiciaire que l’animal politique s’était abîmé : protégé par l’immunité attachée au mandat présidentiel, il avait été rattrapé par les juges après son retrait de la politique. En 2011, il avait été le premier ancien chef de l’État condamné au pénal, à deux ans d’emprisonnement avec sursis, pour une affaire d’emplois fictifs à la Mairie de Paris.

Il a eu deux filles, Laurence, anorexique depuis sa jeunesse et décédée en avril 2016, et Claude, qui fut sa conseillère en communication et lui a donné son seul petit-fils, Martin, aujourd’hui âgé de 23 ans. - AfricaLog avec agence

Procédure de destitution visant Trump

Sep 25, 2019
Procédure de destitution visant Trump

Donald Trump a continué à donner libre cours à sa colère, au lendemain du lancement par les démocrates d’une procédure de destitution le visant, estimant être le président le plus «maltraité» dans l’histoire des États-Unis.

«Il n’y a eu aucun président dans l’histoire de notre pays qui a été traité si mal que moi. Les démocrates sont emplis de haine et de peur», a accusé de bon matin, sur Twitter, le dirigeant républicain, depuis New York où il se trouve rendu pour l’Assemblée générale de l’ONU.  

«Il ne faut pas que cela puisse arriver à un autre président. Chasse aux sorcières !», a lancé l’ex-magnat de l’immobilier, reprenant son expression privilégiée pour critiquer l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016.  

Les démocrates ont lancé mardi à Washington la première étape de sa mise en accusation, le soupçonnant d’avoir demandé au président ukrainien d’enquêter sur son potentiel rival démocrate à la présidentielle 2020 Joe Biden, une procédure rare et explosive qui a toutefois peu de chances d’aboutir à une destitution.

«Aujourd’hui, j’annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d’une procédure de destitution » de M. Trump, a annoncé la présidente démocrate de la chambre basse, Nancy Pelosi.

«Les actes du président jusqu’à ce jour ont violé la Constitution», a-t-elle accusé lors d’une allocution au Congrès.

Peu après cette intervention, Donald Trump avait dénoncé «une chasse aux sorcières de caniveau».

En dépit des nombreuses affaires qui ont secoué les premières années de la présidence de M. Trump, ce coup de tonnerre politique représente l’attaque la plus frontale contre le milliardaire républicain. - AfricaLog avec agence

Mort de Mugabe, commandant de la libération du Zimbabwe

Sep 06, 2019
Mort de Mugabe, commandant de la libération du Zimbabwe

L’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe, héros de l’indépendance qui a dirigé d’une main de fer son pays de 1980 à 2017, est décédé à 95 ans, suscitant une pluie d’hommages de pays africains et de la Chine qui saluent un dirigeant «exceptionnel» et un «champion» de la lutte contre le colonialisme.

L’un des derniers «pères de l’indépendance» en Afrique, dont la santé était très fragile, est mort à Singapour, où il était régulièrement soigné, a précisé vendredi un diplomate zimbabwéen.  

«C’est avec la plus grande tristesse que j’annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l’ancien président, le commandant Robert Mugabe», a déclaré le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui lui a succédé en 2017 après un coup de force de l’armée.

«Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l’émancipation […] de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix», a-t-il ajouté sur Twitter.

Sa mort a suscité de nombreuses réactions unanimes en Afrique et en Chine.

Un «leader exceptionnel» et un «combattant de la libération et champion de la cause de l’Afrique contre le colonialisme», a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays entretient des relations très étroites avec le Zimbabwe.

Robert Mugabe a sa «place […] dans les annales de l’histoire africaine» pour «son combat pour la libération de l’Afrique et pour sa défense courageuse du continent», a estimé, dans la même veine, le président zambien Edgar Lungu.

Pékin a également rendu hommage à «un dirigeant politique et un dirigeant du mouvement de libération nationale exceptionnel» qui a «fermement défendu la souveraineté de son pays» et «s’est opposé aux ingérences étrangères».

Au Zimbabwe, embourbé dans une crise économique depuis des décennies, héritage de Robert Mugabe, la population continuait vendredi à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.

«En tant que leader, la seule chose qu’il a fait de mal est de rester au pouvoir pendant trop longtemps», a estimé Joshua Tsenzete, un habitant de la capitale Harare. «Il nous a libérés des colons et il nous a donnés des terres», a salué un autre résident, George Bindu.

Robert Mugabe avait lancé, au début des années 2000, une réforme agraire controversée, officiellement destinée à redistribuer à la majorité noire les terres agricoles principalement aux mains des Blancs.  

Cette réforme a précipité le pays, ancien grenier à céréales de l’Afrique australe, dans une terrible crise économique et financière dans laquelle il est toujours plongé.
En Afrique du Sud, l’heure était au soulagement vendredi au sein de la très importante communauté zimbabwéenne qui a fui le pays.

«Je suis contente qu’il soit mort», a expliqué Palmolive Nxumalo, une serveuse de 38 ans. «On ne voulait pas être ici, mais on est venus à cause de la situation que Mugabe a créée.»

«Héritage mitigé»

Chômage de masse et inflation dantesque ont marqué les deux dernières décennies de l’ère Mugabe. Aujourd’hui encore, les Zimbabwéens se débattent au quotidien dans un pays rongé par le chômage, les pénuries d’électricité et un manque criant de liquidités.
«Mugabe laisse un héritage mitigé», a résumé un analyste zimbabwéen indépendant, Austin Chakaodza. «Il fut le libérateur de ce pays puis son destructeur. Il a mis en place des politiques qui ont fait du Zimbabwe la risée du monde», a-t-il estimé.

Robert Mugabe avait pris les rênes de l’ex-Rhodésie, devenue indépendante, en 1980.  

Pendant son règne de trente-sept ans à la tête du Zimbabwe, l’un des plus longs sur le continent africain, il est passé du statut de  père de l’indépendance et ami de l’Occident à celui de tyran qui a provoqué l’effondrement économique de son pays.  

Accueilli en libérateur en 1980, sa politique de réconciliation, au nom de l’unité du pays, lui vaut des louanges générales, notamment dans les capitales étrangères. Mais rapidement, le héros a la main lourde contre ses opposants. 
 
«Camarade Bob»

Ses abus contre l’opposition, des fraudes électorales et surtout sa violente réforme agraire lancée en 2000 lui valent les condamnations de l’Occident.  

Le «camarade Bob», longtemps jugé insubmersible, est progressivement lâché par les fidèles de son régime.  

Fin 2017, à la suite d’un coup de force de l’armée soutenu par son parti, la Zanu-PF, le plus vieux chef de l’État en exercice de la planète à l’époque est alors contraint de démissionner.  

Il a été remplacé à la tête du pays par son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, qu’il avait limogé peu de temps auparavant.

Habitué des formules choc, souvent provocatrices, Robert Mugabe a souvent déclenché l’indignation de ses détracteurs ainsi que les applaudissements de ses partisans.

Depuis sa démission humiliante, le vieil homme à la santé fragile avait fait de très rares apparitions publiques. Selon la presse locale, il a effectué de nombreux séjours médicaux au Singapour, où il allait régulièrement depuis plusieurs années. - AfricaLog avec agence

Obama dénonce «un climat de haine» aux USA

Aug 05, 2019
Obama dénonce «un climat de haine» aux USA

Dans sa première déclaration publique depuis les fusillades meurtrières au Texas et en Ohio, l'ancien président Barack Obama appelle les Américains à «rejeter catégoriquement les propos venant de n'importe lequel de nos dirigeants qui nourrissent un climat de peur et de haine ou normalisent les sentiments racistes».

M. Obama a publié lundi sur les réseaux sociaux une déclaration qui ne mentionne pas directement le président Donald Trump, mais qui rappelle aux Américains qu'ils ne sont «pas impuissants» face aux fusillades de masse qui se produisent à répétition dans leur pays.
«Et jusqu'à ce que nous nous levions tous et insistions pour que les dirigeants prennent la responsabilité de modifier nos lois sur les armes à feu, ces tragédies continueront de se produire », a écrit M. Obama.

Une fusillade survenue samedi dans un magasin Walmart à El Paso, au Texas, a fait 22 morts, tandis qu'une autre devant un bar bondé de Dayton, dans l'Ohio, a fait neuf morts.

Les enquêteurs affirment que le suspect d'El Paso a publié un long texte contre l'immigration tout juste avant l'attaque. Les motivations du tireur de Dayton, abattu lors de la fusillade, sont encore nébuleuses.

Comme la plupart de ces prédécesseurs, Barack Obama a fait preuve de prudence en évitant de critiquer son successeur. Mais ses commentaires du lundi ne laissent aucun doute sur le fait que son appel à rejeter la normalisation du racisme fait référence à Donald Trump, qui multiplie les déclarations méprisantes envers les immigrants, les qualifiant notamment de violeurs et de meurtriers et dénonçant une «invasion» à la frontière sud.

L'ancien président a fait remarquer que la fusillade à El Paso s'inscrivait dans une tendance de «personnes troublées qui embrassent les idéologies et se sentent obligées d'agir violemment pour préserver la suprématie blanche».

M. Obama a également demandé aux Américains de dénoncer les propos des «dirigeants qui diabolisent ceux qui ne nous ressemblent pas ou suggèrent que d'autres personnes, notamment des immigrants, menacent notre mode de vie, ou qui se réfèrent à d'autres personnes en tant que sous-humains».

Les discours de ce type ont été «les racines de la plupart des tragédies humaines à travers l'histoire», rappelle M. Obama, qui estime que ces propos n'ont «aucune place dans nos politiques et notre vie publique». - AfricaLog avec agence

La destitution de Trump serait impossible

Jul 25, 2019
La destitution de Trump serait impossible

La menace de destitution de Donald Trump semblait jeudi encore plus hypothétique au lendemain du témoignage minimaliste de l'ex-procureur spécial Robert Mueller chargé de l'enquête russe, qui oblige l'opposition démocrate à se tourner résolument vers la prochaine présidentielle.

«2020 est sans aucun doute le seul moyen de lui faire quitter le pouvoir», a admis le démocrate Adam Schiff, alors que le milliardaire républicain s'est déjà lancé avec vigueur dans la campagne pour sa réélection.

«Je serais enchanté si nous étions dans la perspective de le destituer, mais nous n'y sommes pas», a ajouté l'élu de la Chambre des représentants qui préside l'une des deux commissions ayant entendu Robert Mueller mercredi.

Lors de cette audition, l'ancien chef de la police fédérale (FBI) a été «un témoin très récalcitrant», mais le fond de son témoignage est «accablant» pour le président des États-Unis, a estimé M. Schiff.

Interrogé pendant près de sept heures, l'homme de 74 ans s'en est strictement tenu à son rapport d'enquête, rendu public en avril.

Ce rapport décrit les efforts de la Russie pour faire basculer la présidentielle de 2016 en faveur de Donald Trump, mais les enquêteurs n'ont pas trouvé la preuve d'une quelconque entente entre Moscou et l'entourage du candidat républicain.

Il détaille par ailleurs une série de pressions exercées sur son enquête par le président et, cette fois, assure ne pas pouvoir l'exonérer des soupçons d'entrave à la justice.

Citant l'impossibilité juridique de poursuivre un président en exercice, Robert Mueller ne se prononce pas sur les suites à donner à son enquête.

Depuis, les démocrates se divisent sur l'opportunité de lancer rapidement une procédure de destitution contre le président pour entrave à la justice.

Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, dotée de puissants pouvoirs d'investigation, ils sont en mesure d'ouvrir cette procédure, mais elle est vouée à l'échec compte tenu du contrôle républicain sur le Sénat.

Les ténors du parti, la présidente de la Chambre Nancy Pelosi en tête, craignent que la manoeuvre ne se retourne contre les démocrates pendant la course à la Maison Blanche.

Notamment en occultant leurs thèmes de campagne (environnement, accès à la santé, réforme pénale, etc) destinés à tenter de reconquérir les électeurs ayant opté pour Trump en 2016.

Ils préfèrent laisser la Chambre terminer ses différentes enquêtes pour rallier les sénateurs avec des éléments probants.

M. Mueller «a fait son travail. Maintenant, il est temps pour le Congrès de faire le sien», a commenté Lisa Blunt, élue démocrate de la chambre basse.

L'audition de Robert Mueller «était un pas en avant important, mais ça ne m'a pas fait bouger», a déclaré l'élue Karen Bass, qui ne soutient pas à ce stade la destitution.

L'aile gauche du parti, dont l'étoile montante Alexandria Ocasio-Cortez, et plusieurs prétendants à l'investiture démocrate pour 2020, y compris Bernie Sanders, Kamala Harris et Elizabeth Warren, ont estimé qu'il fallait agir.

Avant de se lancer, les démocrates doivent avoir une base solide que le Sénat républicain ne pourrait écarter, a estimé l'élue Katie Hill, hésitant à soutenir la procédure.

«Je ne veux pas le faire jusqu'à ce que nous soyons totalement prêts parce que je pense en mon for intérieur que nous n'aurons qu'une seule tentative», a-t-elle dit mercredi soir.

Les démocrates, qui espéraient une audition «plus décisive», «ne peuvent pas accélérer la cadence vers une destitution comme l'auraient souhaité certains d'entre eux», a commenté pour Ben Shapiro, professeur de sciences politiques à l'université de Columbia.

«Si Mme Pelosi hésitait à pousser en faveur de la procédure, cela lui a donné un motif pour le faire à son rythme», a-t-il ajouté.

Cette journée d'audition a également écorné l'image du procureur Mueller qui a paru indécis, faisant régulièrement répéter les questions des parlementaires, au plus grand plaisir de Donald Trump.

Michael Moore, célèbre réalisateur de documentaires comme «Bowling for Columbine» et farouche opposant à Donald Trump, a raillé sur Twitter la prestation d'«un vieil homme frêle, incapable de se souvenir des choses, bredouillant, refusant de répondre à des questions basiques».

Message relayé par le président américain, ajoutant que «même Michael Moore est d'accord sur le fait que les démocrates et Mueller ont foiré». - AfricaLog avec agence

Décès du chef de l'État tunisien, «un dictionnaire de la sagesse»

Jul 25, 2019
Décès du chef de l'État tunisien, «un dictionnaire de la sagesse»

Le premier président élu démocratiquement au suffrage universel en Tunisie, Béji Caïd Essebsi, est décédé jeudi à l'âge de 92 ans, ouvrant la voie à une élection présidentielle anticipée qui se tiendra probablement en septembre dans ce pays pionnier du Printemps arabe.

Aussitôt après son décès, le chef du Parlement Mohamed Ennaceur, 85 ans, a prêté serment pour assurer la présidence par intérim conformément à la Constitution. Celle-ci prévoit un intérim de 90 jours maximum, soit jusqu'à fin octobre.

Plus tôt dans la journée, la télévision nationale a arrêté ses programmes pour diffuser des versets du Coran et annoncer le décès du président qui avait été élu fin 2014, trois ans après la révolution qui chassa du pouvoir le président Zine el Abidine ben Ali.

Béji Caïd Essebsi est mort à quelques mois de la fin de son mandat en décembre, alors qu'un scrutin législatif est prévu le 6 octobre et une présidentielle le 17 novembre.

Mais l'Instance supérieure indépendante des élections a déclaré que la date de la présidentielle serait avancée « afin de respecter le calendrier prévu par la Constitution ». « La date la plus probable pour la présidentielle anticipée est le 15 septembre, mais ce n'est pas une date définitive», a-t-elle ajouté.

De nombreux hommages ont afflué.  Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage à un «dirigeant courageux». Le patron de l'ONU Antonio Guterres a salué son rôle «déterminant pour mener le pays avec succès vers la démocratie» et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déploré la perte d'un des dirigeants tunisiens «les plus compétents et persévérants [...]». Berlin, Rome, Rabat et plusieurs monarchies du Golfe lui ont également rendu hommage. L'Algérie a décrété un deuil de trois jours, de même que la Mauritanie.

La dépouille du président doit être transportée de l'hôpital militaire vers la présidence vendredi matin. L'enterrement est prévu samedi, a indiqué le premier ministre Youssef Chahed qui a décrété un deuil national de sept jours.

«Il y aura des funérailles nationales et un nombre important de présidents seront présents», a dit M. Chahed, sans autre précision. Il s'est félicité de «la transition pacifique du pouvoir [...] ».

«Qu'il repose en paix, c'est tout !», a lancé Ahmed, un chômeur. «Ceux qui l'ont précédé ont fait du mal au pays! Béji c'est quelqu'un de bien».

«Paix à son âme ! Il a stabilisé le pays», a renchéri Hamda, un serveur quinquagénaire, alors que Béji Caïd Essebsi était arrivé au pouvoir dans un pays profondément polarisé après une importante crise politique.

Le chef de file du mouvement islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi, a rendu hommage à «un dictionnaire de la sagesse», ajoutant que le pays «est entre de bonnes mains».

Vétéran de la politique, Béji Caïd Essebsi était le plus vieux chef d'État au monde en exercice après la reine Élisabeth II d'Angleterre. Il a servi aussi bien sous Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie, que sous Ben Ali, avant d'accéder lui-même à la présidence avec la mission paradoxale de consolider la jeune démocratie.

La Tunisie est le seul des pays arabes touchés par les contestations à poursuivre sur la voie de la démocratisation malgré les soubresauts politiques, la morosité économique et des attaques djihadistes.  

Béji Caïd Essebsi est décédé le jour où la Tunisie célébrait la proclamation de la République en 1957.

Il avait été hospitalisé fin juin, le jour où deux attentats-suicides avaient tué un policier et un civil à Tunis. Son hospitalisation avait déclenché d'intenses tractations au Parlement et une vague d'inquiétude sur la fragilité des institutions tunisiennes. Mais de nombreux débats sur la transition ces dernières semaines ont calmé les esprits.

Toute la classe politique doit assumer sa «responsabilité», ont clamé des représentants de la société civile,  soulignant l'importance de respecter le calendrier prévu par la Constitution.  

«L'État continue à fonctionner», a assuré à la télévision nationale M. Ennaceur, victime fin juin d'un malaise qui avait alors soulevé des inquiétudes sur son état de santé et sa capacité à remplacer Béji Caïd Essebsi en cas de vacance du pouvoir.

Huit ans après la révolution et malgré une reprise fragile de la croissance après des années de marasme, la Tunisie peine à répondre aux attentes sociales et à faire baisser un chômage persistant à 15 %.

Après des sanglantes attaques revendiquées par le groupe djihadiste État islamique (EI) en 2015, la sécurité s'est améliorée, mais des attaques ponctuelles continuent de se produire. - AfricaLog avec agence

Les noirs ont désormais le droit de porter leurs cheveux naturels

Jul 04, 2019
Les noirs ont désormais le droit de porter leurs cheveux naturels

La Californie est devenue le premier État américain à interdire «la discrimination raciale fondée sur les cheveux» avec une loi qui autorise de fait le port de la coupe afro, des tresses ou des dreadlocks à l'école ou sur le lieu de travail.

Cette loi vise explicitement à protéger les Noirs qui sont parfois en butte à des règlements vexatoires. Elle a été adoptée à l'unanimité par les deux chambres californiennes et doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain.

La loi a été rédigée et portée par la sénatrice démocrate de Los Angeles Holly Mitchell, elle-même noire et arborant fréquemment des micro-tresses.  

«Cette loi protège le droit des Californiens noirs à porter leurs cheveux naturels, sans pression pour se conformer à des normes euro-centrées», a expliqué l'élue.

«Pour nous, c'est un symbole de qui nous sommes. Quand je me faisais des dreadlocks voici 15 ans, je savais que c'était une déclaration à la fois sociale et politique adressée au monde extérieur», a-t-elle expliqué.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a quant à lui évoqué un étudiant contraint, en décembre dernier dans le New Jersey, par un arbitre de couper ses dreadlocks s'il voulait prendre part à une compétition de lutte, sous peine d'être déclaré forfait.

L'adolescent avait le choix entre «perdre une compétition sportive et perdre son identité», a déploré M. Newsom.

«Ça se passe sur le lieu de travail, dans les écoles, pas seulement lors de compétitions sportives, chaque jour partout en Amérique, de manière voilée ou flagrante», a ajouté le gouverneur mercredi en signant cette nouvelle loi.

Selon le texte, les cheveux «restent une cause répandue de discrimination raciale avec des conséquences économiques et sanitaires graves, spécialement pour les individus noirs». Ils ne pourront plus désormais être invoqués pour refuser un emploi, un logement, etc., pas plus que le sexe, la religion ou l'origine ethnique.

Les employeurs pourront toujours faire appliquer certains règlements liés à la sécurité ou à l'hygiène, comme le port d'un filet sur les cheveux, pourvu qu'ils ne soient pas discriminatoires et s'appliquent à tout le monde, soulignent les services du gouverneur dans un communiqué.

La ville de New York a adopté une législation similaire au début de l’année. - AfricaLog avec agence

Trump écrit l'histoire avec “son ami” Kim Jong-un

Jun 30, 2019
Trump écrit l'histoire avec “son ami” Kim Jong-un

Donald Trump a quitté Séoul dimanche soir à bord d'Air Force One, au terme d'une visite historique dans la péninsule coréenne, qui l'a vu fouler le sol de la Corée du Nord, une première pour un président américain.

Le milliardaire doit regagner Washington après avoir rencontré dans la journée le numéro un nord-coréen Kim Jong-un dans la Zone démilitarisée entre les deux Corées.  
Cette rencontre a permis de réamorcer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d'un an après leur premier sommet de Singapour et l'échec de celui de Hanoï en février dernier.

Les deux hommes se sont retrouvés, pour la troisième fois, dans un cadre emblématique : la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées depuis la fin de la guerre (1950-53), qui a vu s'affronter également la Chine et les États-Unis.


Accompagné du numéro un nord-coréen vêtu de son traditionnel costume Mao anthracite, Donald Trump a franchi la ligne en béton qui matérialise la frontière, et marché brièvement en territoire nord-coréen avant de faire demi-tour.
Les deux hommes ont ensuite posé pour les photographes derrière la ligne de démarcation du village de Panmunjom, où fut signé l'armistice de 1953.

«C'est un grand jour pour le monde», s'est félicité le président américain, se disant «fier d'avoir franchi cette ligne». De son côté, Kim Jong-un a espéré «surmonter les obstacles» grâce à ses liens «merveilleux» avec M. Trump.

«Le fait que les deux pays, en dépit d'une longue relation d'hostilité, aient pu se serrer la main pour la paix à l'endroit qui symbolise la division [...] démontre que le présent est meilleur que le passé», a observé Kim Jong-un.

La veille, Donald Trump lui avait lancé sur Twitter une invitation surprise «juste pour lui serrer la main et lui dire bonjour». Cette initiative est intervenue peu avant une rencontre très attendue avec le président chinois Xi Jinping portant sur la guerre commerciale, en marge du sommet du G20 au Japon.

Après un entretien d'environ 45 minutes côté sud, M. Trump a ensuite raccompagné Kim Jong-un vers son pays, cette fois en compagnie du président sud-coréen Moon Jae-in.
Prenant la parole devant les journalistes, le président américain a annoncé qu'il avait invité M. Kim à se rendre aux États-Unis, mais sans préciser de date. «Cela se fera un jour ou l'autre», a-t-il simplement remarqué.

À plus court terme, le milliardaire a annoncé que des négociateurs des deux pays reprendraient leurs discussions «d'ici deux à trois semaines» à propos du programme nucléaire de Pyongyang.

La question de la dénucléarisation de la Corée du Nord continue de bloquer le processus de détente. L'administration Trump exige que Pyongyang renonce définitivement à son programme nucléaire avant d'envisager une levée des sanctions internationales, ce que le Nord refuse.

La rencontre de Panmunjom ne suffira probablement pas à régler le délicat dossier nucléaire nord-coréen, remarquent les analystes. Mais le symbole est important pour deux pays qui se menaçaient mutuellement d'annihilation il y a encore un an et demi.

La rencontre a «le potentiel de redémarrer les négociations», observe David Kim, analyste au Stimson Centre, un centre de réflexion de Washington, soulignant toutefois que les nouvelles discussions en préparation seront «cruciales».
«Ce qu'il faut, c'est du contenu, pas du théâtre», selon l'analyste.  

À l'exception de George Bush père, tous les présidents américains ont effectué une visite chargée de symbole sur la DMZ. Donald Trump aurait dû sacrifier à la tradition lors d'une première visite en Corée du Sud en 2017, mais le brouillard avait empêché son hélicoptère d’atterrir.

Avant d'arriver samedi en Corée du Sud, Donald Trump avait adressé via Twitter une invitation surprise à Kim Jong-un à venir lui dire «bonjour». Mais quelques heures à peine avant l'heure prévue pour la rencontre, on ignorait encore si M. Kim se rendrait ou non au rendez-vous.  

«Ce sera très court, mais ça ne fait rien. Une poignée de main signifie beaucoup», avait estimé le milliardaire américain. - AfricaLog avec agence

L'ONU condamne la violence au Soudan

Jun 12, 2019
L'ONU condamne la violence au Soudan

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné fermement la violence au Soudan et appelé les militaires au pouvoir et le mouvement de contestation à travailler ensemble pour trouver une issue à la crise.

Dans un communiqué, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont demandé la fin immédiate des violences contre les civils et souligné l'importance du respect des droits humains.

La semaine dernière, la Chine et la Russie n'avaient pas approuvé la publication d'un texte similaire.  
«Les membres du Conseil ont condamné fermement les violences récentes en République du Soudan», précise ce communiqué.  

Depuis la répression sanglante d'un sit-in le 3 juin dernier devant le QG de l'armée à Khartoum, 118 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées, selon un comité de médecins proche de la contestation, la majorité lors de cette dispersion violente. 
  
Les autorités estiment à 61 le nombre de morts, dont 49 par des «tirs à balles réelles» à Khartoum.    
«Les membres du Conseil ont appelé toutes les parties à continuer à travailler ensemble vers une solution consensuelle à la crise actuelle», poursuit le texte. 
 
Des diplomates ont précisé que le communiqué rédigé par l'Allemagne et le Royaume-Uni avait rencontré une certaine résistance de la Chine et de la Russie qui ne souhaitaient pas émettre une condamnation. Mais la formulation ferme a finalement été insérée.  

La contestation soudanaise a accepté mardi de reprendre les discussions avec les militaires au pouvoir afin de trouver une issue à la crise, selon la médiation éthiopienne.

L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a aussi appelé les Soudanais à «reprendre le travail mercredi», après plus de trois jours d'un mouvement de désobéissance civile.  

Après la chute d'Omar el-Béchir, les manifestants ont maintenu un sit-in installé depuis le 6 avril devant le QG de l'armée pour demander le transfert du pouvoir aux civils. Les deux camps avaient alors entamé des discussions sur la période de transition sans réussir à s'entendre sur la composition d'une nouvelle instance dirigeante. - AfricaLog avec agence

La première ministre britannique démissionne

May 24, 2019
La première ministre britannique démissionne

Usée par l'interminable saga d'un Brexit qu'elle a échoué à mettre en oeuvre, la première ministre britannique Theresa May, au bord des larmes, a annoncé vendredi sa démission, renforçant l'hypothèse d'un départ du Royaume-Uni de l'UE sans accord.

Mme May a précisé qu'elle démissionnerait de ses fonctions de cheffe du Parti conservateur - et donc de cheffe du gouvernement - le 7 juin, dans une allocution prononcée devant le 10 Downing Street, exprimant «un profond regret de ne pas avoir été capable de mettre en oeuvre le Brexit».

«Ce fut l'honneur de ma vie d'être la deuxième femme à occuper le poste de premier ministre» après Margaret Thatcher, a-t-elle ajouté. Sa voix s'est cassée au moment de terminer sa brève déclaration en proclamant son «amour» pour son pays, la dirigeante masquant l'émotion qui la submergeait en faisant volte-face pour se diriger vers ses bureaux.

Theresa May avait pris la tête de l'exécutif en juillet 2016, le mois suivant le vote de 52% des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE, succédant à David Cameron.

Mais cette fille de pasteur de 62 ans, ancienne ministre de l'Intérieur, n'est pas parvenue à rallier derrière sa vision du Brexit une classe politique profondément divisée sur la question, y compris son propre parti.

En témoigne l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles, rejeté à trois reprises par les députés britanniques.

Elle a «politiquement mal évalué l'humeur de son pays et de son parti», a taclé sur Twitter le sulfureux europhobe Nigel Farage, patron du Parti du Brexit.

Le président Trump, qui doit prochainement rencontrer Theresa May lors d'une visite d'État au Royaume-Uni du 3 au 5 juin, s'est dit «désolé» pour elle et a même trouvé quelques mots louangeurs inhabituels à son égard, la disant «très solide».

Le mandat de Theresa May, aux allures de chemin de croix tant elle a rencontré d'obstacles, de critiques voire de complots au sein de son propre parti, restera comme l'un des plus courts de l'histoire des premiers ministres britanniques depuis la Seconde Guerre mondiale.  

Son successeur sera nommé par le parti conservateur d'ici le 20 juillet, avec pour grand favori l'ex ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des Brexiters.
Son arrivée au pouvoir, ou celle d'un autre partisan d'une coupure nette avec l'UE, rapprocherait le pays d'un Brexit sans accord, synonyme d'un retour des formalités douanières, un scénario redouté par les milieux économiques et par l'Irlande à cause du risque du retour d'une frontière entre le Sud, membre de l'UE, et la province britannique du Nord.

Le premier ministre irlandais Leo Varadkar a ainsi relevé que le départ de Mme May ouvrait pour le Brexit «une phase qui pourrait être très dangereuse pour l'Irlande».

La porte-parole du gouvernement espagnol Isabel Celaa a estimé qu'un «Brexit dur» paraissait désormais «une réalité quasi impossible à arrêter».

La Commission européenne a souligné que ce départ ne changeait «rien» à la position des 27 sur l'accord de sortie, le premier ministre néerlandais Mark Rutte allant jusqu'à affirmer que «l'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation».

Mais cette affirmation a été tempérée par la chancelière allemande Angela Merkel, qui a promis d'oeuvrer à un «Brexit ordonné», le président français Emmanuel Macron appelant lui à «une clarification rapide».
«La façon d'obtenir un bon accord est de se préparer à une situation de non accord», a déclaré pour sa part Boris Johnson lors d'une conférence en Suisse, à Interlaken, selon l'agence Bloomberg.

Le rejet de l'accord de divorce par les députés a contraint l'exécutif britannique à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu'il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser les élections européennes en catastrophe

Le scrutin, qui s'est tenu jeudi au Royaume-Uni, s'annonce calamiteux pour les tories, qui termineraient à une humiliante cinquième place (7 %), 30 points derrière le Parti du Brexit, selon un sondage YouGov.

Mardi, Theresa May avait présenté un plan de la «dernière chance» pour tenter de faire passer sa vision du Brexit. En vain : le texte a suscité un déluge de critiques tant de l'opposition travailliste que des eurosceptiques de son propre parti, entraînant la démission mercredi soir de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, dernier clou dans le cercueil de la dirigeante.

Reste que la tâche de détricoter plus de 40 ans de liens avec l'UE n'avait rien de facile, souligne Simon Usherwood, politologue de l'Université de Surrey. «Quiconque dans sa position aurait rencontré de grandes difficultés», ajoute-t-il. «L'Histoire ne retiendra pas d'elle une image favorable», juge-t-il malgré tout. - AfricaLog avec agence