Abdoulaye Wade lance "un vibrant appel au calme et à la retenue" aux militaires et politiciens guinéens
Le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, s’est dit mardi “vivement préoccupé par le développement en cours à Conakry’’ et a lancé “un vibrant appel au calme et à la retenue’’ aux militaires et hommes politiques guinéens à la suite de la disparition du président Lansana Conté.
A la tête de la République de Guinée depuis le 3 avril 1984, une semaine après la mort du "père de l’indépendance" Ahmed Sékou Touré, le président Conté a, jusqu’à sa mort à 74 ans, tenu d’une main de fer le pays durant 24 ans. Il était malade depuis plusieurs années. Un groupe de militaires regroupés au sein d’un Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) a annoncé la dissolution des institutions républicaines et la prise du pouvoir, empêchant l’installation ‘’constitutionnelle’’ d’un régime intérimaire avant l’organisation d’une nouvelle élection. “Profitant du privilège exceptionnel d’être le voisin, la parent de sang et l’aîné à la tête d’un peuple frère lié au peuple guinéen par l’histoire et la géographie, le président Wade se fait le devoir de conseiller à tous, militaires et civils, les hommes politiques surtout, de ne point se laisser tenter par des velléités de division’’, rapporte un communiqué transmis à l’APS. “Je crois que la majorité de l’armée est loyaliste et républicaine’’, a confié mardi à RFI le président de l’Assemblée nationale guinéenne, Aboubacar Somparé qui est habilité par la constitution du pays à assurer l’intérim. “Je ne pense pas que la grande majorité de l’Armée guinéenne puisse cautionner une prise de pouvoir qui n’est pas prévue par la Constitution’’, a-t-il ajouté. Selon le ministère sénégalais des Affaires étrangères, le président Wade a demandé aux militaires de “se parler sans intermédiaire, directement, franchement pour trouver ensemble les solutions des problèmes de la Guinée’’. “Il (le chef de l’Etat sénégalais) demeure convaincu que le peuple qui recèle de grandes vertus saura assumer une transition pacifique vers l’expression de sa souveraineté dans l’ordre et la discipline’’. Tout en présentant “ses fraternelles condoléances, celles du gouvernement et du peuple sénégalais guinéen et à la famille du disparu’’, le président Wade a en outre formulé “des prières pour le repos de l’âme de son défunt collègue qui était, selon lui, très attaché au Sénégal pour y avoir passé sa jeunesse’’. “Il a réitéré que son engagement personnel, sa compassion et son soutien sans faille ainsi que ceux du gouvernement et du peuple sénégalais tout entier resteront toujours acquis à la Guinée et à son peuple’’. - APS
