La chaîne Discovery a défendu lundi le documentaire qui n'a pas tenu ses promesses, dans lequel un amoureux de la forêt amazonienne, Paul Rosolie, affirmait s'être fait avaler vivant par un anaconda, un apparent fiasco mal digéré par le public.
Après que «le serpent a serré Paul pendant une heure et pris sa tête, l'expérience a dû être interrompue quand il est apparu clairement que Paul allait être gravement blessé si on continuait», a indiqué lundi un communiqué de la chaîne.
L'intention de Paul Rosolie «était absolument d'être avalé vivant» mais «sa sécurité, ainsi que celle du serpent, ont toujours été notre priorité numéro un», ajoute le communiqué.
Sans vouloir s'expliquer sur les détails de l'expérience, Discovery a répété que «Paul a créé ce défi pour attirer un maximum d'attention sur l'une des parties du monde les plus belles et les plus menacées, la forêt amazonienne et sa faune».
La chaîne, à grand renfort de bandes annonces épiques, avait annoncé comment ce défenseur américain de l'environnement allait être «avalé vivant», du nom de l'émission Eaten Alive.
Mais des centaines de milliers de spectateurs américains ont pu constater que la promesse n'était pas tenue, ce qui a suscité une vague de sarcasmes sur les réseaux sociaux tant la réalité de l'expérience différait de ce que la chaîne avait laissé espérer.
L'anaconda, considéré comme le plus gros serpent au monde, étouffe généralement sa proie avant de l'ingérer.
L'idée, expliquait Paul Rosalie avant la diffusion du documentaire, lui était «venue après avoir passé dix ans dans la forêt amazonienne et son habitat». «Tout le monde sait qu'elle disparaît, mais il n'y a pas assez de gens qui y font attention. Nous avons donc voulu faire quelque chose qui choque vraiment les gens, et provoquer des réactions».
Des experts lui ont fabriqué une combinaison spéciale en fibre de carbone, équipée de caméras, d'un système pour respirer et d'un autre pour communiquer avec l'extérieur.
«Nous ne savions pas si cela allait marcher, si j'allais être avalé par l'anaconda. Mais nous voulions être sûrs que je n'étoufferais pas», racontait encore Rosolie.
L'équipe avait choisi un anaconda femelle de 6 mètres.
«Il n'a pas immédiatement essayé de me manger. Il a essayé de s'échapper», a raconté Paul Rosolie. «Mais quand je l'ai provoqué, et ai commencé à agir plus comme un prédateur, alors il s'est tourné et s'est défendu.»
«Coup publicitaire honteux»
Mais la suite n'a pas correspondu aux attentes.
Enserré dans les anneaux de l'animal, Rosolie a craint d'avoir le bras brisé. «J'ai senti sa mâchoire sur mon casque et je pouvais entendre ses gargouillis et son sifflement», a-t-il déclaré peu après avoir été libéré du serpent.
«Toute sa force était concentrée sur mon bras, j'ai commencé à sentir que ma main n'était plus irriguée, que l'os commençait à se tordre et qu'il allait casser», a-t-il expliqué pour justifier son appel à l'aide.
Dimanche soir, après la diffusion du documentaire de deux heures, le jugement des spectateurs était sans appel. «"Dévoré vivant", la blague», commentait un internaute. «"Dévoré vivant?" En fait, "un serpent m'a brièvement bavé dessus"», tweetait un autre.
Déjà critique à l'annonce de l'émission, le groupe de défense des animaux PETA a dénoncé lundi ce «coup publicitaire honteux» et «les souffrances inexcusables infligées à un anaconda vert sauvage et d'autres serpents capturés» pour le programme.
L'émission de Discovery Channel était associée à une collecte de fonds pour protéger l'Amazonie.
Après les États-Unis, le documentaire devait être diffusé courant décembre dans plusieurs pays d'Europe et du reste du monde. - AfricaLog avec agence