Une vaste coalition en Belgique réunissant les principaux cultes, le monde syndical, universitaire, étudiant et des ONG, a exhorté mercredi le gouvernement à clarifier enfin le sort de milliers de milliers d'étrangers sans-papiers vivant dans le pays.
Cette coalition inédite entend mettre la pression sur le gouvernement belge un an jour pour jour après que ce dernier a promis de définir rapidement des critères de régularisation. Sans résultat à ce jour. Les cinq partis de la majorité avaient annoncé une nouvelle politique en matière de séjour des étrangers, avec un système de points tenant compte notamment de la notion d'"ancrage local durable" pour procéder à des régularisations. Mais 12 mois plus tard, les directives d'application se font toujours attendre, ce qui a incité certains sans-papiers à occuper des locaux universitaire, à mener des grève de la faim ou à s'installer au sommets de grues. "Il faut des critères clairs pour les personnes qui travaillent, qui sont intégrées, mais ne qui sont pas régularisée", a expliqué lors d'une conférence de presse Fred Mawet, une responsable de l'association Forum Asile et Migrations (FAM), entourée notamment d'artistes comme le cinéaste flamand Stijn Coninx et de leaders des principaux syndicats du royaume. Selon le FAM, la Belgique compterait actuellement environ 100.000 sans-papiers, dont "plusieurs milliers" peuvent espérer une régularisation si les critères promis sont appliqués. Au sein du gouvernement, alors que les partis francophones soutiennent le mouvement, les partis flamands craignent qu'une régularisation massive ne crée un "appel d'air" mal perçu par leurs électeurs, à trois mois d'importantes élections régionales. "Au contraire, c'est ce flou juridique qui fait venir des gens", estime Mme Mawet. "Nous vivons dans un Etat de non-droit pour les sans-papiers et ceux qui occupent nos locaux sont en danger du point de vue de la santé mentale, surtout les enfants", a expliqué le recteur de l'Université libre de Bruxelles, Philippe Vincke. Une délégation a rencontré en fin de matinée le Premier ministre, Herman Van Rompuy, pour réclamer une décision "qui ne soit trop étriquée", selon Mme Mawet.