Le principale parti de l'opposition camerounaise, le Social Democratic Front (SDF), a annoncé dimanche à Bamenda, dans le nord-ouest du pays, qu'il n'y aura plus d'élections au Cameroun tant que Elections Cameroon (ELECAM), le nouvel organe chargé des élections, ne sera pas dissout.
"Tant que la situation est telle qu'elle, tant que les élections seront organisées par Elecam, tant que Elecam restera en place, il n'y aura plus d'élections au Cameroun", a déclaré Joshua Oshi, deuxième vice-président et porte parole du SDF. "Nous n'avons pas dit que nous allons boycotter les élections, nous disons que nous allons tout faire dans notre possible, pour qu'il n'y ait pas d'élections au Cameroun", a-t-il dit. Il n'a pas expliqué les méthode qu'ils pourront utiliser pour empêcher des élections. En outre, le SDF a demandé aux partenaires au développement du Cameroun (Union européenne, Commonwealth) qui soutiennent le processus électoral du pays, de ne plus le financer . "Nous demandons à ces partenaires que nous respectons, surtout ceux qui ont cru comme nous qu'il fallait aller vers un organe indépendant chargé des élection pour garantir une certaine démocratie au Cameroun et qui l'ont financé, d'arrêter de financer quelque chose qui peut amener le pays vers le précipice", a indiqué M. Joshua Oshi. Nommés le 30 décembre 2008 par le président Paul Biya, les 12 membres du Conseil électoral d'Elecam avaient provoqué un tollé de protestations dans les rangs de l'opposition camerounaise avec pour tête de file le SDF qui, avait introduit auprès de la Cour suprême, une demande d'annulation desdits membres du fait de leur appartenance antérieur au parti au pouvoir. L'opposition s'appuie sur l'article 8 alinéa 2 de la loi portant création d'Elecam qui stipule que "les membres du Conseil Electoral sont choisis parmi des personnalités de nationalité camerounaise, reconnues pour leur compétence, leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle, leur sens patriotique, leur esprit de neutralité et d'impartialité". Une demande rejetée par la Cour suprême le 23 janvier dernier pour des motifs : de défaut de recours contentieux; le caractère prématuré de la requête ; l'absence de préjudice irréparable; le défaut de qualité et d'intérêt du SDF. Les 12 membres du Conseil électoral ont d'ailleurs prêté serment le 29 janvier pour un mandat de 4 ans au cours desquels, ils sont irrévocables. Le Quotidien