La Cour constitutionnelle est sous les feux des projecteurs pour la publication des résultats définitifs de la présidentielle du 11 octobre. Les guinéens attendent beaucoup du futur président. Ce mercredi dans les rues de la capitale Conakry, certains ont émis leur souhait pour le quinquennat qui arrive.
«Je veux avoir un boulot durant cette mandature afin de pouvoir prendre en charge ma famille», avoue Salifou Camara diplômé sans emploi, assis dans un bar café. «On nous avait dit que ce sont les militaires qui étaient à la base de nos souffrances, les militaires ont quitté le pouvoir mais nos problèmes sont toujours là », poursuit-il.
Comme Salifou Camara, ils sont nombreux les guinéens qui espèrent voir leur pays changer. Pauvreté, chômage, manque d'électricité et d'eau potable, cherté du train de vie, sont entre autres problèmes auxquels les guinéens sont confrontés, et les défis des autorités guinéennes.
«Je nourris difficilement ma famille», se lamente Mariame Diallo, vendeuse de condiments au marché de Taouya dans la banlieue de Conakry. Selon elle, les résultats provisoires de la CENI devraient être confirmés par la Cour Constitutionnelle. Et pour cela, Alpha Condé devra travailler encore plus pour sortir la Guinée de l'ornière. «Durant son 1er mandat, le Président a travaillé mais il doit redoubler d'efforts pour nous aider, surtout nous les femmes, car nous sommes les plus touchées par l'effet du retard de la Guinée. Nous sommes les premières à nous lever et les dernières à nous coucher, à la quête de la nourriture pour nos familles, car nos maris ne travaillent pas, et pourtant, le sol et le sous sol du pays est riche», philosophe-t-elle.
La majeure partie des guinéens rencontrés disent que l'heure n'est plus aux discours mais plutôt aux actes. «On a souffert pendant 57 ans, il faut qu'on sorte maintenant de cette souffrance. Et pour se faire, il faut que nos dirigeants arrêtent de nous ramener en arrière en nous racontant chaque fois ce qui s'est passé sur la mauvaise gestion de leur devanciers», regrette, Anne Marie Tolno, stagiaire dans une entreprise de la capitale Conakry. Chaque gouvernement qui vient il nous promet monts et merveilles, mais en fin de compte rien, ajoute-elle.
Ces derniers temps, Conakry bénéficie d'une amélioration en électricité, mais les citoyens restent sceptiques sur la durée de cette amélioration. «Le barrage hydro-électrique de Kaléta nous permet d'avoir actuellement le courant 24h/24h dans la capitale, mais espérons que cela sera pérenniser car on a encore en tête l'échec du barrage hydro-électrique de Garifiri», commente un observateur, qui dit qu'avec l'amélioration de la desserte beaucoup de choses commencent à changer. «Les soudeurs, les tailleurs, les menuisiers et les entreprises n'ont plus besoin d'allumer les groupes pour faire leur travail», reconnaît-il.
L'autre défit auquel le futur président de la Guinée sera confronté est le problème de l'insécurité, car il ne se passe pas une semaine, sans qu'un citoyen soit abattu ou victime de vol à main armée, de casse de ses biens et autres problèmes. Tout un sacré challenge pour celui qui sera porté à la tête du pays pour les cinq prochaines années.
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